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La France en panne d'idées pour faire face au vieillissement de la population
information fournie par Boursorama 13/02/2018 à 10:21

L’espérance de vie à la naissance ne cesse d’augmenter en France. Un allongement de la durée de vie considérable qui pose une série de question sur la prise en charge de la dépendance. (Crédit Pexel)

L’espérance de vie à la naissance ne cesse d’augmenter en France. Un allongement de la durée de vie considérable qui pose une série de question sur la prise en charge de la dépendance. (Crédit Pexel)

Alors que l'espérance de vie ne cesse de s'allonger dans l'Hexagone, les autorités publiques peinent à trouver des solutions pour accompagner et financer le vieillissement de la population. Une impréparation qui pourrait coûter cher...

L’espérance de vie à la naissance ne cesse d’augmenter. En 2017, elle atteignait 79,5 ans pour les hommes et 85,4 ans pour les femmes en France métropolitaine. Si bien qu’au cours des 60 dernières années, la population française a gagné quatorze ans d’espérance de vie en moyenne. Un allongement de la durée de vie considérable qui pose une série de question sur la prise en charge de la dépendance.

Quand les Ehpad tirent la sonnette d’alarme

Selon Pierre-Yves Goffard membre du Cercle des économistes et spécialiste des politiques de santé, «avec le vieillissement de la population il est urgent de se poser la question de la manière dont la société française prend en charge les personnes dépendantes». L’actualité est venue nous rattraper fin janvier avec le mouvement social des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes). Une grève du personnel qui illustre la nécessité d’avoir une politique crédible en matière de dépendance alors que les Ehpad «ne sont plus en mesure d’assurer la sécurité et la dignité de leurs patients, de plus en plus nombreux, de plus en plus âgés et qui ont besoin de plus en plus d’accompagnement», selon les syndicats du personnel.

Près de 730.000 personnes âgées sont actuellement placées dans ce type d’établissement. Un Français de plus de 90 ans sur trois est concerné.
«Ce qui est désespérant, c’est qu’avec l’augmentation de l’espérance de vie on sait depuis longtemps maintenant qu’on va devoir prendre en charge une proportion croissante de personnes dépendantes. Or rien n’a été fait», souffle Pierre-Yves Goffard.

Comment financer la prise charge de la dépendance ?

Quels sont les mécanismes de financements pour la prise en charge de la perte d’autonomie ? Faut-il créer un cinquième risque et donc une cinquième branche de la Sécurité sociale ou faire un pas vers la sécurité sociale privée dont les règles seraient définies par l’Etat ? «Des chantiers ont été ouverts par le gouvernement Sarkozy, mais cela n’a débouché sur aucune réforme. On continue d’hésiter et du coup rien n’a été fait», tempête le membre du Cercle des économistes. Les gouvernements successifs se sont contentés de saupoudrage en augmentant par exemple les moyens alloués aux Ehpad, mais on est loin du compte. «Si on avait commencé à provisionner ces risques il y a 10 ans ce serait déjà moins compliqué.»

Repenser l’articulation entre sécurité sociale publique et privée

Aujourd’hui, l’articulation entre régime obligatoire et complémentaire pose problème. Le coût de la prise en charge de la dépendance est réparti à 50/50 pour la Sécurité sociale et complémentaire. «C’est absurde», explique Pierre-Yves Goffard, «car c’est une source de gaspillage et une source de dilution de la responsabilité. Cet empilement pour le même type de soin, il n’y a quasiment qu’en France que cela existe», souligne Pierre-Yves Goffard. «Pour permettre à tout le monde d’être pris en charge, il faut à tout prix améliorer et mieux coordonner l’ensemble des dispositifs de soutien et d’autre part assurer le financement à long terme du 5e risque.»

A la question faut-il basculer de la Sécurité sociale publique vers le privé ou laisser à l’Etat cette prérogative, l’économiste argue que le problème réside dans le fait qu’on continue d’hésiter entre ces deux modes de financement et que rien n’est fait. «C’est un sujet capital aujourd’hui et ce sera un sujet essentiel dans les 10 ans qui viennent, or ce thème a été très peu abordé durant la campagne électorale. Il devient urgent de mettre en place des solutions de long terme au lieu du rafistolage permanent», se désespère Pierre-Yves Goffard. D’ici à 2070, le nombre des plus de 75 ans aura doublé et celui des plus de 85 ans aura quadruplé.

Et au spécialiste des politiques de santé d’enfoncer le clou en soulignant les inégalités de santé criantes. «Nous sommes dans un pays où le statu socio-économique et l’état de santé sont corrélés. Lorsqu’on est riche et bien éduqué, on a plus de chance de vivre plus longtemps en bonne santé.» Il est temps de mettre en place des politiques publiques pour garantir la prise en charge de la dépendance pour tous.

Florentine Loiseau (redaction@boursorama.fr)

54 commentaires

  • 14 février 09:54

    article payé par les organismes financiers de prévoyance qui ne parviennent pas à fourguer leurs produits financiers piège à gogo.. Le Danemark est l'exemple à suivre avec une action publique massive. Il est vrai que ce pays ne dilapide pas ses moyens dans des expéditions militaires aventureuses, inutiles et ruineuses en Afrique ou ailleurs...


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