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Le financement des retraites complémentaires en discussion
information fournie par Reuters 17/02/2015 à 18:09

par Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - Les syndicats se sont efforcés de dédramatiser la situation des retraites complémentaires du secteur privé, mardi à l'ouverture de négociations avec le patronat sur leur financement, plombé par une accumulation de déficits.

L'Arrco, qui concerne la quasi-totalité des salariés du secteur privé, et l'Agirc, réservée aux cadres, ont accumulé 60 milliards d'euros de réserves entre 1998 et 2008.

Mais la crise économique de 2008, ajoutée au vieillissement de la population, les a replongées dans des déficits croissants (près de 5,3 milliards d'euros en 2014).

Dans un rapport publié en décembre, la Cour des comptes juge compromise à terme "très rapproché" la "soutenabilité" de régimes qui assurent à 12 millions de retraités un complément de revenu si aucun remède n'est apporté à cette situation.

Selon le Medef, si rien n'est fait pour éviter l'épuisement des réserves de l'Agirc en 2018, les cadres devront se résigner à une baisse de 11% des pensions versées par leur caisse.

A son arrivée au siège de l'organisation patronale, le négociateur de la CFDT, Jean-Louis Malys s'est élevé contre un "discours un peu catastrophiste sur une prétendue faillite".

"On a une urgence au niveau de l'Agirc, on a un peu de temps au niveau de l'Arrco", a-t-il dit. "On n'est pas en faillite."

"La situation n'est pas dramatique. Elle mérite qu'on se penche sur les questions d'équilibre financier à long terme (...) mais c'est assez anxiogène comme ça sans en rajouter", a renchéri son homologue de Force ouvrière, Philippe Pihet. Un sentiment aussi affiché par les autres délégations syndicales.

Les syndicats, qui gèrent les retraites complémentaires avec le patronat, n'admettent pas moins que la situation ne peut pas rester en l'état et ont jusqu'en juin pour trouver une solution.

L'Agirc et l'Arrco ont chiffré l'impact d'une série de pistes touchant au niveau des cotisations et des pensions ou à l'âge d'ouverture des droits, une "boîte à outils" dans laquelle les négociateurs pourront puiser.

LIGNES ROUGES

Pour la Cour des comptes, il serait raisonnable d'améliorer rapidement le solde des deux régimes de 5,5 milliards d'euros.

Mais les désaccords entre le patronat et les syndicats sur les leviers à utiliser pour y parvenir sont profonds et tous les partenaires prédisent des négociations difficiles.

Selon des négociateurs syndicaux, le Medef a évoqué, lors de rencontres bilatérales en amont de cette session, un abattement sur les pensions versées entre 62 ans, âge légal de départ à la retraite, et 63 ou 64 ans. Une piste rejetée par les syndicats.

CGT, Force ouvrière et CFTC proposent pour leur part une hausse de cotisation, parmi une palette de mesures. Ce dont ne veulent pas entendre parler les organisations patronales.

"Nous avons une ligne rouge : nous ne voulons pas remonter les cotisations", a déclaré mardi matin le président du Medef, Pierre Gattaz, lors d'une conférence de presse.

Le négociateur de la CFDT, Jean-Louis Malys, a pour sa part fait valoir qu'aucun levier ne serait à lui seul "opérationnel" et qu'il n'y avait pas de "solution facile".

Le fait que le chef de la délégation du Medef, Claude Tendil, président de Generali France, vienne de l'assurance, suscite chez des syndicats un soupçon sur les arrière-pensées de la première organisation patronale française.

Pierre Gattaz a dit qu'il fallait "tout mettre sur la table", y compris la question des retraites par capitalisation.

Mais son entourage assure que ce sujet n'entre pas dans le mandat de la délégation du Medef. "Nous restons dans la logique de la répartition", précise-t-on de même source.

Pascal Coton, de la CFTC, a confirmé qu'il n'en avait pas été question lors des rencontres bilatérales avec Claude Tendil.

(édité par Yves Clarisse)

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