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France-Marine Le Pen dénonce une "fatwa bancaire" contre le FN
information fournie par Reuters22/11/2017 à 15:01

    * Le FN se dit victime de persécution 
    * Un compte du parti fermé par la Société générale 
    * Un autre au nom de Marine Le Pen fermé par HSBC 
    * Pas de considération politique, répond la SocGen 
 
 (Actualisé avec éléments supplémentaires) 
    par Simon Carraud 
    NANTERRE, Hauts-de-Seine, 22 novembre (Reuters) - Marine Le 
Pen a dénoncé mercredi "une tentative d'étouffement" du Front 
national après la décision de la Société générale  SOGN.PA  de 
clôturer des comptes du parti d'extrême droite, une mesure prise 
également à l'encontre de la présidente du FN par la banque HSBC 
 HSBA.L . 
    Lors d'une conférence de presse, la dirigeante du Front 
national s'est alarmée du risque de "fatwas bancaires" qui 
mettraient en péril la démocratie française. 
    "Nous sommes en présence d'une tentative d'étouffement d'un 
mouvement d'opposition et il est du devoir de tous les 
démocrates de ne pas l'accepter", a-t-elle déclaré au siège de 
son parti, à Nanterre (Hauts-de-Seine). 
    Selon les dirigeants frontistes, la SocGen les a prévenus 
par une lettre datée du 27 juillet dernier et le compte du parti 
a été fermé le 10 novembre. Une quinzaine de fédérations ont 
subi la même contrariété. 
    Le parti a alors activé un compte en sommeil domicilié au 
Crédit du Nord mais cet établissement, filiale de la Société 
générale, lui refuse l'usage de chèques, les encaissements par 
carte bleue ainsi que les prélèvements, a dit Marine Le Pen. 
    "Privé de ces recettes, cette situation met le Front 
national face à une difficulté majeure et empêche tout 
fonctionnement normal du parti", a-t-elle ajouté.  
    "Il semble que les oligarchies financières qui se sentent 
protégées, voire encouragées par une sorte d'impunité, soient 
donc tentées d'intervenir de plus en plus dans le cours de la 
démocratie en France", a-t-elle poursuivi. 
    La Société générale a réfuté dans un communiqué les 
accusations du parti d'extrême droite. 
    "Les décisions du groupe Société Générale en matière 
d'ouverture et fermeture de compte sont de nature exclusivement 
bancaire dans le respect des exigences réglementaires, et donc 
sans aucune considération politique", peut-on lire dans ce 
communiqué. 
     
    "EXIL JUDICIAIRE ?" 
    En France, les banques sont tenues de déclarer les 
mouvements financiers suspects via des déclarations de soupçons 
à Tracfin, la cellule de lutte contre les circuits financiers 
clandestins. 
    "Il n'y a aucune raison qu'on soit poursuivi par Tracfin", a 
répondu le trésorier frontiste, Wallerand de Saint Just, 
interrogé par des journalistes. 
    A l'appui de sa démonstration sur le pouvoir occulte des 
"oligarchies financières", Marine Le Pen a notamment cité le cas 
de Bernard Arnault, propriétaire du groupe de luxe LVMH, qui, 
selon Le Canard enchaîné, aurait sanctionné Le Monde pour ses 
publications sur les "Paradise papers", données sur les 
pratiques d'évasion fiscale dans le monde, en retirant du 
quotidien les publicités du groupe jusqu'à fin 2017. 
    "La vraie question, c'est : est-ce que les opposants vont 
être réduits à un exil bancaire?", s'est interrogée Marine Le 
Pen. "Est-il acceptable qu'une banque puisse décider qui a le 
droit d'exercer sa liberté d'expression en France?" 
     
    PLAINTES          
    La députée du Pas-de-Calais a précisé que la banque HSBC, 
"sans aucune justification", lui avait annoncé par ailleurs 
mercredi matin la fermeture d'un compte personnel en invoquant 
"le manque d'informations sur l'origine des fonds". 
    Sollicitée par Reuters, la banque a dit par la voie d'une 
porte-parole ne pas souhaiter faire état "publiquement" des 
rapports entretenus avec ses clients. 
    "Les relations que nous entretenons avec eux sont régies par 
un ensemble d'obligations réglementaires auxquelles nous nous 
conformons", a déclaré cette porte-parole.      
    Marine Le Pen a précisé avoir saisi Emmanuel Macron des 
problèmes bancaires du parti, mardi, lors de son entrevue à 
l'Elysée avec le chef de l'Etat. 
    "Il est normal que le Front national puisse avoir un compte 
bancaire et puisse avoir un bon fonctionnement de son 
mouvement", a jugé mercredi le porte-parole du gouvernement, 
Christophe Castaner, qui a dit ne pas connaître les raisons à 
l'origine de la décision de la SocGen. 
    Le FN va déposer plainte dans les jours à venir pour 
discrimination contre la Société générale et Marine Le Pen le 
fera à titre personnel contre HSBC.  
    Durant la campagne présidentielle, la formation lepéniste 
s'était déjà plainte de l'attitude des banques qui, selon ses 
dirigeants, ont opposé des fins de non-recevoir répétées à ses 
demandes d'emprunt. 
    Les frais alors engagés se sont élevés à près de 12,5 
millions d'euros, une somme qui doit être largement remboursée 
par l'Etat. 
    La formation d'extrême droite a par ailleurs obtenu en 2014 
un prêt de 9,3 millions d'euros auprès d'une banque 
tchéco-russe, ce que Marine Le Pen avait alors justifié par le 
refus des établissements français de lui consentir la moindre 
avance. 
    Selon Wallerand de Saint Just, cet emprunt doit être 
remboursé en une fois, en 2019. 
 
 (Avec Sophie Louet, Mathieu Prottard, Yann Le Guernigou et 
Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse) 
 

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