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L'interview de Jean-Louis Mourier (Aurel BGC) : « Les annonces de la BCE visent d'abord à faire remonter l'inflation »
information fournie par Boursorama 22/01/2015 à 19:00

A partir de mars, la BCE va engager 60 milliards d'euros d'achats mensuels d'actifs jusqu'en septembre 2016.

A partir de mars, la BCE va engager 60 milliards d'euros d'achats mensuels d'actifs jusqu'en septembre 2016.

Mario Draghi sort le « bazooka » monétaire pour faire remonter les anticipations d’inflation et parvenir à terme à l’objectif de 2%. Une condition nécessaire mais non suffisante au redressement de l’économie européenne selon Jean-Louis Mourier, économiste chez Aurel BGC.

Mario Draghi a enfin dévoilé son programme massif d’achats d’actifs (QE) d’un montant de 60 milliards d’euros par mois à partir de mars 2015 jusqu’en septembre 2016, soit au total plus de 1.100 milliard sur un an et demi. L’annonce a plutôt plu aux investisseurs qui tablaient sur le chiffre de 50 milliards par mois. Quelle est votre réaction ?

Jean-Louis Mourier : Les annonces sont en ligne avec les attentes dans la mesure où le montant de 60 milliards d’euros d’achats mensuels comprend pour environ 10 milliards les programmes déjà existant : ABS (titrisation de créances) et Covered bonds (obligations sécurisées) qui ressortent déjà à 35 milliards en trois mois. Les 50 milliards restant seront consacrés à des achats d’obligations « investment grade » (signature de qualité) publics et privés. Quant à la date de septembre 2016, elle n’est pas intangible. Le programme devrait être poursuivi jusqu’à ce que le rythme d’inflation se redresse et s’oriente vers l’objectif de 2% fixé par la BCE. Cette date correspond à une échéance de deux ans par rapport au lancement en septembre 2014 du programme d’achat d’ABS et de Covered Bonds .

Les banques centrales nationales porteront 80% du risque lié aux achats d’actifs alors que la BCE n’en portera que 20%. N’est-ce pas un problème ? Le risque de fragmentation de la zone euro n’a pas disparu…

J-L.M : Bien sûr, ce n’est pas un bon message et il peut s’interpréter comme une concession faite aux Allemands. Pour autant, Mario Draghi a été clair sur ce point : le débat sur le partage des risques est « futile » car la mutualisation des actifs des banques centrales existe de fait. L’actif des banques de l’Eurosystème est totalement « fongible ». Notons également que la BCE renonce à toute séniorité et sera un créancier de même rang que les autres détenteurs de dette.

Pas de restriction dans les choix des dettes achetées ?

J-L.M : Pour les dettes nationales bénéficiant d’un programme d’aide, la décision sera prise ultérieurement. Il n’y a pas de raison qu’elles ne soient pas éligibles à terme.

Globalement, ce « bazooka » monétaire présenté par Mario Draghi sera-t-il suffisant, selon vous, pour éviter à la zone euro de tomber en déflation ?

J-L.M : Ces annonces devraient sans doute avoir une influence rapide sur les anticipations d’inflation en zone euro. On le verra au cours des prochains jours. Pour autant, la BCE seule ne peut pas tout pour sortir l’économie européenne de la non-croissance. Malgré une politique monétaire très accommodante, le Japon n’est pas complètement parvenu à sortir l’économie de la spirale déflationniste et malgré trois opérations de QE lancées par la Fed, l’inflation a baissé aux Etats-Unis. Une chose est sûre, Mario Draghi a mis les moyens pour que la BCE retrouve une trajectoire d’inflation plus conforme à ses prévisions.

Propos recueillis par Julien Gautier

18 commentaires

  • 25 janvier 20:44

    C'est extrêmement facile de faire monter l'inflation. Il suffit de distribuer des billets de banque à tout va.L'argent n'est jamais qu'un moyen d'échange.


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