L'avocat Gilles Antonowicz a été l'avocat de Chantal Sébire, il a défendu la famille d'Hervé Pierra, celle de Patrick Koffel* et a été vice-président de l'ADMD (Association pour le droit de mourir dans la dignité) jusqu'en 2008.
Le Point.fr : Comment jugez-vous la loi sur la fin de vie que l'on s'apprête à voter à l'Assemblée nationale, en comparaison avec la fameuse proposition 21 du programme de François Hollande ?
Gilles Antonowicz : Incroyablement décevante... Quand je pense que Manuel Valls, en 2009, avait lui-même déposé une proposition de loi visant à légaliser l'euthanasie. Aujourd'hui, on nous présente la sédation terminale comme une nouveauté, alors qu'elle existe déjà ! C'est d'ailleurs cette solution que les médecins avaient proposée à Chantal Sébire en 2008*. Elle l'avait refusée, car elle souhaitait mourir en conscience, avec sa famille autour d'elle, elle voulait être lucide et non pas mourir endormie... L'étape de la sédation n'a, d'après moi, aucun sens, ni pour le malade ni pour les familles. Et je ne peux plus supporter cet argument récurent du "temps du deuil"... Quand on a défendu comme moi les familles Pierra et Koffel*, qu'on connaît l'histoire de ces agonies interminables et traumatisantes, c'est un argument complètement irrecevable.
Justement, la nouvelle loi rendrait obligatoire la sédation en cas d'arrêt de traitement, et notamment d'arrêt de la nutrition. Le cas terrible d'Hervé ...
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