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Hollande ravive l'unité nationale face au choc Charlie Hebdo
information fournie par Reuters 08/01/2015 à 15:26

MINUTE DE SILENCE EN FRANCE

MINUTE DE SILENCE EN FRANCE

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - La fusillade de Charlie Hebdo est un moment-clé du quinquennat de François Hollande, soucieux d'incarner une unité nationale ressoudée par l'émotion suscitée par l'attentat le plus meurtrier commis en France depuis la Seconde Guerre mondiale.

Au lendemain du drame, alors que la traque des suspects se poursuit, le pays s'est arrêté jeudi à la mémoire des 12 victimes de l'attentat, auxquelles s'est ajoutée jeudi matin une jeune policière municipale tuée près de Paris, sans qu'aucun lien ne soit établi entre les deux attaques.

A midi pile, une minute de silence a été observée en ce jour de deuil national décrété par le chef de l'Etat pour la cinquième fois seulement depuis le début de la Ve République.

Dans tout le pays, où les drapeaux ont été mis en berne pour trois jours, des centaines de rassemblements silencieux ont eu lieu, à l'image de ceux spontanément organisés mercredi soir, quelques heures après la fusillade qui a décimé la rédaction de l'hebdomadaire satirique, avec pour slogan "Je suis Charlie".

Dans le métro parisien, les rames se sont arrêtés dans les stations et les voyageurs ont été invités à se recueillir.

François Hollande se trouvait à la préfecture de police de Paris, non loin de la cathédrale Notre-Dame dont les cloches ont sonné le glas. Le secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet, a présidé une cérémonie à la présidence et les chefs de tous les groupes politiques de l'Assemblée et du Sénat se sont recueillis sous une pluie battante.

Le gouvernement, vêtu de sombre, s'est réuni à Matignon autour de Manuel Valls. Le Premier ministre a ensuite présidé dans la cour une cérémonie en présence du personnel, qui a entonné une Marseillaise.

"ESPRIT DE RÉSISTANCE"

Dans son agenda bouleversé, François Hollande a maintenu jeudi un hommage à Robert Chambeiron, compagnon de Jean Moulin décédé fin décembre, dont il a vanté "l'esprit de résistance".

"La liberté sera toujours plus forte que la barbarie", avait déclaré le président mercredi soir lors d'une déclaration solennelle à la télévision.

Avant la manifestation nationale de soutien aux victimes de la tuerie de Charlie Hebdo de dimanche, le chef de l'Etat socialiste a montré l'exemple de l'unité nationale en invitant à l'Elysée son prédécesseur, Nicolas Sarkozy.

Des représentants de tous les partis représentés au Parlement ont été conviés à la présidence dans l'après-midi.

Les musulmans de France ont aussi manifesté leur émotion.

L'ensemble des organisations musulmanes les avaient invités à se joindre à la minute de silence et a appelé les imams de toutes les mosquées de France à condamner avec la plus grande fermeté la violence et le terrorisme d'où qu'ils viennent", lors de leur prêche de la grande prière de vendredi."François Hollande a bien géré l'affaire jusqu'ici", estime François Miquet-Marty, de l'institut de sondages Viavoice.

"On est dans l'exercice pleinement assumé, légitime et attendu d'un chef de l'Etat qui remplit son rôle de défenseur des valeurs fondamentales de la République."

S'il est trop tôt pour la mesurer, l'expérience a montré que les évènements graves comme les attentats ont une incidence sur la cote de popularité des représentants de l'Etat, qui incarnent l'unité d'un pays rassemblé dans la douleur.

"Les évènements touchent à des valeurs auxquelles les Français sont très attachés comme la liberté d'expression. Dans le contexte morose actuel, les gens vont se rendre qu'il y a des fondamentaux sur lesquels ils peuvent se retrouver", juge François Miquet-Marty.

La médaille a toutefois son revers, prévient le politologue, à l'heure où le Front national séduit un pays en crise où la montée de l'islamisme radical et l'insécurité sont en tête des angoisses exprimées plus ou moins ouvertement par les Français.

"Ces évènements peuvent nourrir un clivage assez profond entre des Français qui veulent défendre les valeurs de liberté et ceux qui estiment, en souterrain, qu'on n'a pas en France les moyens de sécurité qui permettent d'être protégés", dit-il.

Le Front national, tout en se défendant de pratiquer l'amalgame, estime que l'attentat meurtrier contre Charlie Hebdo valide ses mises en garde contre "les dangers de l'islam radical en France" et aura des conséquences politiques.

(Avec Service France, édité par Yves Clarisse)

2 commentaires

  • 08 janvier 17:09

    Dans l'hypothèse où le FN n'est pas "invité" à la marche de dimanche, il ne peutr pas y avoir d'unité nationale. Le FN est une composante politique que le gouvernement ne peux ignorer et ne peut bannir, sinon à se comporter comme ceux qu'il prétend combattre, c'est à dire en adepte de la pensée unique.


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