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La banque centrale russe baisse ses taux, l'Ukraine se rapproche de la faillite
information fournie par Boursorama 02/02/2015 à 19:25

La banque centrale russe fait volte-face sur sa politique monétaire.

La banque centrale russe fait volte-face sur sa politique monétaire.

Les conséquences économiques de la crise russo-ukrainienne continuent de s’amplifier. Après une brusque remontée de ses taux directeurs il y a six semaines, la banque centrale russe fait volte-face. L’Ukraine se dirige quant à elle vers le défaut de paiement.

Il y a deux semaines, la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD) estimait que la récession russe et ukrainienne devrait atteindre 5% en 2015 . De fait, l’économie des deux pays est devenue très chancelante depuis ces derniers mois.

Côté russe : volte-face sur les taux directeur

Vendredi 30 janvier, la banque centrale russe a décidé de rabaisser ses taux directeurs de 17% à 15%, changeant de direction après une forte remontée des taux (de 10,5% à 17%) décidée précipitamment le 16 décembre dernier, en pleine crise du rouble. Un tel revirement de la banque centrale s’explique par son besoin de jongler entre deux effets très opposés pour l’économie russe.

La remontée des taux avait été décidée en décembre pour compenser (partiellement) la dévaluation du rouble, et éviter une fuite des capitaux russes vers des devises étrangères plus stables. Pour bien comprendre le mécanisme économique en jeu, rappelons qu’avec le relèvement des taux, les établissements financiers russes pouvaient ainsi placer leurs réserves en roubles auprès de la banque centrale au taux très attractif de 17%, une rémunération naturellement bien supérieure à celle offerte par des réserves en euros ou en dollars.

Problème : avec des taux directeurs très élevés, la banque centrale russe crée un frein majeur pour le dynamisme économique du pays. En incitant les établissements bancaires à placer leur argent à 17%, la banque centrale coupe net l’incitation des banques à faire du crédit aux entreprises et aux particuliers. Or, sans crédit, beaucoup d’activités ne peuvent pas se développer, aggravant le ralentissement de l’économie russe débuté avec l’embargo commercial des pays occidentaux. D’où la volte-face de la banque centrale, qui a finalement rabaissé son taux directeur de deux points vendredi.

Pour autant, en faisant ce choix, la banque centrale risque de relancer le mouvement de fuite des capitaux et de dévaluation du rouble. La monnaie russe s’échangeait de nouveau à près de 70 roubles pour 1 dollar lundi 2 février, soit le niveau atteint lors du pic de défiance atteint le 16 décembre dernier. Difficile, donc, de trouver le juste milieu entre les deux effets économiques contradictoires. Par ailleurs, les changements de braquet imprévisibles de la banque centrale risquent de renforcer à eux seuls l’incertitude et la méfiance des investisseurs étrangers vis-à-vis de la Russie.

Côté ukrainien : l’approche du défaut de paiement

L’Ukraine, quant à elle, subit des effets économiques proches de ceux subis par la Russie, à ceci près que ses intérêts économiques sont opposés à ceux de la Russie sur l’évolution des prix de l’énergie. L’Ukraine, importatrice de gaz et de pétrole, respire mieux avec la baisse des prix des hydrocarbures alors que la Russie, grande exportatrice, en pâtit. Pourtant, on retrouve en Ukraine le problème de la dévaluation de la monnaie et le dilemme autour de l’augmentation des taux d’intérêts.

Plus touchée que la Russie par la crise politique incessante sur son territoire, l’Ukraine se dirige vers de graves problèmes économiques. Selon nos confrères des Echos : « Même avec l’octroi éventuel de nouveaux prêts du Fonds monétaire international (FMI), Kiev a conscience qu’il faudra actionner un autre levier : la renégociation de sa dette ».

Or, soulève le quotidien, près d’un tiers de la dette ukrainienne serait détenue par la Russie ou des créanciers rattachés à la Russie. Cela rend d’autant plus difficile une renégociation de la dette ukrainienne dans de bonnes conditions étant donnée la situation politique tendue entre les deux pays.

La dette de l’Ukraine atteindrait près de 80% de son PIB, un ratio que pourraient presque envier les Etats d’Europe de l’Ouest, souvent endettés à plus de 100% de leur PIB. Néanmoins, la situation économique du pays laisse peu d’espoir sur la soutenabilité de ce stock de dette à court et moyen terme. Le gouvernement ukrainien se serait déjà rapproché de la banque Lazard pour réfléchir à une nouvelle structuration de sa dette souveraine. Le FMI lui-même commencerait à réfléchir à une restructuration des prêts qu’il a accordés au pays.

Néanmoins, avec l’aggravation du conflit à Marioupol au cours des derniers jours, un simple rééchelonnement de la dette du pays pourrait être insuffisant. Difficile de ne pas entrevoir, dans ces conditions, un probable défaut de paiement avant la fin de l’année 2015. Illustrant la méfiance vis-à-vis de l’économie ukrainienne, la hryvnia (monnaie ukrainienne) a perdu 38% de sa valeur face au dollar au cours du mois de janvier.

X.Bargue

6 commentaires

  • 03 février 10:27

    Il faut payer pour l'Ukraine et laisser les grecs crever. C'est ça l'UE : toujours au profit des USA.


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