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La France opte pour une "approche large" de la radicalisation
information fournie par Reuters 23/02/2018 à 13:54

    * Un plan présenté par Edouard Philippe 
    * Soixante mesures dans tous les domaines 
    * Ministères de l'Education ou de la Justice mis à 
contribution 
    * Un changement de stratégie de l'exécutif 
 
    PARIS, 23 février (Reuters) - Le gouvernement français a 
présenté vendredi un nouveau plan contre la radicalisation 
comportant un éventail de mesures dans des domaines aussi divers 
que l'éducation, le sport et la justice, une méthode à rebours 
de celle privilégiée jusque-là. 
    Tel que l'a présenté Edouard Philippe à Lille, ce plan ne se 
réduit pas, comme le voulait la doctrine élaborée à partir de 
2014, à la lutte contre le seul risque terroriste mais a pour 
ambition d'endiguer la radicalisation au sens large.      
    Symboliquement entouré d'une dizaine de ministres, le chef 
du gouvernement a ainsi plaidé pour une "approche large" de la 
question, passant par 60 mesures hétéroclites.   
    "Cette radicalisation islamiste menace notre société, pas 
seulement quand elle conduit à la violence, elle nous défie en 
vérité à chaque fois que les lois de la République sont mises en 
balance avec les préceptes religieux", a-t-il justifié. 
    Ce changement de stratégie s'explique en partie par 
l'évolution du contexte puisque le rétrécissement du territoire 
sous la coupe du groupe Etat islamique (EI) au Moyen-Orient a 
réduit la menace venant de l'extérieur mais, parallèlement, les 
enjeux ont changé de nature à l'intérieur des frontières avec la 
fin des flux de départs. 
    Un volet entier du "plan national de prévention de la 
radicalisation" est donc consacré à l'éducation. 
    L'exécutif compte notamment mieux former les écoliers au 
"discernement" et au "libre arbitre". 
     
    CONTRÔLE DES ÉCOLES PRIVÉES HORS CONTRAT 
    "Nous allons systématiser cet exercice de réflexion critique 
face à l'information et au flux d'information auquel l'ensemble 
de la société peut avoir accès afin de permettre aux élèves de 
se prémunir en particulier contre les théories complotistes", a 
déclaré Edouard Philippe. 
    Les contrôles seront par ailleurs renforcés dans les 
établissements privés hors contrat, qui accueillent une part 
marginale mais croissante des élèves scolarisés en France - 
74.000 sur 12 millions, selon le gouvernement. 
    A cette fin, le ministère de l'Education nationale 
constituera à partir de la rentrée prochaine des équipes 
d'inspecteurs spécialement dédiés. 
    Dans le même esprit, l'exécutif tente d'obtenir des acteurs 
d'internet qu'ils s'engagent à retirer dans l'heure les contenus 
illicites, faute de quoi la France soutiendra dans les mois à 
venir "une initiative législative européenne", selon les mots 
employés par Edouard Philippe. 
    Le Premier ministre a annoncé qu'il allait signer des 
décrets permettant d'écarter de leurs fonctions des 
fonctionnaires ou des militaires travaillant dans des secteurs 
sensibles "dont le comportement serait devenu incompatible avec 
l'exercice de ces fonctions". 
     
    POINT DÉLICAT DE LA "DÉRADICALISATION" 
    Le plan prévoit également des dispositifs contre la 
"déradicalisation", un point délicat tant les mesures adoptées 
jusque-là en la matière ont montré leurs limites, voire abouti à 
un échec complet. 
    Le chef du gouvernement a lui-même déclaré que le terme 
était "peu approprié car nul ne dispose d'une formule magique", 
une allusion aux personnalités qui se sont fait fort ces 
dernières années de désendoctriner les djihadistes en puissance. 
    Cependant, trois "centres de jour assurant une prise en 
charge individualisée et pluridisciplinaire" de "publics 
radicalisés sous main de justice" seront ouverts à titre 
expérimental, à Marseille, Lyon et Lille. 
    Mille cinq cents places de prison vont en outre être créées 
pour les détenus radicalisés dans des quartiers qui se veulent 
étanches, dont 450 d'ici à la fin de l'année 2018. 
    Une prise en charge avec un soutien psychologique sera 
organisée pour les mineurs de retour d'Irak et de Syrie - 68 à 
ce jour, dont les trois quarts sont âgés de moins de huit ans. 
    "Ce combat va être mené par l'Etat mais l'Etat ne peut pas 
le gagner seul. Il ne pourra pas le mener et le gagner sans les 
musulmans de France", a déclaré Edouard Philippe. "Lutter contre 
la radicalisation islamiste, c'est lutter contre ceux qui 
veulent faire croire que l'islam ne serait pas compatible avec 
la République." 
    Le gouvernement a d'ores et déjà mis en musique le versant 
sécuritaire de sa politique avec l'adoption, en octobre dernier, 
de sa loi sur "la sécurité intérieure et la lutte contre le 
terrorisme".    
 
 (Simon Carraud, édité par Yves Clarisse) 
 

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