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Le retour en grâce des émergents : une hausse en trompe l’œil ?
information fournie par Boursorama 09/10/2017 à 08:40

Lorsqu’on regarde les secteurs qui ont boosté l’indice des marchés émergents depuis le début de l’année, on s’aperçoit que c’est principalement la technologie et dans une moindre mesure l’immobilier qui ont servi de moteur de performance. (crédit : Adobe Stock)

Lorsqu’on regarde les secteurs qui ont boosté l’indice des marchés émergents depuis le début de l’année, on s’aperçoit que c’est principalement la technologie et dans une moindre mesure l’immobilier qui ont servi de moteur de performance. (crédit : Adobe Stock)

Après plusieurs années de vents contraires, les marchés émergents reviennent en force dans les portefeuilles des investisseurs. En hausse de 28,6% en USD depuis le début de l’année, l’indice MSCI des marchés émergents est en passe de réaliser sa meilleure performance depuis 2009.

Après avoir subi l’effondrement du prix des matières premières, la baisse du dollar, les craintes d’une hausse des taux d’intérêts aux Etats-Unis et d’un « hard landing » en Chine, les BRICS  (Brésil, Inde, Chine, et Afrique du Sud) retrouvent du poil de la bête après avoir été délaissés par les investisseurs.  Même les pays qui cristallisaient les inquiétudes tels que la Russie et le Brésil renouent avec la croissance après deux années de crise politique et de récession.

Le retour en grâce des pays émergents

Depuis le début de l’année, le contexte est donc redevenu favorable pour les émergents. Leurs devises, qui sont fortement corrélées à l’évolution du billet vert, se sont stabilisées. Elles ont également réduit leur vulnérabilité face aux perspectives de changement de la politique monétaire de la banque centrale américaine, ce qui a permis de calmer la fièvre sur les rendements des obligations. Les risques ayant diminué, les exportations ont pu repartir à la hausse.

Le FMI prévoit ainsi une accélération de la croissance économique dans cette zone du globe. Elle devrait atteindre 4,5% en 2017 et 4,8% en 2018.  Et pour boucler la boucle de ce cercle vertueux, « la croissance des bénéfices devrait être supérieure à 20% pour l’indice MSCI des pays émergents (EM) en 2017 » anticipe Denis Girault, responsable de la gestion obligataire pays émergents de la société de gestion Union Bancaire Privée (UBP).

Pas étonnant dans ce contexte que l’indice MSCI EM progresse deux fois plus vite que l’indice MSCI World, en hausse de 14% en USD depuis le 1er janvier . Mais si la surperformance des marchés émergents est significative sur l’année, il ne faut pas oublier qu’on revient de loin. Plus qu’un réel engouement, il s’agit surtout d’un effet de rattrapage après deux années difficiles.

Peloton de tête

Et surtout, au sein de l‘univers émergents, tous les pays ne rencontrent pas le même engouement de la part des investisseurs.

Depuis le début de l’année, le Brésil (+28%), le Mexique (+27%) le Pérou (+26,5%) et l’Inde (+26,5%) sous performent l’indice.  A l’inverse la Pologne (en hausse de 50%) la Chine (+45%), la Turquie (+38%), la Hongrie (+36%) le Chili (+35%), la Corée du sud (+34%) et enfin la République Tchèque (+31%) surperforment largement l’indice MSCI émergents. Complètement à la traine de la reprise économique, le Qatar et le Pakistan accusent des replis respectifs de 17 et 19% tandis que la Russie reste convalescente (-0,2%)

La tech :  reine de la Bourse

De même que pour les pays, tous les secteurs ne se valent pas. Concernant les actions émergentes, deux éléments importants sont à prendre en compte. Lorsqu’on regarde les secteurs qui ont boosté l’indice des marchés émergents depuis le début de l’année, on s’aperçoit que c’est principalement la technologie et dans une moindre mesure l’immobilier qui ont servi de moteur de performance. A l’inverse le secteur de l’énergie ou encore des télécoms ont largement sous-performé l’indice MSCI EM. De manière générale, les valeurs défensives, tels que les utilities ou la santé sont légèrement à la traine à l’exception de la consommation qui tire son épingle du jeu.
Hors analyse sectorielle, l’équipe de gestion d’UBP constate que ce sont les grosses capitalisations et notamment ce qu’on appelle les méga-caps qui tirent le marché à la hausse tandis que les small caps sous performent largement la tendance.

Concentration de la surperformance

Pour l’heure ce sont donc les méga caps qui réalisent l’essentiel de la performance. Ces mastodontes asiatiques, vous les connaissez ,ils se nomment Alibaba, le géant du e-commerce qui revendique 420 millions de clients, Samsung ou encore Tencent dont l’application de messagerie instantanée « wechat » cartonne dans le monde avec près de 700 millions d’utilisateurs mensuels. Coté à Hong-Kong, le titre Tencent progresse de 80% depuis le début de l’année pour une capitalisation boursière de 204 milliards de dollars.  La recette de son succès ? Etre un mix de Whatsapp, d’Apple Pay, et de Google Actualités.

Moins connu mais présent dans notre vie quotidienne, TSMC pour Taiwan Semiconductor Manufacturing Company fait partie de ces méga-caps émergentes qui ont tiré l’indice MSCI émergents à la hausse. TSMC, qui n’est autre que le plus gros producteur mondial de micro-puces compte pour client Apple. La méga-cap qui s’adjuge 30% depuis le début de l’année a vu ses bénéfices s’envoler au dernier trimestre grâce au succès commercial de l’iPhone 7. Et pour clore ce top 5, on peut citer Naspers qui opère dans le domaine des services internet. Coté en Afrique du Sud le titre bondit de 50% depuis le début de l’année.

Ce top 5 pèse à lui seul 18,8% de l’indice MSCI émergent et surtout leurs cours boursiers ont progressé en moyenne entre 40% et 80%. De quoi justifier la performance du MSCI EM tout en soulignant sa fragilité.

«Si les tops contributeurs ralentissent, cela pèsera sur le MSCI émergents», prévient Mathieu Nègre, responsable de la gestion actions émergentes pour UBP. Il faudrait que les small caps prennent le relais pour consolider la hausse de l’indice, «ce qui pourrait arriver dans les prochains mois, à condition que la croissance économique s’accompagne d’un rebond de la consommation intérieure», explique Mathieu Nègre.

Florentine Loiseau (redaction@boursorama.fr)

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