La tempête fait rage pour la Deutsche Bank. Les difficultés de la banque de référence en Allemagne font même peser un risque sur le système financier européen dans son ensemble. Explications sur la situation délicate de l'établissement allemand et sur les conséquences potentielles.
La Deutsche Bank au cœur de la tempête
Une tempête financière inédite depuis 2008
Le 30 septembre, l'action de la Deutsche Bank a atteint un niveau critique à moins de 10€. Pour la principale banque allemande, le coup est rude : en 2007, l'action cotait plus de 100€. Alors que les experts économiques considèrent que l'Allemagne est l'élève modèle de l'Union Européenne en matière de gestion budgétaire, les difficultés de sa banque la plus emblématique sont le symbole d'un système financier Allemand au bord de l'explosion.Depuis le début de l'été, le FMI avait mis en garde les investisseurs contre un risque jugé plus élevé que pour les autres établissements bancaires comparables. Le coup de grâce a finalement été porté par les États-Unis qui viennent d'infliger à la Deutsche Bank une amende dont le montant varie selon les sources de 5 à 14 milliards de dollars.
Les fonds propres de la banque en sont affaiblis d'autant, ce qui fragilise le bilan déjà préoccupant de l'établissement. Celui-ci ne compte plus que 400 milliards d'euros d'actifs pour un total de bilan de l'ordre de 1 500 milliards d'euros. En raison d'un risque de contrepartie estimé comme trop élevé avec la Deutsche Bank, bon nombre d'intervenants de marché menacent de ne plus faire d'affaires avec la banque.
La Deutsche Bank ne peut pas faire faillite
Devant la défiance des marchés, la question est désormais de savoir si la Deutsche Bank est « too big to fail », c'est-à-dire si son poids dans l'économie est trop important pour que les pouvoirs publics ne la laissent sombrer.Dans les discussions en cours sur les modalités du sauvetage indispensable de la banque, la chancelière Angela Merkel semble adopter une ligne ferme, refusant toute intervention publique dans le plan.
Avant de mobiliser l'argent des contribuables allemands et européens, le gouvernement allemand veut d'abord que les actionnaires et les créanciers de la banque soient contraints d'éponger ses dettes en bonne partie.
Les négociations sont en cours pour sortir la Deutsche Bank de la tempête. Mais dans tous les cas de figure, personne n'a intérêt à voir la principale banque allemande faire faillite. Son imbrication dans les rouages économiques et financiers du monde entier est beaucoup trop importante.
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