* La faiblesse de l'inflation favorise l'obligataire * Les banques centrales prudentes sur le resserrement monétaire * L'aplatissement des courbes illustre les doutes sur l'évolution des taux par Dhara Ranasinghe et John Geddie LONDRES, 19 juin (Reuters) - Près d'un an après la fin déclarée d'une phase haussière du marché obligataire qui avait duré 30 ans, la faiblesse persistante des hausses de salaires et de l'inflation et les hésitations des banques centrales à normaliser leur politique monétaire laissent penser que la remontée des taux longs à des niveaux toujours très bas sera beaucoup plus lente qu'initialement envisagé. Les rendements à long terme sont actuellement supérieurs au plus bas record atteint il y a un an environ aussi bien en Europe qu'aux Etats-unis ou au Japon, soutenus par la dissipation des craintes de déflation et l'accélération de la croissance mondiale. La zone euro connaît ainsi sa croissance la plus forte en une décennie. L'absence de pressions à la hausse des salaires, des prix à la consommation ou des matières premières réduit toutefois la nécessité d'un resserrement des politiques monétaires sur la durée, même si la Réserve fédérale a relevé ses taux la semaine dernière pour la deuxième fois cette année. Les marchés obligataires s'en trouvent confortés sans que quiconque conteste que les plus bas en termes de rendement sont définitivement derrière nous. "Nous avons vu la fin d'un marché haussier séculaire sur l'obligataire mais cela ne veut pas nécessairement dire que nous passons sans transition à un marché baissier séculaire", a dit Mark Dowding, gérant chez BlueBay Asset Management. Les rendements à 10 ans sur les obligations du Trésor américain US10YT=RR ont effacé la hausse enregistrée après l'élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis qui avait alimenté les anticipations d'une rapide relance budgétaire et fiscale appelée à dynamiser la croissance et l'inflation à travers le monde. En Europe, les taux allemands à 10 ans DE10YT=TWEB évoluent environ 50 points de base au-dessus des plus bas atteints en juillet 2016 avec les craintes de récession provoquée par le vote britannique en faveur de la sortie de l'Union européenne, mais ils ne sont guère sortis depuis près d'un an d'une fourchette de 30 à 40 points de base. L'obligataire bénéfice de la demande constante des compagnies d'assurance et des fonds de pension à la recherche de rendements réguliers pour faire face à leurs engagements et réduire leur degré de risque dans un environnement de vieillissement de la population et d'arrivée en grand nombre de leurs mendants à l'âge de la retraite. Les obligations ont représenté près de la moitié des actifs des compagnies d'assurances et des fonds de pension au sein du G4 - zone euro, Grande-Bretagne, Japon et Etats-Unis - tout au long des huit dernières années en dépit de la chute à des plus bas record du niveau des rendements. Les enquêtes régulières de Reuters auprès des sociétés de gestion et des spécialistes de la gestion privée montrent qu'ils ont eux aussi une pondération très significative d'obligations dans leurs allocations d'actifs, entre 35% et 41% au cours des quatre dernières années. L'évolution des taux de marché au cours des derniers mois a conforté les investisseurs dans l'idée que la remontée des taux longs serait à la fois graduelle et moins forte qu'ils n'avaient pu le redouter. La hausse des taux courts s'est en effet accompagnée d'un tassement des taux longs, impliquant un aplatissement des courbes de taux. La comparaison du cycle de resserrement monétaire actuel aux Etats-Unis avec le précédent explique en grande partie ce phénomène. Lors du précédent cycle de relèvement de taux il y a dix ans, la Fed les avait fait passer de 1% à 5% en deux ans, décidant de hausses à l'issue de 17 réunions de politique monétaire consécutives. Au cours du cycle actuel, il lui a fallu 18 mois pour réaliser une hausse de 100 points de base. Ses responsables monétaires prévoient que les taux directeurs atteindront 3% à la fin 2019 ou au début 2020. Mais les contrats à terme sur le marché monétaire ne les voient pas dépasser 2% à cet horizon. D'autres grandes banques centrales comme la Banque centrale européenne ou la Banque du Japon se montrent très prudentes sur le principe et le calendrier d'une normalisation de leur politique monétaire ultra-accommodante. Seule la Banque d'Angleterre, aux prises avec les pressions inflationnistes provoquées par la baisse de la livre sterling consécutive au Brexit, semble faire exception. "Il y a de nombreuses raisons qui expliquent avec l'environnement actuel de croissance et d'inflation et les pressions structurelles que les rendements resteront assez déprimés pendant quelque temps", a dit Charles Diebel, responsable de la stratégie sur les taux d'Aviva Investors. "Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas des taux plus élevés mais plutôt que la sortie des mesures d'urgence (des banques centrales) est un processus lent et compliqué." <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ Global funds hold on to bonds http://reut.rs/2s5gSuy German government bond yield curve now and a month ago http://reut.rs/2sza3mp ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^> (Marc Joanny pour le service français, édité par Véronique Tison)
GRAPHES-L'obligataire sort sans panique d'un marché haussier séculaire
information fournie par Reuters 19/06/2017 à 18:46
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