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Les agents des impôts craignent d'être les victimes de la fronde fiscale
information fournie par Le Figaro 02/10/2014 à 17:37

VIDÉO - Plusieurs centres des impôts ont été la cible d'incendiaires ces dernières semaines. Selon les syndicats, qui craignent une escalade de la violence «anti-impôts», les agents paient le prix de l'instabilité de la législation fiscale et du discours politique.

Ils avaient déjà dû s'habituer à l'impatience, aux insultes voire aux agressions physiques de contribuables excédés par les hausses d'impôt. Désormais, les agents du fisc se sentent en première ligne face à la «fronde fiscale» qui s'étend en France dans la violence. En à peine une dizaine de jours, trois centres des finances publiques - à Morlaix (Finistère), Questembert (Morbihan) et Albertville (Savoie) - ont ainsi été les cibles d'incendies. D'autres sites de l'administration fiscale ont été le théâtre d'actes «anti-impôts», comme ceux de Balma (Haute-Garonne) et Sarrebourg (Moselle) devant lesquels du fumier a été déversé.

«À travers nos bâtiments et nos services, c'est l'administration de l'État qui est visée. Or nos agents, qui ne sont que les exécutants d'une politique mise en place par le gouvernement, sont devenus des victimes indirectes de la colère des usagers», déplore Régis Mezzasalma, membre du bureau national du syndicat CGT-Finances publiques. Les syndicats s'alarment depuis quelques années du «manque de moyens» qui dégrade, selon eux, les conditions de travail des agents et la prise en charge des usagers. Pour Hélène Fauvel, secrétaire générale de FO-DGFiP, «le vrai sujet aujourd'hui, c'est la baisse continue des effectifs». Plus de 30.000 emplois ont disparu dans l'administration fiscale entre 2002 et 2013. «En conséquence, le public ne reçoit pas toujours l'accueil auquel il s'attend.»

Les évolutions permanentes de la législation fiscale dans les lois de finances successives n'arrangent en rien les relations tendues entre agents et contribuables. «La fiscalité est devenue illisible pour les ménages. Ils se posent beaucoup de questions, les files d'attente s'allongent dans nos centres et nous ne pouvons pas toujours consacrer le temps qu'il faudrait à leur répondre», explique Hélène Fauvel qui note sur le terrain «une escalade» des actes d'incivilité envers les agents et autres «sarcasmes sur la phobie administrative». «Dans ce contexte, le moindre incident peut mettre le feu aux poudres», prévient la syndicaliste. «Nos collègues sont d'autant plus inquiets qu'ils ont le sentiment que les attaques contre les centres d'impôts restent impunies», ajoute Régis Mezzasalma. Il réclame que l'État «mette en oeuvre les moyens nécessaires pour retrouver et punir les coupables».

Langage politique «anti-impôts»

Dans une lettre adressée au premier ministre, Vincent Drezet, secrétaire général de Solidaires Finances Publiques, demande aussi à l'État «un soutien sans faille des agents et des services» des impôts. Il l'exhorte notamment à «tenir un discours différent sur les finances publiques et les agents afin de montrer l'utilité sociale et économique de l'action publique et de ses serviteurs que sont les fonctionnaires». En clair, à éviter les déclarations comme celles de l'ancien ministre des Finances Pierre Moscovici qui s'était dit l'an dernier «très sensible au ras-le-bol fiscal» ressenti par les citoyens. En mai dernier, Manuel Valls a annoncé de nouvelles baisses d'impôts pour 2015 en jugeant que «les impôts pèsent, ont explosé, et sont devenus insupportables pour les couches moyennes et populaires». Selon Hélène Fauvel, «les politiques ne se rendent pas compte qu'en nourrissant l'exaspération des Français, ils exposent les fonctionnaires de terrain».

28 commentaires

  • 15 octobre 16:19

    Greve de l'impot - osons - défilons....les routiers ont eu gain de cause eux!!


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