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Hamon face aux crispations d'une gauche déboussolée
information fournie par Reuters 22/02/2017 à 17:21

HAMON FACE AUX CRISPATION D'UNE GAUCHE DÉBOUSSOLÉE

HAMON FACE AUX CRISPATION D'UNE GAUCHE DÉBOUSSOLÉE

par Elizabeth Pineau

PARIS (Reuters) - En engageant un dialogue avec les Verts et les communistes sans chercher à séduire les tenants de la ligne social-démocrate du PS, Benoît Hamon campe sur un cap "à gauche toute" dans l'espoir de ramener à lui des électeurs pour l'heure déboussolés.

Donné quatrième du premier tour par tous les sondages à deux mois du scrutin, l'ancien ministre donne un coup d'accélérateur à sa campagne lancée au rythme d'un déplacement quasi quotidien sur une ligne en rupture avec le quinquennat de François Hollande, à la politique jugée trop libérale.

En visite mardi à Blois (Loir-et-Cher), où il a inauguré sa "campagne participative" par une conversation avec des électeurs via internet, le candidat devait réunir ce mercredi un Conseil politique mariant toutes les chapelles socialistes et sera jeudi dans le Nord pour parler écologie.

Benoît Hamon pense boucler dans les prochaines heures un accord électoral avec les écologistes. Des pourparlers sont engagés avec les communistes.

Aucun espoir en revanche de s'entendre avec le chantre de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, avec qui s'est amorcé un dialogue mort-né.

Ces discussions tardives ont donné une impression de surplace dans une campagne déjà plombée par les affres judiciaires du candidat de la droite, François Fillon. "Ce n'est pas un faux plat, c'est un démarrage de campagne avec une équation à choix multiples", tempère un soutien "hamoniste".

N'en déplaise à la volonté affichée d'unité de l'ex-frondeur devenu candidat, la campagne n'efface pas les clivages du quinquennat, ravivés par la primaire de janvier.

"JE NE POSE PAS DE LIGNE ROUGE"

"Tout le monde est le bienvenu. Je ne serai pas dans la brutalité, l'agressivité, je ne pose pas de ligne rouge. J'essaie de continuer à adresser le projet qui était le mien dans les primaires", a déclaré mercredi Benoît Hamon sur LCP.

Une façon de répondre à ceux qui, comme l'ancien candidat de la primaire François de Rugy, se laissent tenter par Emmanuel Macron, candidat "ni de droite, ni de gauche" à qui le centriste François Bayrou vient de proposer une alliance.

L'élu écologiste reproche à Benoît Hamon de vouloir "reconstituer une forme de gauche rouge-verte", qui a été "beaucoup plus dans l'opposition ces cinq dernières années".

Les tenants au PS d'une ligne social-démocrate, majoritaires au Parlement, se font violence pour appuyer aujourd'hui leur candidat, qui a accordé une place limitée à ses anciens contradicteurs dans son organigramme de campagne. "Une équipe tout sauf de rassemblement", grommelle un député.

Les "hollandais" ont enfoncé le clou à l'image du porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, qui a laissé ouverte la possibilité de voter Emmanuel Macron pour éviter un second tour entre Marine Le Pen et François Fillon.

"Je ne veux pas le couple Fillon-Le Pen au second tour. Je veux un candidat de gauche ou un candidat progressiste", a renchéri l'ex-ministre Marie-Arlette Carlotti mardi, avant la dernière réunion du groupe PS de la législature.

Une réunion où, selon un participant, une "grogne" a accueilli la requête de Jean-Marc Germain, co-directeur de la campagne de Benoît Hamon, "que le travail soit collectif".

"Tout le monde n'a pas la même légitimité au silence...", dit un député 'vallsiste', qui s'étrangle d'entendre d'anciens frondeurs "demander à ceux qui ont des désaccords d'avoir l'élégance de garder le silence".

ÉTATS D'ÂMES

Mais pour les soutiens de Benoît Hamon, l'heure n'est plus aux états d'âme.

"Les réticents, Benoît Hamon ne les convaincra pas", dit l'un d'eux. "Que ceux qui veulent rejoindre Macron le fassent. Quant à ceux qui veulent à la fois que Benoît Hamon reprenne le programme de Macron, et demandent en plus du poing et la rose : ça, ça n'existe pas".

Ce que confirme le député Pascal Cherki à Reuters : "Le débat a eu lieu pendant les primaires. On n'est pas dans le débat permanent".

En retrait pour le moment, l'ancien Premier ministre Manuel Valls pourrait sortir de son silence afin de faire barrage à Marine Le Pen, tout François Hollande, selon leurs entourages.

Pour remettre un peu d'ordre, le président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale a averti que seuls les parlementaires ne soutenant aucun autre postulant à l'Elysée que le candidat du PS pourraient assister aux réunions du groupe, désormais programmées chaque mercredi.

"J'en appelle simplement au bon sens, à la loyauté et à la clarté", a expliqué Olivier Faure.

Pour le PS, calmer les troupes - qui se réveilleront après la campagne dans la perspective du congrès du PS prévu cette année - presse d'autant plus que l'issue des élections du printemps est plus ouvert que jamais.

"Tout est possible, de Marine Le Pen à Benoît Hamon, tout", dit un soutien du candidat socialiste. "C'est pour cela qu'il faut prendre de la hauteur".

(Edité par Yves Clarisse)

5 commentaires

  • 22 février 18:00

    Retenez bien : ben Hamon...


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