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Hollande et Merkel réclament plus d'Europe face aux crises
information fournie par Reuters 07/10/2015 à 16:47

FACE AUX CRISES, FRANÇOIS HOLLANDE ET ANGELA MERKEL PRÔNENT UN RENFORCEMENT DE L’EUROPE

FACE AUX CRISES, FRANÇOIS HOLLANDE ET ANGELA MERKEL PRÔNENT UN RENFORCEMENT DE L’EUROPE

STRASBOURG (Reuters) - François Hollande et Angela Merkel ont réclamé mercredi un renforcement de l'intégration européenne pour faire face à la multiplication des crises, se limiter à l'Etat-nation condamnant selon eux l'Europe à l'impuissance et au déclin.

Les dirigeants français et allemand ont prononcé côte à côte deux discours consécutifs devant le Parlement européen réuni à Strasbourg, symbole de la réconciliation entre les deux pays, 25 ans après un exercice du même type mené par François Mitterrand et Helmut Kohl après la chute du Mur de Berlin.

Le président français a cité la formule utilisée par François Mitterrand en 1995 devant la même assemblée pour l'un de ses derniers discours -"le nationalisme, c'est la guerre".

"Le souverainisme, c'est le déclinisme", y a ajouté François Hollande, en contradiction avec la montée du sentiment anti-européen dans presque tous les pays de l'UE.

"Le débat n'est pas entre plus d'Europe et moins d'Europe, mais entre l'affirmation de l'Europe et la fin de l'Europe", a-t-il déclaré en insistant sur l'objectif "d'une fédération d'Etats-nations qui doit rester notre horizon", idée défendue par Jacques Delors il y a 25 ans mais désormais peu populaire.

"Il y a une tentation de repli national chaque fois qu’il y a une épreuve. Rien n'est pourtant plus vain que de chercher à se sauver seul, à se dérober, à s'abriter quand des événements majeurs se produisent dans le monde entier", a-t-il ajouté.

La chancelière allemande a abondé dans le même sens.

"Plus que jamais, il faut plus d'Europe", a-t-elle dit en jugeant "l'Etat-nation" incapable de relever les défis.

"Se cloisonner, se fermer à l’époque de l’internet, c’est une illusion. Aucun problème ne serait résolu. Au contraire, des problèmes supplémentaires bien plus graves verraient le jour."

LES RÉFUGIÉS, UNE "CHANCE"

Les deux dirigeants ont décliné cette exigence sur tous les dossiers qui sont sur la table du Conseil européen, de la crise en Ukraine au réchauffement climatique en passant par la crise financière et sociale et le renforcement de la zone euro, sans faire aucune annonce.

Ils se sont surtout étendus sur la crise des réfugiés engendrée par la guerre en Syrie, qui met les mécanismes européens à rude épreuve, notamment le traité de libre circulation de Schengen.

"Nous devons nous en tenir à nos valeurs car autrement nous risquons de perdre nos valeurs et notre identité. Si nous ne respectons pas cela, nous nous méprisons nous-mêmes", a dit Angela Merkel.

Au moment où l'Allemagne est confrontée à l'arrivée de centaines de milliers de migrants sur son sol, la chancelière a maintenu un discours d'ouverture malgré les oppositions qui se manifestent dans son pays.

"Nous devons assumer de façon responsable l’attrait de l’Europe", a-t-elle ajouté. "Les chances sont beaucoup plus importantes que les risques."

François Hollande a reconnu que l'Europe avait "tardé à comprendre que les tragédies au Moyen-Orient et en Afrique" n'étaient pas sans conséquence pour elle.

Mais si Schengen doit être réformé pour défendre les frontières extérieures de l'UE contre ceux qui ne peuvent prétendre à l'asile politique en Europe, ce traité est un acquis indépassable de l'intégration européenne, a-t-il dit.

"A chaque crise, des peurs se manifestent. Il faut vivre avec la peur mais il ne faut pas vivre dominé par la peur."

(Jean-Baptiste Vey à Paris, avec Gilbert Reilhac à Strasbourg, édité par Yves Clarisse)

10 commentaires

  • 07 octobre 22:10

    Il ne suffit pas de proférer des incantations en faveur de plus d'Europe: il faut donner envie de prolonger le rêve européen en se montrant dignes de confiance. Les "dirigeants" européens semblent ne pas entendre la peur et la colère que suscitent leurs erreurs de jugement, leur inaction et leur absence totale de courage. C'est cela qui risque de provoquer l'implosion de l'UE.


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