Jeanne d'Arc a toujours été une figure éminemment politique. Au début du XVe siècle, n'a-t-elle pas chassé en partie les Anglais hors de France et permis à Charles VII, dauphin d'un royaume divisé, de se faire sacrer à Reims. Problème : la jeune fille passe aux mains des ennemis, qui la brûlent comme sorcière. Pour Charles VII, il est essentiel de la réhabiliter aux yeux du royaume, il ne peut devoir son trône à une hérétique. Après son procès en réhabilitation, au milieu du XVe siècle, la voilà devenue une figure symbolique, politique, envoyée par Dieu pour protéger un pays qui se disloquait. Une héroïne presque nationale - même si le terme s'accorde mal pour un royaume.
Une pauvre idiote pour Voltaire
Son culte s'étiole, on l'oublie parfois, sauf à Orléans qui lui doit tant. Elle devient un personnage légendaire, qui inspire des évocations poétiques. Au XVIIIe siècle, Voltaire la ressuscite pour mieux s'en moquer : cet esprit frondeur la présente comme une pauvre idiote et raille son pucelage, au grand dam de l'Église. La voilà à nouveau à la mode, la Révolution la récupère, on raconte son histoire, elle incarne le peuple paysan en armes, la fille du Tiers état qui se lève contre les ennemis aux frontières, une victime aussi de l'Église et de l'obscurantisme que l'on combat férocement à l'époque.
Napoléon n'est pas en reste : l'empereur,...
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