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Le Japon risque d'entrer en récession en 2015 (JP Morgan AM)
information fournie par Boursorama12/10/2015 à 16:52

L'économie japonaise rechute après un bon début d'année, mais les marchés japonais pourraient bénéficier d'une intensification de la relance monétaire de la banque centrale.

L'économie japonaise rechute après un bon début d'année, mais les marchés japonais pourraient bénéficier d'une intensification de la relance monétaire de la banque centrale.

Le Japon « déçoit » et pourrait connaître en 2015 « sa quatrième récession au cours de ces cinq dernières années », affirme Jonathan Lowe, stratégiste chez JP Morgan AM. Mais la Banque du Japon pourrait de nouveau agir le 30 octobre prochain pour soutenir théoriquement l'économie du pays.

« Le Japon déçoit une fois de plus », affirme Jonathan Lowe dans une note de marché publiée par JP Morgan AM lundi 12 octobre. Commentant les chiffres de ces dernières semaines, le stratégiste estime qu'« après un solide premier trimestre, la croissance a nettement ralenti en raison de facteurs internes et externes, ce qui contribue à renforcer l'état d'esprit déflationniste dominant ».

Chiffres décevants après un début d'année prometteur

« Dans toute l'économie [japonaise], bien que les bénéfices des entreprises aient atteint un niveau record au second trimestre 2015, les dépenses d'investissement restent exceptionnellement faibles. Nous en déduisons un manque de confiance des ménages et des entreprises dans leurs perspectives économiques », estime le stratégiste.

Pourtant, plusieurs facteurs étaient réunis cette année pour que l'économie japonaise puisse repartir de l'avant. « Cette année aurait dû être celle du Japon, dans la mesure où ce pays a bénéficié de la faiblesse extrême de sa devise, d'une forte hausse de son marché des actions, du niveau record de la profitabilité de ses entreprises et du prix très bas du pétrole », relève Jonathan Lowe.

Le début d'année était même prometteur : « la publication du PIB réel du premier trimestre à +4,5% en évolution trimestrielle corrigée des variations saisonnières semblait suggérer enfin le déploiement d'une reprise auto-entretenue. Mais cette évolution prometteuse s'est ensuite délitée. Une rechute au cours du second trimestre (avec un PIB réel révisé en baisse à 1,2%) et une incertitude grandissante sur l'activité du troisième trimestre pourraient se traduire pour le Japon par sa quatrième récession au cours de ces cinq dernières années », affirme toujours le stratégiste.

« Non seulement les statistiques de production ont déçu, mais l'[inflation] a reculé de 0,1 % en août, reléguant le Japon au stade de la déflation ». Jonathan Lowe relève ainsi que « le sentiment général est que l'activité économique est de nouveau très décevante, compte tenu de l'ampleur des mesures de relance mises en œuvre », faisant notamment référence aux « Abenomics », mesures économiques de relance toujours à l'œuvre et initiées par le Premier ministre Shinzo Abe.

Pour expliquer cette déception, le stratégiste relève que « le Japon est fortement exposé au ralentissement en cours en Chine ainsi que dans les autres pays émergents, et les conséquences n'en deviennent que trop évidentes. Mais les récents déboires du Japon ne peuvent être entièrement imputés à des facteurs externes : les dirigeants politiques doivent assumer leur part de responsabilité au moment où l'économie continue à souffrir de la persistance des séquelles de l'augmentation d'impôt inopportune de l'an dernier. »

Accélération de la relance monétaire en vue

Pour autant, la Banque Centrale du Japon (BoJ) ne reste pas les bras ballants face à cette situation. Tout comme la Banque Centrale Européenne, la BoJ est actuellement dans une phase de relance monétaire (« quantitative easing »), cherchant à créer les bases d'un éventuel redémarrage économique.

Lors de son dernier discours prononcé le 28 septembre dernier, le président de la BoJ a déclaré que son institution « continuera à s'impliquer avec détermination dans sa lutte contre la déflation et dans la réalisation de son objectif de stabilité des prix de 2% », rappelle Jonathan Lowe, qui estime pour sa part qu'« il s'agit certainement d'une déclaration d'intention en faveur d'une intensification de la politique monétaire ».

La banque centrale japonaise n'a en fait plus tellement le choix, explique le stratégiste de JP Morgan AM : « Si la Banque du Japon (BoJ) ambitionne d'atteindre son objectif d'inflation de 2%, des mesures de politique monétaire complémentaires s'avèrent nécessaires. Nous prévoyons l'annonce d'une nouvelle phase d'assouplissement au cours de la réunion de politique monétaire du 30 octobre, si la BoJ tient à conserver sa crédibilité sur le marché ». Pour lui, « la BoJ va se concentrer sur l'extension de la duration des achats d'[obligations japonaises] et l'accroissement du rythme des achats d'ETF et d'autres actifs ».

Dans le cas d'une accélération de l'actuel plan de relance monétaire, « L'augmentation des achats d'actifs par la banque centrale devrait apporter un soutien tant aux actions qu'aux obligations japonaises. Mais l'impact de mesures complémentaires d'assouplissement qualitatif et quantitatif (QQE) devrait se traduire par un affaiblissement de la devise nationale », rappelle le stratégiste.

En effet, en rachetant des actifs sur les marchés financiers, la banque centrale du Japon soutiendrait le prix de ces actifs, ce qui se traduirait sur le marché obligataire par une baisse des taux, et sur le marché actions par une hausse théorique des cours de bourse. La création monétaire induite par ces rachats viendrait en revanche peser, théoriquement, sur la valeur de la monnaie nationale par rapport aux autres monnaies, ce qui est également un but recherché pour créer des conditions plus favorables aux exportations japonaises vers l'étranger.

L'anticipation d'un effet positif de la Banque du Japon sur le marché boursier national pousse JP Morgan AM à affirmer : « Dans ce contexte, nous estimons que les perspectives restent favorables aux actions japonaises, bien que le ralentissement de l'activité intérieure et celui de la région pèsent sur les prévisions de l'année prochaine ».

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

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7 commentaires

  • 12 octobre18:42

    Resko74, pour que les taux longs (à 10 ans ?) Japonais remontent, il faudrait que la dette du Japon soit détenue par d'autres que les japonais eux mêmes et leur Banque Centrale, ce qui n'est pas le cas, sauf erreur. C'est sensiblement la même chose pour la dette Italienne, notamment !


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