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Les investisseurs sont ''myopes'' face à certains risques (Cercle des analystes indépendants)
information fournie par Boursorama17/07/2015 à 10:06

L'économiste Véronique Riches-Flores considère que certains risques importants sont mal perçus par les investisseurs.

L'économiste Véronique Riches-Flores considère que certains risques importants sont mal perçus par les investisseurs.

Comme dans ses précédentes chroniques, Véronique Riches-Flores persiste dans l'idée que les marchés seraient actuellement survalorisés. L'économiste explique que certains risques ne sont pas encore correctement pris en compte par les investisseurs.

Il existe une caractéristique commune à toutes les bulles, qui se manifeste par l'incapacité à prendre la distance nécessaire pour apprécier un prix. Les actifs dont la valeur faciale escompte un rendement futur, fonction de projections sur un avenir que nul ne peut prétendre prévoir mieux que son voisin, sont assez facilement sujets à cette myopie, surtout lorsque revient le temps des « nouveaux paradigmes ».

Rappelons-nous, les nouvelles technologies de communication qui forcément préfiguraient une croissance inédite et durable des gains de productivité, ou encore, les subprimes dont l'importance n'était pas un sujet puisque, titrisées, ces créances étaient suffisamment disséminées  pour en répartir le risque…, sans parler de l'immobilier dont on nous justifiait la valorisation par le surcroît d'une demande structurellement dopée par une immigration massive en Espagne ou aux États-Unis…

L'époque actuelle est pleine de ces nouveaux paradigmes censés justifier les valorisations actuelles et davantage, étant entendu que nous serions au début d'un cycle de hausse censé durer plusieurs années encore. Revenons sur les principaux d'entre eux.

1. Les liquidités . Argument préféré depuis que la BCE a emboité le pas à la Fed et la BoJ en faveur d'une politique d'achats d'actifs, il est assez largement imparable : si argent il y a, il ira forcément se placer sur les seuls actifs qui aujourd'hui peuvent offrir du rendement, à savoir les actions.

2. Les réformes . Alors que nous n'avons jusqu'à présent rien vu des effets des Abenomics sur la croissance japonaise,  tout serait à venir, grâce en particulier aux réformes de l'agriculture et à une plus forte participation des femmes à la vie active ! Le Japon serait donc sur la bonne voie en dépit de ce que pourraient laisser penser les données économiques déplorables de ces derniers mois.

3. La transition financière . Priorité du Président Xi Jinping depuis son arrivée au pouvoir, la libéralisation financière de la Chine expliquerait l'arrivée massive de nouveaux acheteurs sur ce marché sur fond, qui plus est, d'assouplissement monétaire durable encore à venir.

4. Le bas niveau des taux d'intérêt américain , facteur de soutien au marché ou, à l'inverse, la remontée programmée des taux de la Fed, preuve s'il en est que l'économie américaine est sortie de l'ornière...

L'évolution de la Bourse chinoise ressemble à celle du Nasdaq il y a 15 ans, et de Shanghai il y 8 ans.

L'évolution de la Bourse chinoise ressemble à celle du Nasdaq il y a 15 ans, et de Shanghai il y 8 ans.

Que répondre à ces arguments, sinon :

- qu'il y a une absence flagrante de facteurs économiques susceptibles de justifier la performance des marchés dans un environnement où les perspectives mondiales n'ont de cesse d'être révisées à la baisse depuis plus de deux ans ;

- que les flux ne font pas une tendance, et que si tendance il y a malgré tout, elle correspondra vraisemblablement à un excès de valorisation compte-tenu de prix d'ores et déjà élevés au vu d'une situation économique incapable de se passer de pratiques extrêmes des banques centrales que représente le QE [« quantitative easing », plan de relance monétaire] ;

- que si nouveau paradigme il y a, c'est dans la démondialisation aujourd'hui à l'œuvre, sinon sur le plan financier du moins sur le front des échanges commerciaux,  laquelle finira tôt ou tard par trouver son écho dans la sphère financière ;

- que nul ne peut dire comment se terminera la partie qui se joue ces dernières années au cours de laquelle les bilans des banques centrales ont littéralement explosé en même temps que les dettes publiques et privées mondiales…

Il y a ainsi suffisamment de contre arguments pour imaginer qu'une petite étincelle puisse mettre le feu aux poudres d'un jour à l'autre.

Véronique Riches-Flores , é conomiste, présidente de RichesFlores Research et membre du Cercle des Analystes Indépendants.

Retrouvez les précédentes chroniques de Véroniques Riches-Flores sur Boursorama :

- Vers un nouveau krach aux Etats-Unis ? (11 juin 2015)

- L'embellie, jusqu'où ? (3 avril)

24 commentaires

  • 18 juillet14:58

    C'est la même qui annonçait en 2010 le retour de l'inflation !!! Quelle visionnaire ! Il est vrai qu'au moins elle n'est pas myope : elle voit très loin, même des citrouilles.


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