
LES FARC LANCENT LEUR PREMIÈRE CAMPAGNE ÉLECTORALE EN COLOMBIE
BOGOTA (Reuters) - Les Farc, devenues un parti politique depuis le cessez-le-feu signé avec le gouvernement colombien en 2016, ont lancé samedi leur campagne pour les élections législatives et présidentielle prévues cette année, avec comme promesse de lutter contre la pauvreté et la corruption.
Plus de 11.000 combattants et collaborateurs des Farc (ex-Forces armées révolutionnaires de Colombie) ont rendu leurs armes l'année dernière dans le cadre des accords de paix signés à La Havane en 2016, après 52 ans de conflit avec le gouvernement.
Le groupe armé s'est transformé en parti politique tout en conservant son acronyme (Force alternative révolutionnaire commune). Ces élections marqueront ses grands débuts sur la scène politique.
"Je m'engage à diriger un gouvernement de transition qui mettra en place les conditions de la naissance d'une nouvelle Colombie", a déclaré l'ancien chef des rebelles, Rodrigo Londono, qui est le candidat du parti à l'élection présidentielle.
"Que les voix de ceux d'en bas, ces millions et millions de pauvres qui n'ont jamais été pris en compte, puissent être entendues, afin qu'ils puissent décider de leur futur", a ajouté Londono devant des centaines de partisans réunis dans un quartier populaire du sud de Bogota, venus avec des t-shirts à l'effigie du parti et des drapeaux "Timo président" - en référence à Timochenko, le nom de guerre de Londono.
Parmi les mesures du programme électoral de la Farc figurent la gratuité des études universitaires, une meilleure assurance maladie - financée par les plus riches -, la construction de routes et de lignes électriques, ainsi que le financement de la recherche scientifique.
L'élection présidentielle est prévue en mai, soit deux mois après les élections législatives de mars, pour lesquelles la Farc va présenter 74 candidats.
Assurée, dans le cadre de l'accord de paix, d'obtenir dix sièges au Congrès d'ici 2026 quels que soient ses scores électoraux, la Farc espère en gagner davantage.
De nombreux Colombiens estiment que les membres de la Farc, connus pour leurs enlèvements et leurs attaques à la bombe, devraient être en prison et non pas candidats aux élections. Les derniers sondages montrent que l'ex-guérilla bénéficie d'un soutien limité.
(Julia Symmes Cobb, Jean Terzian pour le service français, édité par Tangi Salaün)
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