Le moteur fait un vacarme de tous les diables, et c'est en hurlant que Peter Dallos intime à ses passagers de s'asseoir rapidement dans son jeepney. Cette scène classique de Manille pourrait disparaître, car les jours de ces emblématiques minibus semblent comptés. Au nom du développement durable et de la sécurité routière, les autorités philippines veulent progressivement débarrasser le pays de ces minibus « customisés » hérités de la Seconde Guerre mondiale.
Surnommés « jeepneys » et naguère considérés comme les « rois de la route », ils sont un symbole culturel de Manille et des Philippines, au même titre que les taxis jaunes à New York. Depuis des décennies, ils sont aussi pour des millions d'habitants un mode de transport bon marché et prisé. Mais, dans le cadre d'un programme gouvernemental de modernisation, les véhicules de ce type, âgés de 15 ans et plus, n'auront plus le droit de circuler en 2020. Ils doivent être remplacés par des véhicules moins polluants.
Un revenu pour les pauvres
Une évolution déprimante pour Peter Dallos, 55 ans, qui rend la monnaie tout en conduisant dans le quartier financier de Manille. « Ce jeepney est comme ma femme. Nous sommes ensemble tous les jours. Je sais répondre à ses besoins, explique-t-il. Je suis en colère, car je vais perdre mon travail. Je vais être obligé de retourner dans ma province, où je n'ai rien à faire. » Le...
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