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L'après-attentats, un "âge des possibles" pour François Hollande
information fournie par Reuters 12/01/2015 à 18:55

FRANÇOIS HOLLANDE ET L'APRÈS-ATTENTATS

FRANÇOIS HOLLANDE ET L'APRÈS-ATTENTATS

par Julien Ponthus et Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - François Hollande doit répondre aux exigences et saisir les opportunités politiques offertes par le mouvement populaire d'unité nationale qui a suivi les attentats djihadistes de la semaine dernière.

Le chef de l'Etat, qui a battu dimanche le pavé parisien avec une cinquantaine de dirigeants du monde entier, comme au moins 3,7 millions de personnes dans tout le pays, devrait mécaniquement bénéficier d'une hausse de popularité, déjà en léger redressement avant les attaques.

Un sondage publié dimanche et réalisé aux trois quarts après l'attentat de mercredi dernier contre Charlie Hebdo fait apparaître une hausse de quatre points de la cote de François Hollande - mais à peine avec 25% de Français satisfaits.

Les analystes estiment que cette embellie est due à la gestion de la crise et à l'élan unitaire d'un pays attaqué.

"On peut parler d'un sans faute, à la fois pour le président de la République et pour le Premier ministre, il y a un bénéfice à court terme pour eux deux", dit François Doridot, de l'institut de sondages Ipsos.

"Il y avait une telle défiance envers l'ensemble de la classe politique et particulièrement de l'exécutif que cet élan va leur bénéficier", ajoute-t-il, évoquant la période récente marquée par le thème du déclin, comme dans le livre du polémiste Eric Zemmour, "Le suicide français".

Ce soutien populaire constitue un nouvel "âge des possibles" pour le quinquennat du chef de l'Etat à condition de savoir à la fois le conserver et l'utiliser pour réformer le pays.

"Mécaniquement oui, Hollande va peut-être prendre quelques points mais qu'est-ce qu'il va en faire ?", s'interroge Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l'Ifop.

"Pour efficace qu'on ait été dans un moment difficile, cela ne vaut pas rente de popularité ad vitam aeternam", dit-il.

"PATRIOT ACT"

Dans l'entourage du chef de l'Etat, la question d'un gain de popularité agace ou est relativisée.

"On ne fait pas ça pour avoir des bénéfices", fait valoir un conseiller tandis qu'un proche temporise en notant que "la réalité politique, fiscale, sociale, économique reste la même, il ne faut pas mélanger les registres".

Reste que le chef de l'Etat possède une fenêtre de tir sur le volet sécuritaire et les coudées les plus franches pour prendre des initiatives, estime Jérôme Fourquet.

"S'il veut un 'Patriot act' (loi antiterroriste américaine votée après les attentats du 11 septembre 2001) à la française, il aura une large majorité", prédit l'analyste.

Pressé par l'opposition de droite de tirer rapidement les conséquences des failles du dispositif de sécurité français partagées par la majorité actuelle comme par celle qui l'a précédée, François Hollande peut mettre l'UMP et son président Nicolas Sarkozy dans une situation délicate en l'obligeant à se rallier à lui sur un thème cher à l'ancien chef de l'Etat.

Face à son rival de 2012, François Hollande pourra ainsi refaire une partie du chemin perdu en terme de leadership.

"Il sera désormais plus difficile de faire à Hollande le procès du manque d'autorité. Mais on est en janvier 2015, l'élection est dans plus de deux ans", temporise Jean-Daniel Lévy, de l'institut Harris interactive.

La nouvelle stature de François Hollande devrait aussi contribuer à étouffer l'aile gauche de sa majorité en rendant moins audibles les frondeurs. La polémique sur le nombre de dimanches travaillés dans la loi Macron pourrait par exemple paraître futile au vu des enjeux posés par les attentats.

En outre, il sera délicat pour la Commission et les partenaires européens de la France de l'attaquer sur la question des déficits publics dans un moment empreint de gravité.

"RUPTURE TOTALE DU PACTE RÉPUBLICAIN"

Mais pour Stéphane Rozès, président de Conseils analyses perspectives (CAP), François Hollande a surtout l'opportunité de changer la dimension de son quinquennat en prenant l'ampleur de la demande populaire pour un nouveau destin national après des années de crise économique et sociale.

"Ce qui s'est passé ces derniers jours, c'est un sursaut national, ce n'est pas un sursaut de la classe politique", explique l'analyste qui a travaillé pour la campagne électorale de François Hollande en 2012.

Pour Stéphane Rozès, la classe politique doit se mettre à la hauteur de l'enjeu en "articulant intimement redressement français et renaissance européenne".

"C'est pour cela qu'hier il y a eu une occasion fantastique parce qu'étaient concentrés au même moment et au même lieu le sursaut national et les principaux pays européens, toute la question est : qu'est-ce qu'en fait François Hollande?"

Faute de prendre l'ampleur de la demande nationale pour un renouveau politique et une lutte efficace contre le terrorisme, François Hollande court le risque d'ouvrir au Front national les portes du pouvoir, estime le politologue Dominique Reynié.

"Si droite et gauche comprennent le message envoyé par les Français, alors l'ascension de Marine Le Pen sera stoppée. Dans le cas contraire, on assistera à la rupture totale du pacte républicain et à l'avènement de Marine Le Pen à l'Elysée", estime le directeur général de Fondation pour l'innovation politique lundi dans Le Parisien.

(Avec Ingrid Melander, édité par Yves Clarisse)

7 commentaires

  • 13 janvier 10:59

    mark92: non c'est la faute a SARKO, et a sa dette de 600 Milliards!LoL


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