Si ce sont nos voisins allemands qui l'ont inventé au XIVè siècle, le marché de Noël en France est également devenue une tradition et depuis une vingtaine d'années les cabanes en bois fleurissent dès novembre un peu partout dans l'Hexagone. Et c'est bien entendu l'Alsace et en particulier Strasbourg qui fait parler d'elle à cette période. La capitale de la choucroute s'étant même auto-proclamée capitale de Noël. Cependant, Paris, Nantes, Angers ou Lyon ne sont pas en reste pour attirer le chaland et profiter d'un chiffre d'affaires total de près de 400 millions d'euros en 2013.
Lebusiness des marchés de Noël
Le marché de Noël : une histoire allemande
"Inventeurs" du marché de Noël, les allemands sont aussi ceux qui en comptent le plus puisque chaque hiver, ce ne sont pas moins de 2234 marchés qui envahissent les places de toutes les villes. Selon une étude du Center for Retails Research (CRR) et du site bons-de-réduction.com, la France se classe elle deuxième en terme de nombre de marchés et en compte ... 37. Loin, très loin donc derrière nos voisins d'outre-Rhin, mais ce chiffre ne prend en considération que les villes qui communiquent officiellement. Il y a fort à croire que les marchés sont en réalité bien plus nombreux en France, comme en Allemagne. L'Allemagne qui réalise pendant la période un chiffre d'affaires cumulé de 2,4 milliards d'euros en 2013 alors que nous totalisons moins de 400 millions. Dont plus de 200 pour le seul marché de Strasbourg.Strasbourg : capitale de Noël
En effet, l'office de Tourisme de la cité alsacienne évalue à plus de 250 millions d'euros les retombées économiques de son marché de Noël.Ce marché désormais légendaire est le premier à naître en France en 1575. Appelé "Christkindlesmarkt" comme en Allemagne, il accueille chaque année plus de 2 millions de visiteurs venus des quatre coins du monde. Forte de son succès, la ville travaille pour augmenter encore ce chiffre. C'est ainsi qu'elle a exporté son marché à Tokyo (2009 et 2010), Moscou (2013 et 2014) et depuis peu à Pékin. Plus que de vendre quelques pots de confiture et du pain d'épice sur la place rouge ou celle de Tian'anmen, il s'agit pour " la capitale de Noël " de promouvoir son statut et d'apparaitre plus régulièrement dans les circuits touristisques des milliers de russes ou de chinois qui visitent la France.
Un bon business pour qui ?
Toutefois, si les français confessent dépenser environ 530€ pour leurs achats dans les marchés de Noël, cet argent ne va pas forcément dans la poche des marchands. Tout d'abord, comme le confirme cette étude du CRR, ce sont 10 villes qui "trustent" 72% des dépenses totales.Strasbourg en tête bien sûr mais aussi Paris avec ses deux grands marchés de La Défense et des Champs-Elysées ainsi que d'autres grandes villes comme Nantes, Lyon ou Reims. "Sur les plus petits marchés, où l'offre est plus réduite et l'intérêt touristique plus limité, les visiteurs ne dépensent pas plus de 10€ chacun" (contre 67€ à Strasbourg) explique Olivier David, directeur général de bons-de-réduction.com, partenaire de l'étude.
Par ailleurs, pour les marchés victimes de leur succès, le prix des emplacements ne cesse d'augmenter et les commercants ont du mal à s'y retrouver. La mairie de Strasbourg facture ainsi environ 1400€ pour un chalet de 8m² et jusqu'à 7000€ pour les plus gros stands. A cela s'ajoute le prix de la location du cabanon qui revient, à Paris par exemple, à 15000€ en moyenne.
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