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Jean-Jacques Urvoas refuse toute "guantanamoïsation" du droit
information fournie par Reuters28/07/2016 à 16:20

JEAN-JACQUES URVOAS DÉFEND LE DROIT CONTRE L’ARBITRAIRE

JEAN-JACQUES URVOAS DÉFEND LE DROIT CONTRE L’ARBITRAIRE

PARIS (Reuters) - Le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas refuse toute "guantanamoïsation" du droit français après les critiques émises par Nicolas Sarkozy contre la politique du gouvernement en matière de lutte antiterroriste.

L'attaque contre une église mardi a attisé la polémique sécuritaire ravivée après l'attentat du 14 juillet à Nice entre le gouvernement et l'opposition de droite.

L'ex-chef de l'Etat et président des Républicains (LR) a estimé mercredi que la réponse de la gauche aux attentats qui visent la France depuis janvier 2015 n'était pas à la hauteur et a notamment appelé à la révision des dispositions européennes sur la double peine.

"Emportés par l’émotion et l’inquiétude, la tentation est grande d’en appeler à la 'pensée magique', quitte à sortir de notre Constitution, quitte à sortir de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), quitte à sortir de ce qui fait la France", souligne le ministre de la Justice dans une tribune publiée jeudi par Le Monde.

"Notre Constitution garantit les libertés publiques pour qu’en France on ne puisse pas enfermer sans preuve", poursuit-il. "L’arbitraire n’est pas acceptable et au nom de l’efficacité, je refuse cette volonté de 'guantanamoïsation' de notre droit", dit-il en référence au centre de détention controversé américain.

"CIRCULEZ, Y'A RIEN À VOIR"

Nicolas Sarkozy a dénoncé les propos du ministre en marge d'un déplacement dans l'Oise.

"Si à chaque fois qu'on fait une proposition (...) on me dit : 'Vous brisez l'unité de la France', alors le mieux est de supprimer le Parlement, le mieux c'est qu'il n'y ait pas d'opposition, et on considère que tout va bien dans le meilleur des mondes. Moi je pense que rien ne va", a-t-il dit à des journalistes.

"Qu'est-ce que me répond le garde des Sceaux? 'Circulez, y'a rien à voir, ça serait Guantanamo', où il n'a jamais mis les pieds, où il ne sait même pas ce qui s'y passe", a-t-il ajouté.

Nicolas Sarkozy a demandé mercredi la mise en oeuvre des propositions émises par la droite ces derniers mois.

Les Républicains préconisent notamment que tout étranger dont les connexions, directes ou indirectes, avec un groupe terroriste sont démontrées soit expulsé de France ou que tout ressortissant français dans la même situation soit placé dans un centre fermé ou avec un bracelet électronique pour trois mois.

Ils demandent également que les détenus condamnés pour terrorisme ne puissent bénéficier d’aménagements ou de réductions de peines automatiques.

Nicolas Sarkozy souhaiterait également le placement en rétention de suspects ou de fichés "S" "pour que le principe de précaution s'applique à la sécurité des Français".

"L’ancien président de la République (...) propose de réduire notre droit à un système d’exception, dont nous savons, pour le voir en œuvre dans d’autres pays, qu’il est inefficace et ne saurait nous garantir contre les impulsions meurtrières des terroristes", estime Jean-Jacques Urvoas.

(Marine Pennetier avec Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)

16 commentaires

  • 28 juillet19:18

    Nous avons Cayenne ce serait l'idéal et ca ne couterait pas cher en investissement, point de vue sécurité ce serait imparable, et constitutoinnellement compatible. Les y faire croupir les neutraliserait pour longtemps, et La Guyanne est le plus ancien département francais, qu'attend t 'on ?


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