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La BCE ne décevra pas jeudi, affirment de nombreuses sociétés de gestion
information fournie par Boursorama 08/03/2016 à 18:41

Les spéculations vont bon train parmi les gérants sur les lapins blancs que Mario Draghi, alias ''Super Mario'', pourrait sortir de son chapeau jeudi. Crédit image : World Economic Forum / Flickr-Wikimedia / CC-BY-SA.

Les spéculations vont bon train parmi les gérants sur les lapins blancs que Mario Draghi, alias ''Super Mario'', pourrait sortir de son chapeau jeudi. Crédit image : World Economic Forum / Flickr-Wikimedia / CC-BY-SA.

Le monde de la finance trépigne d'impatience en attendant les déclarations de Mario Draghi jeudi prochain. Le consensus des analystes est assez unanime sur ce que l'on peut attendre de la part du président de la BCE. Pour de nombreux commentateurs, « Super Mario » ne décevra pas.

Mario Draghi avait prévenu en janvier dernier que la BCE allait « réexaminer » sa politique monétaire en mars pour répondre au risque déflationniste persistant en Europe. D'où une intense spéculation des sociétés de gestion sur ce qui pourrait être annoncé jeudi prochain.

« Avec une inflation en baisse sur 1 an (-0,2% en février) et des anticipations d'inflation qui se sont considérablement affaiblies au cours des derniers mois, les marchés attendent beaucoup de la prochaine réunion de la Banque centrale européenne  programmée pour jeudi 10 mars », résume Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires d'AllianzGI.

Un scénario se dégage clairement pour jeudi 10 mars

Les anticipations des sociétés de gestion sont proches de l'unanimité pour le scénario de jeudi prochain. La plupart d'entre-elles ont rejoint le point de vue déjà exposé par Goldman Sachs la semaine dernière .

Deux éléments sont particulièrement attendus : une baisse du taux de dépôt, à -0,4% contre -0,3% actuellement, et une augmentation du montant mensuel de rachats d'actifs de 10 milliards d'euros supplémentaires, passant donc de 60 à 70 milliards/mois dans le cadre du plan de relance (« quantitative easing ») lancé il y a exactement un an.

« Une augmentation du programme d'achat d'actifs de 10 milliards d'euros, pour atteindre un montant mensuel de 70 milliards, est largement anticipée par les principales banques européennes et américaines » confirme la société de gestion Mirabaud AM, qui ne remet pas en cause ce consensus.

L'éventualité d'une prolongation du « QE » jusqu'en mars 2017 fait débat. Cette prévision, envisagée par Goldman Sachs, est reprise à l'identique par Generali et Quilvest AM, mais Mirabaud AM juge cette éventualité « peu probable à ce stade ».

En option : quelques munitions de petit, moyen et gros calibre

En-dehors de ce scénario central, la spéculation va bon train parmi les gérants pour essayer de deviner quelles annonces supplémentaires pourrait faire Mario Draghi lors de son discours.

« Pour améliorer la rentabilité des nouveaux prêts et accélérer leur progression, [la BCE] pourrait audacieusement mettre en place un système qui, avec l'aide des gouvernements ou de l'Europe, offrirait des garanties sur les crédits ou permettrait d'en compenser partiellement le risque éventuel. Cette annonce serait une vraie bonne surprise pour les marchés financiers, quel que soit le timing d'implémentation » envisage par exemple Union Bancaire Privée (UBP).

Mirabaud AM exprime une idée semblable en expliquant que « la banque centrale pourrait instaurer un seuil d'exemption en dessous duquel les banques commerciales ne paieraient pas d'intérêts négatifs. Cette mesure serait bénéfique pour les banques françaises et allemandes qui détiennent le plus de réserves excédentaires auprès de la BCE, mais elle ne permettrait pas de compenser la pression sur les marges auxquelles elles feront face ».

Très créatif dans ses hypothèses, Gero Jung, Chef Economiste de Mirabaud AM, envisage d'autres lapins blancs que Super Mario pourrait sortir de son chapeau magique de banquier central. « Les autres options les plus probables sont à chercher du côté du programme d'achat d'actifs » estime la société de gestion, avec par exemple « une expansion supérieure du montant des achats, un changement de composition des achats (dette privée voire actions), [ou] l'annulation de la limite d'achats par émission et émetteur ». Dernière option envisageable : « une réduction du taux de refinancement, actuellement de 0.05%, à 0%. Une telle mesure n'aurait cependant que très peu d'impact sur les marchés et sur l'économie ».

« Pour un impact encore plus fort, Mario Draghi dispose d'une arme complémentaire sous forme d'achats d'obligations ciblés vers la périphérie de la zone euro, en particulier auprès des pays qui en ont le plus besoin comme, par exemple, l'Espagne qui doit rembourser 140 milliards d'euros en 2016 », souligne pour sa part Allianz GI.

Enfin, Generali met en exergue une petite subtilité : « La BCE devrait abaisser son anticipation d'inflation 2016 [en zone euro], de 1,0%  à 0,5% selon nous ». Difficile de savoir comment le marché pourrait réagir à cette annonce qui pourrait éventuellement être interprétée comme un aveu d'échec de la BCE vis-à-vis de l'efficacité de son plan de relance, même si la raison de cet abaissement tiendra surtout du fait de la baisse des prix du pétrole.

Attentes trop élevées ou bonnes surprises à attendre ?

La situation rappelle à l'identique celle de décembre dernier, où les spéculations allaient bon train sur les annonces attendues de la part de Mario Draghi. Celui-ci avait déçu en annonçant des mesures moins ambitieuses que celles espérées. L'espoir d'une hausse des montants mensuels de rachats d'actifs dans le cadre du « quantitative easing » n'avait pas été comblé.

Pour Generali, la situation actuelle est néanmoins différente de celle de décembre dernier. « Contrairement à l'avant-réunion de décembre, aucun commentaire [public] n'a été fait par des membres du Conseil des Gouverneurs favorisant des attentes excessivement élevées autour des nouvelles [annonces]. Pour cette raison, nous ne nous attendons pas à une déception des marchés ».

Franck Dixmier d'AllianzGI positive également : « Dans les moments difficiles, Mario Draghi a toujours su démontrer sa capacité à surprendre positivement les marchés, notamment en faisant preuve de créativité dans l'utilisation des mesures non conventionnelles. C'est pourquoi, face aux attentes du marché qui sont élevées, il ne serait pas étonnant que la BCE annonce encore davantage ».

Quilvest AM souligne qu'« à défaut d'un geste fort pour amplifier la politique non conventionnelle instaurée par Mario Draghi, la BCE risque de décevoir. [Mario Draghi] n'a donc pas le droit de décevoir sous peine de subir la sanction des marchés et de plonger la zone euro dans le doute ».

Mirabaud AM souligne seulement que « les attentes du marché sont élevées et une déception est à craindre si la BCE ne délivre pas ce qui est attendu d'elle ».

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

12 commentaires

  • 10 mars 11:12

    Cette politique déjà testée par la FED et la BOJ est destructrice , inefficace mais c'est le choix de la team Goldman Sachs face aux 500 millions d'Européens pris en otage


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