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Le pacte Bayrou-Macron rabat Fillon sur sa droite
information fournie par Reuters23/02/2017 à 17:37

LE PACTE BAYROU-MACRON RABAT FILLON SUR SA DROITE

LE PACTE BAYROU-MACRON RABAT FILLON SUR SA DROITE

par Sophie Louet et Emile Picy

PARIS (Reuters) - L'alliance entre François Bayrou et Emmanuel Macron conforte, si elle ne contraint, François Fillon dans sa ligne radicale en préemptant le centre-droit et expose un candidat déjà fragilisé aux risques éprouvés de la "droitisation".

L'ancien Premier ministre comptait sur une nouvelle candidature du dirigeant centriste pour priver Emmanuel Macron de suffrages déterminants pour une qualification au second tour.

"On aurait préféré qu'il y aille. Il aurait pris quelques points à Macron et ça faisait notre affaire", concède un député filloniste.

Un collègue juppéiste abonde : "Ça ne nous arrange pas. Fillon est pris dans un étau entre le centre et le FN. La partie s'annonce difficile".

Selon L'Opinion, François Fillon avait demandé au maire de Pau, lors d'une rencontre le 24 janvier, de se présenter : "J'en ai besoin et après je te donne ce que tu veux", aurait-il dit.

Le 25 janvier, les révélations du Canard enchaîné sur les emplois présumés fictifs de l'épouse du candidat de la droite ont bouleversé la donne.

Le président du MoDem, déjà très critique du programme "dangereux" de François Fillon, a dénoncé mercredi "l'existence de privilèges et de dérives" à droite et "l'acceptation tacite et quasi unanime de ces actes".

"L'alliance avec Macron, c'est la solution la plus raisonnable pour Bayrou, mais c'est surtout pour faire barrage à François Fillon", explique un élu de Pau.

L'équipe de François Fillon a feint jeudi d'ignorer ce nouvel obstacle dans une campagne déjà sérieusement malmenée par les ennuis judiciaires du candidat de la droite et du centre et pris soin de "gauchiser" le "traître" afin de remobiliser le socle d'électeurs de l'ancien Premier ministre - autour de 20%.

"Ça ne change absolument rien pour nous. En petit boursicoteur, Bayrou achète ce qui est le plus à la baisse sur le marché", a ainsi lancé le sarkozyste Christian Jacob, chef de file des députés LR, à des journalistes. "Le centre-gauche rejoint le centre-gauche", balaye Luc Chatel.

"BASCULE"

"Plus aucun Républicain ne vote pour François Bayrou, ça fait longtemps qu'il n'est plus de notre côté", juge la filloniste Isabelle Le Callennec.

François Baroin a flétri jeudi sur Europe 1 "le passager clandestin du socialisme", l'homme auquel les électeurs de droite vouent une réelle inimitié depuis qu'il a appelé à voter François Hollande contre Nicolas Sarkozy en 2012.

"Ils vont faire comme d'habitude : droitiser, droitiser, étant donné qu'il n'y a plus rien à récupérer au centre", soupire un élu UDI, qui rappelle les déboires de 2012.

Même si son entourage le dément, François Fillon est désormais un candidat sous influence sarkozyste, une situation préoccupante pour les juppéistes et les alliés centristes de l'UDI qui plaident pour une inflexion "humaniste" de la campagne afin d'élargir son assise électorale.

Le maire de Bordeaux, auquel François Bayrou s'était rallié pour la primaire, a invité mardi François Fillon à prendre en compte "les attentes" des électeurs qui l'ont plébiscité.

"Ce ne serait pas surprenant qu'il y ait un début de bascule du centre-droit, dans l'hypothèse notamment où (Jean-Louis) Borloo se positionnerait en faveur de Macron. Ce serait une vraie déstabilisation pour Fillon", avance un élu UDI.

Légitimistes, les juppéistes veulent continuer à peser dans la campagne de François Fillon, même si ce renvoi dans les cordes "droitières" rétrécit la marge de manoeuvre du candidat. "Je ne pense pas que ça bouge beaucoup (en direction de Macron-NDLR), à une ou deux individualités près", dit l'un d'eux.

Le président de l'UDI Jean-Christophe Lagarde se veut lui aussi serein : "Bayrou avait envisagé dans un premier temps une alliance avec Fillon, or ça ne déplaçait aucun sondage. C'est bien la preuve que ses électeurs étaient déjà chez Macron", dit-il dans Le Point.

"Il y a des signes de fragilisation au niveau de l'UDI, mais antérieurs à la décision de Bayrou", relève toutefois le politologue Pascal Perrineau. "L'alliance Macron-Bayrou peut contribuer à capitaliser ce mouvement. (...) Le seuil d'accès au second tour peut très bien se jouer à deux points, donc tout va compter", ajoute-t-il.

(Avec Emmanuel Jarry, édité par Yves Clarisse)

69 commentaires

  • 24 février16:45

    Tout sauf tous ces candidats ! Bricoleurs de programmes pour séduite les esprits, qui n'en feront qu'à leur tête une fois élus.


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