Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

L'interview de Philippe Waechter (Natixis AM) : « La Fed n'a pas de raisons de relever ses taux trop rapidement »
information fournie par Boursorama 19/03/2015 à 18:10

La Fed a préparé les marchés à un relèvement des taux

La Fed a préparé les marchés à un relèvement des taux

Certes, le terme « patient » a été enlevé du communiqué. La Fed a préparé les esprits à un relèvement de ses taux directeurs mais la reprise américaine s’avère décevante. Pour Philippe Waechter, directeur de la recherche économique chez Natixis AM, la décision pourrait même être reportée à l’année prochaine.

La Fed a bien préparé les marchés à un relèvement des taux. Le terme « patient » scruté par les analystes a été enlevé du communiqué. En même temps, Janet Yellen est restée très floue sur le calendrier et ne semble pas encore « impatiente » à les relever. Une réaction ?

Philippe Waechter : Mais il n’y a aucune urgence à ce que la Fed remonte ses taux ! Je reste persuadé que ce relèvement n’aura même pas lieu en 2015. En supprimant le terme « patient », Janet Yellen indique juste que la Fed se libère de tout engagement pour ne pas les relever mais sans pour autant annoncer une décision prochainement, avant l’été. En même temps, la Fed se décidera en fonction de la situation du marché de l’emploi et de l’inflation (objectif de 2%). Or, le taux d’inflation pour 2015 a été révisé à la baisse de façon significative. La chute des prix du pétrole et la hausse du dollar qui pénalise fortement les exportations ne sont pas de nature à le relancer. Dans ce contexte, comment l’objectif de 2% pourrait être atteint prochainement ? Je n’ai pas senti dans le ton de Janet Yellen la volonté d’intervenir précipitamment. Pourquoi prendre le risque de les relever trop rapidement ? Dans ce domaine, il est préférable d’intervenir un peu tard (si l’inflation dépassait la barre des 2%) que trop tôt au risque de casser la reprise !

Au final, quel est l’état de l’économie américaine ? N’y a-t-il pas une vraie déception malgré les bons chiffres de l’emploi ?

P.W : La reprise s’essouffle. Au cours des cycles précédents, celle-ci était beaucoup plus violente. L’accélération n’a pas été aussi forte qu’attendu. Attention à ne pas trop focaliser sur les chiffres de l’emploi qui sont un indicateur retardé de l’économie. Par ailleurs, ces chiffres ne témoignent en aucun cas de tensions sur le marché du travail. Les salaires restent faibles. Si le taux de chômage diminue, c’est parce que le taux d’activité baisse plus rapidement encore (baby-boomers partis en retraite, demandeurs d’emplois découragés etc.).

Côté européen, Mario Draghi a-t-il bien piloté l’entrée en vigueur de son QE ? Au vu du niveau des taux souverains, les mesures prises sont-elles encore nécessaires ?

P.W : Oui, Mario Draghi a agi correctement. La finalité de ce QE est de disposer de taux suffisamment bas pour relancer la dynamique du crédit en zone euro. Nous n’avons pas encore atteint cet objectif. Pour le faire, la BCE doit maintenir la pression via cette opération de QE…

Alors que les négociations patinent, la Grèce est-elle encore une menace pour la zone euro ?

P.W : Oui car la Grèce a besoin rapidement d’au moins 2 milliards d’euros pour garder la tête hors de l’eau. Les créanciers maintiennent la pression sur le nouveau gouvernement Tsipras. Le bras de fer joue plutôt en faveur des prêteurs mais les dirigeants grecs ne veulent pas perdre la face, même s’ils ont déjà accepté le 20 février dernier les conditions de la Troïka.

Que pensez-vous de l’euphorie actuelle des marchés alors que le Cac 40 vient de passer la barre des 5.000 points ?

P.W : Les marchés sont toujours dans la dynamique de l’effet QE et veulent croire à un scénario de reprise alors que depuis 2011 la zone euro est engluée dans la stagnation. L’arrivée de flux étrangers vers les marchés actions européens et les révisions en hausse de résultats d’entreprises sont autant d’éléments favorables qui soutiennent pour le moment les indices boursiers.

Propos recueillis par Julien Gautier

1 commentaire

  • 30 mars 16:36

    on va voir


Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.