(Actualisé tout du long) BRUXELLES, 1er septembre (Reuters) - La Commission européenne et la Hongrie se sont à nouveau opposées vendredi sur la question des réfugiés à moins d'une semaine d'un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne qui devrait se traduire par un revers pour les autorités hongroises. La juridiction installée au Luxembourg doit se prononcer mercredi sur le refus de la Hongrie et de la Slovaquie d'accueillir sur leur territoire des demandeurs d'asile suivant un plan de répartition par quotas mis au point par l'exécutif européen en 2015. Les premières indications laissent entrevoir une cuisante défaite pour les gouvernements hongrois et slovaque et, selon un diplomate européen, c'est ce revers annoncé qui a incité le Premier ministre hongrois Viktor Orban à demander à l'UE 400 millions d'euros de dédommagement pour la clôture construite sur la frontière sud de son pays. "Il est clair qu'Orban a présenté cette demande pour tenter de faire contrepoids à la décision de la CJUE. Ils vont subir un revers, c'est certain", a expliqué ce diplomate. En réponse, la Commission européenne a fait savoir qu'elle allait examiner rapidement la demande de la Hongrie tout en notant que Viktor Orban sollicitait une "solidarité" du bloc communautaire dont il ne fait pas preuve lui-même. Orban avait ordonné la construction de cette clôture le long de la frontière avec la Croatie et la Serbie afin d'empêcher le passage de migrants qui transitaient par le territoire hongrois avant de poursuivre leur chemin vers l'Allemagne et l'Europe du Nord. Ce faisant, il estime avoir protégé le reste des pays européens et leur demande une participation financière. En revanche, la Hongrie refuse d'accueillir les demandeurs d'asile dans le cadre d'un plan européen visant à répartir les réfugiés selon des quotas entre les Etats membres du bloc communautaire. Budapest est soutenu dans ce contentieux par la Pologne. Le porte-parole de la Commission européenne Alexander Winterstein a déclaré vendredi que la demande hongroise pour des fonds supplémentaires allait être examinée rapidement. "Nous ne finançons pas la construction de clôtures ou de barrières à nos frontières extérieures", a-t-il toutefois ajouté. "Nous ne soutenons pas les initiatives de gestion des frontières extérieures. Il peut s'agir de mesures de surveillance, d'équipements de contrôle, mais nous ne finançons pas de barrières", a-t-il poursuivi. Le porte-parole a ajouté que la Commission européenne prenait note que la Hongrie considérait désormais la solidarité comme "un principe important de l'UE". "La solidarité fonctionne dans les deux sens et tous les Etats membres doivent être prêts à y participer. Ce n'est pas une option 'à la carte' dans laquelle vous pouvez choisir un plat, par exemple la gestion des frontières, et refuser un autre comme la relocalisation" des réfugiés, a poursuivi le porte-parole. (Gabriela Baczynska; Pierre Sérisier pour le service français)
L'UE et la Hongrie s'opposent à nouveau sur les réfugiés
information fournie par Reuters 01/09/2017 à 17:46
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