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L'interview de Philippe Waechter (Natixis AM) : « Le gouvernement français doit relancer l'investissement public pour offrir un cadre plus favorable aux entreprises »
information fournie par Boursorama 14/08/2014 à 17:25

L'interview de Philippe Waechter (Natixis AM) : « Le gouvernement français doit relancer l'investissement public pour offrir un cadre plus favorable aux entreprises »

L'interview de Philippe Waechter (Natixis AM) : « Le gouvernement français doit relancer l'investissement public pour offrir un cadre plus favorable aux entreprises »

Zéro pointé pour la croissance française au deuxième trimestre. Pour Philippe Waechter, directeur de la recherche économique de Natixis AM, le gouvernement doit mettre l'accent sur une nouvelle mouture du pacte de responsabilité à destination des entreprises et non sur les baisses d'impôts à destination des ménages.

L'Insee a dévoilé jeudi matin une croissance nulle pour la France au deuxième trimestre avant qu'Eurostat ne fasse de même pour la zone euro. De son côté, l'Allemagne a enregistré une croissance négative sur la même période (-0,2%). Ces chiffres sont-ils une surprise ?

Philippe Waechter : Non. J'attendais pour la France une croissance au deuxième trimestre comprise entre 0 et 0,1%. Il n'y a donc pas de surprise particulière concernant notre pays qui reste pénalisé par l'atonie actuelle de la demande interne. Outre-Rhin, la situation est un peu différente. Le dynamisme de l'économie allemande repose à la fois sur le niveau de la demande interne mais surtout sur celui des exportations qui représentent plus de 50% du PIB. Au deuxième trimestre, le commerce extérieur a ralenti. Dans l'hypothèse d'une reprise meilleure que prévu en Chine, la croissance allemande devrait rebondir plus facilement. Les logiques économiques ne sont pas tout à fait comparables…

Certes, mais on peut toutefois s'interroger sur la pertinence des politiques d'austérité décidées au niveau européen ou encore sur le niveau de l'euro. Michel Sapin, qui attend désormais 0,5% de croissance cette année (vs. 1%) et un déficit à 4% au lieu des 3,8% (objectif de 3% en 2015), demande à nouveau une réorientation des politiques européennes. Est-ce pertinent selon vous ?

P.W : Le ministre des finances est peut-être dans son rôle mais dans le même temps le gouvernement allemand a raison d'insister sur les efforts que la France doit poursuivre. L'élément clé de la politique économique du gouvernement français reposait sur la mise en œuvre du pacte de responsabilité qui a été retoqué par le Conseil constitutionnel. Il faut qu'il soit remis sur la table afin de redynamiser la demande interne. La tentative de l'an dernier de jouer sur l'épargne salariale n'a pas produit les effets escomptés en raison de l'attentisme des ménages.

En attendant, comment redynamiser cette demande interne malgré les contraintes budgétaires ?

P.W : Le gouvernement doit mettre l'accent sur l'investissement public au détriment des dépenses de fonctionnement. Les entreprises doivent retrouver des capacités d'investissement et à ce titre un cadre général plus favorable doit leur être offert pour sortir de l'environnement morose.

Et la piste des baisses d'impôts à destination des ménages ?

P.W : Ce n'est pas une bonne idée dans la conjoncture actuelle car le surplus de pouvoir d'achat ne serait pas forcément dépensé par peur de l'avenir. L'effort doit être recentré sur les entreprises. Toute la question est de savoir ce que le gouvernement va proposer et cela passe  à mon sens par un nouveau pacte de responsabilité et une impulsion à donner sur l'investissement public.

Propos recueillis par Julien Gautier

Retrouvez le communiqué de l'Insee sur la croissance en France au deuxième trimestre :

Retrouvez le communiqué d'Eurostat sur la croissance en zone euro au premier trimestre :

23 commentaires

  • 19 août 09:31

    Le seul solvant à la dette, c'est l'inflation. L'austérité nous rapproche chaque jour un peu plus dans la déflation. Le manque de dynamisme économique, la consommation en berne, l'étranglement des ménages sont autant de recettes fiscales en moins. Aujourd'hui, les allemands commencent à sentir les effets sur leur économie. Une politique monétaire cohérente consisterait à dévaloriser l'Euro, comme tous les autres pays l'ont fait, pour gagner en compétitivité.


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