Il est 8 h 20 le 21 mars 2014 lorsque M. X se présente sous les fenêtres d'un homme politique de premier plan dans le 16e arrondissement de Paris. Il "vocifère" et "tient des propos incohérents" selon lesquels il a travaillé comme "agent secret de l'ombre en Libye" pour cet homme, indique la main courante des policiers, appelés par le service d'ordre de la personnalité. L'objet de cette main courante est d'ores et déjà "I3P". Comprendre : infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris.Un lieu de rétention psychiatro-policier unique en France où, depuis 1872, sont placées les personnes souffrant de "troubles mentaux manifestes" et représentant un "danger imminent pour la sûreté des personnes", en vertu de l'article 3213-2 du Code de la santé publique. C'est dans cette annexe de Sainte-Anne que la quasi-totalité des hospitalisations d'office parisiennes, à savoir les "soins psychiatriques à la demande du représentant de l'État" (SPDRE), se joue."Examen de comportement"Les agents conduisent M. X au commissariat du 16e. Le commissaire lance la procédure I3P : l'individu est amené à l'Hôtel-Dieu pour le certificat médical préalable de rigueur. Sur sa fiche d'"examen de comportement", le médecin coche : "présente des troubles mentaux avec danger imminent pour la sûreté des personnes et/ou elle-même". Aucune autre indication.M. X, 41 ans, chauffeur routier intérimaire, père de famille divorcé, ne présente jusqu'alors aucun...
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