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Introduction de Biom’Up : carton plein pour le spécialiste de l’hémostase chirurgicale
information fournie par Boursorama13/10/2017 à 13:47

Biom'Up propose poudre hémostatique que l’on pulvérise sur la plaie pour réduire ou stopper l'écoulement du sang au cours des interventions chirurgicales. (crédit : Biom'Up)

Biom'Up propose poudre hémostatique que l’on pulvérise sur la plaie pour réduire ou stopper l'écoulement du sang au cours des interventions chirurgicales. (crédit : Biom'Up)

C’est l’une des plus grosses introductions en Bourse dans le domaine des biotechs-medechs depuis deux ans. La spécialité de Biom'Up ? L’hémostase chirurgicale, une méthode qui permet de stopper les hémorragies lors d’interventions chirurgicales. Concrètement, le produit se présente sous forme de poudre hémostatique que l’on pulvérise sur la plaie pour réduire ou stopper l'écoulement du sang au cours des interventions chirurgicales. Simple et rapide d’exécution, ce traitement, baptisé Hemoblast Bellows, permet de faire gagner de précieuses minutes au chirurgien en cas d’hémorragies.

Pour financer le développement commercial de son médicament aux Etats-Unis, le marché le plus prometteur en termes de débouchés, la PME a décidé de faire appel au marché. Et il semblerait qu’elle ait été bien avisée de saisir cette fenêtre : elle a rempli son carnet d'ordres avec une semaine d’avance. Avec près de 38,1 millions d’euros levés, la capitalisation boursière atteint 113 millions d’euros. L’occasion de revenir sur les ingrédients d’une introduction en Bourse réussie.

L’accompagnement

Lorsque l’on s’apprête à faire ses premiers pas en Bourse, mieux vaut se préparer le plus en amont possible. Pour ce faire, l’accompagnement et le conseil éclairé sont clefs.  Créée en 2005, Biom’Up peut compter sur sept actionnaires historiques dont Bpifrance Participations (5 millions), GIMV (1,95 million) ou encore Lundbeckfonden Ventures (1,45 million). Des bonnes fées qui se sont penchées sur le berceau de la jeune pousse il y a quelques années déjà, l’ont aidé à grandir et qui ont renouvelé leur confiance en s’engageant à participer à l’opération à hauteur de 10,1 millions. On peut citer aussi le broker Bryan, Garnier qui a fait office de coordinateur global du projet d’introduction en Bourse.

Le timing est clé

Biom’Up a décidé de faire appel au marché non pas pour financer ses phases de test, mais pour se donner les moyens d’accompagner le développement commercial et marketing de son produit phare aux Etats-Unis.

Pas de mauvaise surprise à craindre donc puisqu’en Europe, l’Hemoblast Bellows a déjà passé l’épreuve du feu clinique en obtenant le précieux marquage CE l’an dernier, ce qui l’autorise à commercialiser son produit depuis le mois de juin en France.

Être convaincu pour savoir convaincre

Etape incontournable lorsque l’on cherche à lever de l’argent : les «roadshows», une période cruciale durant laquelle l’équipe de gestion part en tournée pour convaincre des investisseurs institutionnels d’investir dans le projet. Outre ses sept actionnaires historiques qui ont remis la main à la poche, Biom’Up a réussi à convaincre à la fois un fonds d’investissement «classique» qui gère plusieurs centaines de milliards d'euros et qui investit pour le long terme, ainsi qu’un fonds spécialisé dans la santé. Deux actionnaires qui sont entrés au capital afin d’accompagner la jeune pousse à grandir. Un investissement à moyen terme qui garantit une stabilité de l’actionnariat. A l’issue de ces roadshows, ce sont plus de 38 millions d’euros d’argent frais qui vont être apportés par les investisseurs.

Prochaine étape :  les Etats-Unis

Cette levée de fonds va permettre à la medtech de financer son développement commercial en vue de pénétrer le territoire américain et, à la clé, de capter un marché estimé à 1,2 milliard de dollars, qui croit de 6% par an en moyenne.
Pour ce faire, la société tricolore a déposé en juillet 2017 un dossier appelé PMA («premarket approval») pour l’Hemoblast Bellows auprès de la FDA (Food and Drug Administration), l’autorité de santé américaine. Un signal encourageant car 1% seulement des sociétés remplissent toutes les conditions pour effectuer cette procédure.

Biom’Up espère obtenir l’autorisation de mise sur le marché américain à la mi-2018. Il va donc falloir patienter un peu avant d’obtenir le consentement de l’autorité de santé américaine. Combien de temps exactement ? Etienne Binant, le DG de Biom’Up souligne que le calendrier s’appuie sur une «prévision réaliste et prudente qui inclut déjà une marge de sécurité en cas de retard du feu vert de la part de la FDA».

Un produit innovant par rapport la concurrence ?

L’ambition de la medtech, c’est de faire de l’Hemoblast Bellows le «best in class» sur un marché qui pèse 2 milliards dollars au niveau mondial. «La concurrence sur le marché de l’hémostase chirurgicale est directe», admet le DG du groupe, mais deux éléments la différencient par rapport à ses concurrents : d’abord la preuve de son efficacité.

Les résultats sont positifs pour l’ensemble des critères primaires et secondaires de l’étude pivot incluant 412 patients aux Etats-Unis. Sur cette étude, Hemoblast Bellows a prouvé son efficacité à hauteur de 93% en l’espace de 6 minutes. Ensuite la rapidité d’utilisation : quelques minutes suffisent pour que la poudre pulvérisée cautérise la plaie et stoppe l’hémorragie là où il faut en moyenne 15 minutes pour les produits concurrents.

«Or chaque minute de gagnée est très précieuse lors d’une intervention chirurgicale, sachant qu’un patient peut perdre jusqu’à deux litres de sang en seulement 15 minutes.»

Chaque minute devient vitale. L’autre avantage majeur c’est son coût, abordable : 210 euros pour utilisation qui permet environ une douzaine de pulvérisations. Ainsi, «l’Hemoblast de Biom’Up se différencie de la concurrence directe qui propose soit des solutions prêtes à l’emploi mais pas efficaces, soit efficaces mais pas prêtes à l’emploi», précise Etienne Binant.

Se donner les moyens de ses ambitions

Le plan de la stratégie de commercialisation -le nerf de la guerre- se déroule en deux étapes. «Il faut d’abord convaincre les chirurgiens, chiffres et vidéos à l’appui, de l’efficacité du traitement et de la rapidité à le mettre en œuvre. La seconde étape, c’est convaincre les hôpitaux des avantages à utiliser ce traitement», explique le DG du groupe.  Et c’est là que le paramètre coût est déterminant. C'est désormais aux hôpitaux de juger si le rapport qualité-prix est séduisant.

Enfin, les ambitions commerciales de la jeune pousse sont certes élevées mais pas démesurées. Elle vise une pénétration du marché de l’ordre de 15% aux Etats-Unis comme en Europe d’ici cinq ans.

En croissance de 2,5% par an, le marché est estimé à 480 millions d’euros sur le Vieux Continent selon Bryan, Garnier.

Signe que l’équipe de gestion n’est pas superstitieuse, l'action a fait ses premiers pas sur le compartiment C du marché réglementé d'Euronext un vendredi 13. Le prix de l’offre est fixé à 10,50 euros par action, en milieu de fourchette.

Florentine Loiseau (rédaction@Boursorama.fr)

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