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La France espère faire "bouger" l'UE sur l'agriculture
information fournie par Reuters14/03/2016 à 07:38

RÉUNION À BRUXELLES DES MINISTRES DE L'AGRICULTURE

RÉUNION À BRUXELLES DES MINISTRES DE L'AGRICULTURE

par Simon Carraud

PARIS (Reuters) - Les ministres de l'Agriculture de l'Union européenne ont rendez-vous lundi à Bruxelles pour un conseil jugé décisif par la France, qui espère en obtenir des mesures susceptibles d'apaiser l'exaspération des éleveurs frappés par une série de crises.

Les premiers concernés, mobilisés depuis le mois de janvier, jugent nécessaire de passer par l'échelon européen, d'où pourront venir selon eux des solutions plus utiles sur le long terme que les seules mesures d'urgence du gouvernement.

"Ça va bouger", avait promis François Hollande peu avant le précédent conseil, mi-février, d'où il était ressorti que rien ne serait tranché avant celui du mois suivant.

"En l'espace de quatre-cinq semaines, on a fait bouger l'ensemble des pays européens, la Commission et la présidence néerlandaise pour déboucher, je l'espère, sur des propositions qui tiennent compte de notre analyse", a déclaré cette semaine son ministre, Stéphane Le Foll.

Phil Hogan, le commissaire européen conspué par les éleveurs, a dit il y a une dizaine de jours, lors d'une visite au Salon de l'agriculture, "comprendre (leurs) difficultés".

"La Commission est déterminée à trouver des solutions qui tiennent réellement compte de la gravité de la crise actuelle", a-t-il également assuré dans un communiqué publié le soir même, après avoir écouté les doléances des syndicats.

Mais rien ne dit que la position française l'emportera. Car les 28 ministres arriveront lundi avec des propositions parfois difficilement compatibles, certains demandant une meilleure régulation et d'autres posant le diagnostic inverse.

Le Royaume-Uni, l'Irlande, le Danemark ou la Suède sont par exemple réticents à l'idée d'adopter des mesures de régulation des marchés.

Dans l'autre camp, Stéphane Le Foll estime que les crises, particulièrement désastreuses pour les producteurs de porc et de lait confrontés à une chute des cours, sont avant tout le résultat d'une surproduction européenne.

"NOUS EN ATTENDONS BEAUCOUP"

Parmi ses requêtes, il demandera donc l'activation d'une clause encore jamais utilisée qui permettrait de déroger aux règles de la concurrence et de limiter provisoirement la production dans certaines filières.

Il proposera également de relever le plafond d'intervention pour la poudre de lait et le beurre, c'est-à-dire la limite de production au-delà de laquelle l'UE ne peut plus intervenir efficacement sur les prix.

Le ministre français, qui s'est rendu ces derniers jours en Allemagne, aux Pays-Bas et en Slovénie, souhaite par ailleurs obtenir le droit de relever le montant maximum des aides que le gouvernement peut allouer aux agriculteurs, de 15.000 euros à 30.000 euros par exploitation sur trois ans.

Les propositions françaises rejoignent en partie les demandes des syndicats agricoles, FNSEA en tête, qui attendent davantage d'outils de régulation, mais aussi une solution à l'embargo russe et un meilleur étiquetage de la viande.

"Nous en attendons beaucoup", a fait savoir la FNSEA, principal syndicat agricole français, dans un communiqué publié à quelques jours du rendez-vous de Bruxelles.

"La crise agricole qui touche notre pays et l’Europe tout entière ne peut rester sans une réponse forte et proportionnée de la part de l’Union européenne", peut-on y lire.

Pour faire entendre leur colère, les éleveurs ont bloqué ces deux derniers mois des axes routiers et des centres de la grande distribution. Et ils ont réservé à François Hollande un accueil houleux au salon de l'agriculture, fin février.

Pour désamorcer le mouvement, le gouvernement a promis le mois dernier de nouvelles aides sous la forme d'une baisse de sept points des cotisations sociales, un effort pour l'Etat évalué à 500 millions d'euros.

Mais il s'agit là, pour les syndicats, d'un simple pansement sur une plaie béante, en attendant un traitement européen.

(Edité par Yves Clarisse)

6 commentaires

  • 14 mars09:23

    Les autres Pays européens défendent leurs producteurs. La France écrasent les siens de règlements et de taxes de toute nature.


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