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L'Allemagne, nouvelle épine dans le pied des marchés ?
information fournie par Boursorama 20/11/2017 à 11:11

Après huit séances de baisse consécutives sur le CAC 40, un rebond de 0,66% le 16 novembre suivi d'un nouveau recul le lendemain (-0,32%), l'indice français a ouvert une nouvelle fois dans le rouge aujourd'hui. Et c'est cette fois du côté de l'Allemagne qu'il faut se tourner pour comprendre les causes de la baisse.

De fait, les négociations en cours pour former un nouveau gouvernement entre conservateurs, verts et libéraux se sont soldées par un échec. Le quotidien "Le Monde" parle «d'une crise politique sans précédent » qui pourrait bien « pousser Angela Merkel vers la sortie». De nouvelles élections législatives ne sont désormais plus exclues ce dont la Bourse n'avait pas vraiment besoin.

Pour Hervé Goulletquer, stratégiste à la Banque Postale Asset Management, «plusieurs options existent. Les libéraux, qui se sont retirés hier, peuvent revenir à la table des négociations, la "grande coalition" CDU/CSU et SDP pourrait se poursuivre avec une "main" social-démocrate devenue relativement moins faible, un gouvernement minoritaire au Bundestag avec une coalition entre Démocrates-chrétiens et Verts, et, en dernière hypothèse, de nouvelles élections législatives. Bref, le pire n'est pas certain en Allemagne.» La réaction du Dax est pour l'instant limitée avec un repli inférieur à 0,2%. Après avoir piqué du nez, l'euro est désormais presque stable face au dollar.

Un nouveau "prétexte" pour baisser en Europe ?

Il n'empêche, depuis quelques semaines les motifs d'inquiétude et d'insatisfaction se multiplient pour les investisseurs. Et certains commencent à se rappeler qu'il faut revenir à l'été 2011 pour retrouver une série baissière aussi longue sur le CAC 40. Paradoxalement, les marchés américains dont la valorisation élevée est souvent pointée, ont, eux, bien mieux résisté. Le Dow Jones progresse de 0,8% sur le dernier mois et le Nasdaq de 2,4%.

En Europe, on a cherché des motifs pour expliquer cette brusque frilosité. A commencer par le discours de Benoît Coeuré, membre du directoire de la BCE qui a expliqué qu'il ne pensait pas que le quantitative easing de la BCE puisse être un instrument permanent de politique monétaire de la BCE, tout simplement parce que les marchés financiers européens n'ont pas la même profondeur que les marchés américains. Il a pour le reste rappelé l'engagement de la BCE a une politique monétaire accommodante, pas de quoi déstabiliser les investisseurs outre mesure.

Réforme fiscale... ou pas ?

Paradoxalement, une autre raison invoquée pour expliquer la fébrilité des Bourses du Vieux Continent est importée des Etats-Unis avec la désormais célèbre réforme fiscale américaine et sa promesse de baisse d'imposition des entreprises. Si la Chambre des représentants a adopté le texte le 16 novembre dernier (227 élus contre 205), le Sénat va désormais devoir se pencher sur le texte après la période de Thanksgiving. Et cette partie s'annonce plus compliquée alors que les républicains ne disposent que d'une courte majorité (52 sièges sur 100) dans cette chambre. Et mieux vaut faire vite alors que l'élection sénatoriale du 12 décembre en Alabama s'annonce compliquée pour les républicains alors qu'un scandale sexuel éclabousse leur candidat Roy Moore.

En attendant, les marchés américains, eux, ne sourcillent pas. De plus, certains observateurs s'interrogent sur le fait de savoir si l'échec d'une telle réforme serait, au final, pénalisante pour l'économie américaine. Dans une note récente Stamina Asset Management le disait : «Si l'on prend un peu de recul, ces atermoiements législatifs sont-ils si regrettables ? Quel est l'intérêt de lancer une réduction fiscale, synonyme de stimulus budgétaire financé par un accroissement de la dette d'Etat, à la fin d'un cycle économique long et stable ?»

Un contexte toujours favorable en novembre

Pour le moment, la bonne tenue des marchés américains reste d'ailleurs une des raisons qui devrait limiter la correction en Europe à court terme. A plus long terme, Frédéric Rollin résume bien dans une note récente, l'opinion de la plupart des analystes. Dans le baromètre de novembre intitulé « les marchés ne sont pas près de s'essouffler », le conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM explique : « Nous maintenons notre surpondération sur les actions mondiales. Les perspectives économiques restent excellentes dans la plupart des pays et les entreprises affichent des croissances bénéficiaires solides. Le rendement sur dividendes des indices globaux est très supérieur à celui des obligations mondiales. Malgré la hausse, le positionnement des investisseurs ne nous paraît pas exagérément optimiste.» Quoiqu'il en soit, le CAC 40 voisinait désormais son seuil d'équilibre vers 11 heures et devrait afficher des mouvements limités cette semaine alors que Wall Street sera fermée jeudi pour Thanksgiving et n'ouvrira que pour une demi-séance le lendemain.

Laurent Grassin (redaction@boursorama.fr)

Laurent Grassin
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Boursorama

Directeur médias

https://www.boursorama.com/

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