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Le "Brexit" éclipse les risques qui s'accroissent en Grèce, en Espagne et en Italie (CPR AM)
information fournie par Boursorama 13/05/2016 à 18:08

En-dehors des incertitudes sur l'éventuel ''Brexit'', plusieurs pays d'Europe du Sud connaissent une fragilisation de leur conjoncture économique, explique Thomas Page-Lecuyer (CPR AM).

En-dehors des incertitudes sur l'éventuel ''Brexit'', plusieurs pays d'Europe du Sud connaissent une fragilisation de leur conjoncture économique, explique Thomas Page-Lecuyer (CPR AM).

Sur le Vieux Continent, les sujets politiques et économiques restent comme la casserole sur le feu. Tous les regards sont tournés vers les risques d'un éventuel « Brexit », au point d'en oublier les risques en Grèce, en Espagne et en Italie, cette dernière restant fragilisée par son secteur bancaire.

Depuis plusieurs semaines, un mot revient dans le discours de tous les gérants actions : « Brexit ». Que ce soit pour souligner les incertitudes liées à l'éventuelle sortie du Royaume-Uni de l'UE, ou pour bâtir des stratégies pour profiter de tel ou tel scénario anticipé, le sujet est omniprésent dans les analyses publiées par les sociétés de gestion.

Pourtant, « Bien que ce très médiatique évènement attire toute la lumière, d'autres problèmes risquent de faire parler d'eux dans la zone euro » dans les prochains mois, explique Thomas Page-Lecuyer, stratégiste chez CPR AM, dans une note d'analyse publiée vendredi 13 mai.

Grèce : un volcan toujours en activité

Pour le stratégiste, l'un des sujets toujours d'actualité est bien sûr le « dossier grec », qui a commencé à être rediscuté pour envisager un éventuel allègement de la dette du pays. Les actuelles discussions ont l'avantage de se dérouler sans que la Grèce soit financièrement au bord du gouffre à très court terme, contrairement aux années 2012 et 2015, permettant aux négociateurs de discuter dans des conditions plus sereines, avec moins de crispation autour des réformes à accomplir en Grèce pour que des compromis puissent être trouvés.

« Toutefois, M. Tsipras ne dispose que d'une faible majorité, seulement trois sièges lui permettant de passer les réformes. Il suffirait de quelques défections pour retrouver le désordre de l'été dernier avec un gouvernement mis en minorité », affirme le stratégiste de CPR AM, qui reste prudent après plusieurs années au cours desquelles la Grèce était synonyme de « turbulences sur les marchés ».

« A ces inquiétudes s'ajoute un nouveau facteur, la crise des migrants à laquelle la Grèce est confrontée puisqu'un nombre record de réfugiés sont bloqués depuis la fermeture de la route des Balkans. Certes, la situation semble moins dramatique qu'il y a un an, mais les troubles peuvent rapidement revenir », mentionne-t-il.

Espagne : pas de pilote dans l'avion

De son côté, l'Espagne connaît un éclatement de son paysage politique qui empêche la formation d'un nouveau gouvernement.

Pour Thomas Page-Lecuyer, « l'Espagne fait une entrée fracassante dans l'œil du cyclone européen. Le pays se trouve sans gouvernement depuis quatre mois puisque les élections de décembre dernier ont fait voler en éclats le bipartisme qui opposait traditionnellement le Parti populaire (PP) aux socialistes du PSOE, avec l'apparition des centristes de Ciudadanos et de la gauche radicale de Podemos. Sans surprise, le roi Felipe VI a dû renoncer à proposer un candidat pour une dernière tentative d'investiture, et a donc fixé de nouvelles élections le 26 juin, trois jours seulement après le référendum britannique ».

Surtout, « Si les négociations sont de nouveau longues et difficiles, comme anticipé, le prochain gouvernement ne pourra pas être formé avant l'automne ».

Or, le vide politique en Espagne est d'autant plus malvenu que le pays aurait rapidement besoin d'une reprise en main pour éviter une aggravation de son déficit budgétaire. D'après les derniers chiffres d'Eurostat, le déficit budgétaire espagnol a représenté 5,1% du PIB du pays en 2015, contre une anticipation de 4,2%, pulvérisant toujours la barre maximale théorique fixée à 3%.

Pour cette raison, « Quel que soit le gagnant [des prochaines élections], il semble que le premier ministre n'ait d'autres choix que d'intensifier les mesures d'austérité, sauf à affronter la Commission » comme l'avait fait le gouvernement grec début 2015, anticipe le stratégiste de CPR AM.

Italie : les problèmes du secteur bancaire ne sont toujours pas réglés

Enfin, toujours en Europe du Sud, l'Italie continue de faire figure d'Etat fragile. Vendredi 13 mai, la péninsule a publié un certain nombre d'indicateurs économiques : le pays conserve une croissance de 1% en rythme annuel mais s'enfonce parallèlement dans la déflation. L'indice des prix à la consommation « brut » perd en effet 0,5% en rythme annuel, confirmant son passage en territoire négatif depuis bientôt 3 mois.

La déflation fait globalement peser des risques sur la solvabilité des emprunteurs italiens, qui peineraient moins à rembourser leurs dettes s'ils étaient aidés par un niveau d'inflation positif, sans être excessif.

Pour cette raison, « Le talon d'Achille de l'économie italienne, le système bancaire, semble toujours aussi menacé, les créances douteuses atteignant 360 milliards d'euros, et ce malgré le fonds de sauvetage "Atlante" lancé début avril », affirme Thomas Page-Lecuyer. « Ce fonds, qui devait venir à la rescousse des banques, a totalement échoué à restaurer la confiance, les agences de notation n'y voyant qu'un vulgaire transfert des charges des petites banques vers les plus grandes ».

Pour le stratégiste, qui se montre tranchant, « Cette bouée de sauvetage ressemble à s'y méprendre aux innombrables solutions adoptées en Europe depuis sept ans : des mécanismes bancals permettant d'acheter du temps, avant de placer la problématique sur une étagère poussiéreuse avant l'explosion. L'union bancaire [visant à superviser la gestion des risques de l'ensemble des banques européennes depuis Francfort] n'a donc pas été capable de sortir l'Italie du marasme financier dans lequel le pays s'enfonce, et aura donc bien du mal à faire face à une crise majeure ».

Pour le stratégiste, la dégradation de la conjoncture économique des Etats d'Europe du Sud les expose au risque d'une brutale remontée de leur taux d'emprunt sur les marchés obligataires, ceux-ci étant tombés à des niveaux anormalement bas suite aux interventions répétées de la BCE.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

9 commentaires

  • 17 mai 09:02

    Quelque soit l'horizon sur lequel nous nous penchons, force est de constater qu'il n'y a aucune échappatoire...l'humanité est condamnée à brève échéance...et l’homme, cet être soi-disant le plus intelligent sur terre, aura fait le plus court passage de toutes vies sur cette planète… ((


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