Japon-La croissance du T3 revue en nette baisse

information fournie par Reuters •08/12/2016 à 08:51

    * La croissance annualisée du T3 de 1,3% contre +2,2% en 
première estimation 
    * Les investissements ont baisse de 0,4% 
    * Nouvelle année de référence pour le calcul du PIB 
 
 (Actualisé avec commentaires, contexte) 
    par Stanley White 
    TOKYO, 8 décembre (Reuters) - La croissance économique 
japonaise du troisième trimestre a été revue en nette baisse, 
selon des nouvelles données officielles publiées jeudi qui 
montrent à la fois un recul des investissements et un impact 
négatif des stocks, deux éléments qui ravivent les inquiétudes 
concernant les perspectives de la troisième économie mondiale. 
    La hausse annualisée du produit intérieur brut (PIB) du pays 
a finalement été de 1,3% sur la période juillet-septembre, 
contre une première estimation de +2,2% donnée le 14 novembre, 
montrent les statistiques du gouvernement. 
    Les économistes interrogés par Reuters avaient au contraire 
anticipé une révision en légère hausse du PIB, à 2,4%. 
    Les investissements ont reculé de 0,4%, alors qu'ils avaient 
été donnés stables en première estimation, du fait notamment de 
dépenses moindres des entreprises sidérurgiques et des 
compagnies immobilières. 
    Les stocks ont pesé à hauteur de 0,3 point de pourcentage 
sur le PIB, contre un impact négatif de 0,1% retenu 
précédemment. 
    Seul signe positif, les dépenses de consommation ont été 
revues à la hausse, mais cela n'empêche pas les données du PIB 
de modérer l'espoir d'une accélération de la croissance dès 
l'année prochaine. 
    La consommation des ménages, qui représente quelque 60% du 
PIB, a progressé de 0,3% (contre +0,1% en première estimation) 
avec une hausse des achats de nourriture, de boissons, de 
téléviseurs et de voyages à l'intérieur du Japon. 
    D'un trimestre sur l'autre, la croissance est ressortie à 
0,3% contre une première estimation de 0,5% et un consensus à 
0,6%. 
     
    LA R&D INCLUE DANS LE POSTE INVESTISSEMENTS 
    "Les investissements et la consommation des ménages sont les 
moteurs jumeaux de la demande intérieure et je ne suis pas 
convaincu que tous deux vont connaître une forte reprise", a 
déclaré Norio Miyagawa, économiste chez Mizuho Securities. 
    "Nous avons les mesures de soutien du gouvernement et un yen 
plus faible donc l'économie devrait continuer à croître mais à 
un rythme modeste." 
    La Bourse de Tokyo n'a guère été affectée par la révision à 
la baisse du PIB puisqu'elle a terminé en hausse de 1,45% pour 
atteindre son cours de clôture le plus élevé de l'année 2016. 
    Les exportations nettes ont contribué à hauteur de 0,3 point 
de pourcentage au PIB, soit une diminution de 0,2 point en 
comparaison avec leur apport au deuxième trimestre. 
    Mais avec un yen qui a fortement reculé face au dollar 
depuis la victoire de Donald Trump aux élections présidentielles 
américaines du 8 novembre - la devise japonaise a plongé de 8,8% 
face au billet vert en un mois pour tomber à un creux de huit 
mois - les économistes se disent confiants pour les perspectives 
des exportateurs japonais. 
    Le gouvernement japonais a donné son feu vert à un programme 
de 7.500 milliards de yens (61,3 milliards d'euros) de dépenses 
de travaux publics qui, selon des économistes, devrait donner un 
petit coup de pouce à la croissance en 2017. 
    Tokyo a adopté une nouvelle année de référence pour le 
calcul du PIB, ce qui a conduit à des révisions des données des 
années précédentes et a compliqué les prévisions pour la 
croissance du troisième trimestre. 
    La nouvelle méthode de calcul de cet indicateur, qui inclut 
la recherche & developpement dans les dépenses d'investissement, 
a été appliqué aux données du PIB remontant jusqu'en 1994.     
 
 (Julie Carriat et Benoît Van Overstraeten pour le service 
français, édité par Patrick Vignal)