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Les banques italiennes étouffées par les créances douteuses, bientôt aidées par une « bad bank »
information fournie par Boursorama 10/02/2015 à 16:46

Une structure de défaisance des crédits à risques est envisagée avec sérieux pour venir en aide au secteur bancaire italien.

Une structure de défaisance des crédits à risques est envisagée avec sérieux pour venir en aide au secteur bancaire italien.

Le secteur bancaire italien souffre de la récession chronique dans laquelle le pays est plongé depuis la crise de 2008. Etouffées par les crédits qui peinent à être remboursés, les banques pourraient se défaire de ces prêts problématiques grâce à la création d’une « bad bank » qui les récupérerait.

181 milliards d’euros : ce serait le montant des crédits « à risques » détenus par les banques italiennes, selon un chiffre de la Banque d’Italie repris par nos confrères des Echos . Ces crédits problématiques désignent des prêts accordés par les banques à des particuliers ou des entreprises qui sont désormais en difficultés pour les rembourser. Leur montant, très élevé et en progression régulière (+21% l’année dernière), correspondrait désormais à environ 9% du PIB italien. Aucun doute : il faut trouver une solution.

Assèchement du crédit en Italie

L'augmentation des créances douteuses se traduit par d'importants effets économiques négatifs. Préoccupées par les difficultés de remboursement de leurs clients, les banques italiennes n’osent plus prêter davantage à l’économie réelle. Cela engendre un cercle vicieux en freinant la reprise économique et donc en aggravant les difficultés de remboursement des clients ayant contracté des prêts douteux.

Pour éviter la catastrophe, et alors que plusieurs banques italiennes sont en grandes difficultés, l’idée avancée serait la création d’une structure de défaisance, communément appelée « bad bank ». Cette dernière, qui serait construite de toute pièce, aurait pour but de récupérer les prêts à risques détenus par les banques italiennes, de manière à centraliser le risque dans un organe « à part » du système financier traditionnel. La Banque d’Italie s’est prononcée en faveur d’une telle solution en fin de semaine dernière, et le gouvernement italien semble désormais prêt à soutenir l’opération malgré quelques réticences initiales.

La « bad bank » serait garantie par l’Etat italien

La structure qui serait mise en place fonctionnerait de la manière suivante : les banques italiennes pourraient lui revendre leurs crédits « à risques », récupérant des liquidités en échange. La « bad bank » centraliserait ainsi les prêts de mauvaise qualité. Le but de la structure de défaisance serait alors de transférer les risques réels à des investisseurs privés avertis, prêts à prendre ces risques en l’échange de taux d’intérêts élevés. Pour éviter de mettre en jeu un éventuel mécanisme de titrisation désormais mal perçu par les investisseurs, la structure de défaisance pourrait simplement émettre des obligations sur le marché pour financer ses rachats de crédits.

Par ailleurs, la « bad bank » serait en partie garantie par l’Etat italien lui-même. Selon des modalités évoquées la semaine dernière, l’Etat pourrait être actionnaire minoritaire de la structure de défaisance. Cette modalité n’est cependant pas encore définitive : d’autres options seraient en discussion. Quoi qu’il en soit, la participation publique au projet a longtemps déplu au gouvernement : il y a tout juste un an, le ministre de l’Economie italien affirmait qu’il n’y avait « aucune nécessité » à ce que l’institution soit garantie directement ou indirectement par des fonds publics. Mais désormais, l’évidence des difficultés bancaires semble faire évoluer les discours.

Suivre l’exemple espagnol

Si le projet est confirmé et se met en place, l’Italie serait le deuxième Etat européen à se doter d’une telle structure. En 2012, l’Espagne avait déjà créé une « bad bank », la Sareb, aux prérogatives globalement similaires. La Sareb avait été fondée à l’époque pour reprendre les crédits immobiliers « toxiques » de quatre établissements bancaires espagnols ayant été préalablement nationalisés pour les sauver d’une crise de liquidités.

Ici, le projet italien aurait néanmoins une visée légèrement différente du projet espagnol. C’est ce qu’expliquait Giovanni Sabatini, directeur général de l’association des banques italiennes, traduit par Les Echos : « La ‘’bad bank’’ ne servirait pas à sauver les banques comme dans le cas espagnol […], mais à soutenir l’économie et favoriser une reprise plus rapide du crédit ».

Xavier Bargue

12 commentaires

  • 10 février 17:29

    Nous autre français avons déjà donné... Sous le mitteu, le passif du Crédit Lyonnais a été reversé à une bad bank que les tribuables français payaient encore à l'avènement de que quette première et qu'il a remboursé avec de la dette sur le budget 2014.... Vous connaissez la suite!!


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