Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Fillon défend son "libéralisme social"
information fournie par Reuters19/01/2017 à 19:35

FILLON DÉFEND SON "LIBÉRALISME SOCIAL"

FILLON DÉFEND SON "LIBÉRALISME SOCIAL"

PARIS (Reuters) - François Fillon, qui peine à éteindre la fronde sarkozyste au sein de son camp, s'est efforcé jeudi de convaincre de l'inspiration "sociale" de son programme économique en s'engageant à ramener à l'emploi les 10% de Français au chômage.

En parallèle, le président du Sénat Gérard Larcher, "l'hémisphère gauche" de François Fillon, achève ses consultations avec les partenaires sociaux afin d'expliquer et de déminer les propositions les plus radicales du candidat de la droite et du centre (abrogation des 35 heures, suppression de 500.000 postes de fonctionnaires, retraite à 65 ans...).

Il a reçu jeudi le président du Medef, Pierre Gattaz, qui a mis en garde mardi François Fillon contre un incendie social avec son projet de réforme de la Fonction publique.

Pressé par d'anciens soutiens de Nicolas Sarkozy, dont Laurent Wauquiez et Christian Estrosi, de parler à "la France qui se donne du mal", le candidat a consacré jeudi son deuxième déplacement de campagne, dans l'Ain, à l'apprentissage et à la formation professionnelle.

"Je ne peux pas me satisfaire qu'il y ait 10% de chômage en France, qu'on soit de tous les pays développés celui qui a un record de chômage. Je suis en colère quand j'entends autant de responsables politiques expliquer qu'au fond il ne faut rien changer", a-t-il dit à des journalistes après avoir déjeuné avec des entrepreneurs et visité une école de formation pour les jeunes et les adultes en réinsertion.

"Je veux que tous les Français aient un travail et pour atteindre le plein emploi, il y a plusieurs outils : il y en a qui est fondamental, c'est la formation professionnelle et l'apprentissage et l'alternance", a-t-il dit.

Dans son programme, François Fillon souhaite faire de l'apprentissage "la voie royale d'accès à l'emploi". La France compte actuellement 400.000 apprentis contre 800.000 au Royaume-Uni et 1,5 million en Allemagne.

Le candidat de la droite et du centre vise à terme le niveau allemand en détachant notamment la gestion des 1.500 lycées professionnels de l'Education pour la confier aux régions et aux branches professionnelles et en alignant les conditions de travail des apprentis sur celles des autres salariés.

SCHRÖDER, NOUVEAU RÉFÉRENT

"Il ne faut pas avoir peur de faire des changements. Tous ceux qui vous expliquent qu'on va y arriver sans modifier les grandes règles de notre économie vous trompent. Oui, il y a besoin de réformer le marché du travail", a-t-il lancé devant des entrepreneurs.

Sans crainte du paradoxe, François Fillon s'est tout autant réclamé de l'ultra-libérale britannique Margaret Thatcher que de Tony Blair ou de l'ancien chancelier allemand social-démocrate Gerhard Schröder (1998-2005), artisan d'une vaste réforme de libéralisation du marché du travail.

Si Margaret Thatcher a disparu des références aujourd'hui, Gerhard Schröder revient en force dans les argumentaires.

"Se pose la même question à notre pays, dans un univers un peu différent, que la question qui s'est posée à Schröder et à (Peter) Hartz. Le résultat, on le connaît : moitié moins de chômage aujourd'hui, avec un oubli chez Schröder, il l'a reconnu ensuite, la lutte contre la grande pauvreté", a commenté jeudi Gérard Larcher sur France Inter.

"C'est personnellement pour moi une priorité (...) que j'ai essayé d'injecter dans la campagne", a-t-il souligné, précisant avoir relu à cet effet le discours de 14 mars 2003 de Gerhard Schröder sur "l'agenda 2010".

Sensible aux messages de Gérard Larcher, François Fillon, qualifié de "Robin des bois à l'envers" par le pourtant libéral Alain Madelin, a ainsi affiché son "christianisme social" mercredi soir en se rendant auprès de SDF à Paris.

"François Fillon, c'est ce que j'appelle un libéralisme social, pas un social-libéralisme", commente l'eurodéputé Alain Cadec, l'un de ses soutiens.

"On a neuf millions de personnes qui sont considérées comme en dessous du seuil de pauvreté et on nous parle d'un modèle social qu'il faudrait absolument conserver. Et à chaque fois que je propose des changements, un peu radicaux je le reconnais, tout le choeur des pleureuses se met en marche", a déploré jeudi François Fillon.

Laurent Wauquiez, qui a assisté au déjeuner avec les entrepreneurs, a salué ces engagements en rentrant temporairement dans le rang : "Il n'y a pas de place pour des frondeurs, des gens qui joueraient perdant, l'objectif est qu'on emporte cette élection", a-t-il dit à des journalistes.

(Sophie Louet, édité par Yves Clarisse)

8 commentaires

  • 20 janvier18:36

    à "ericlyon" que des "travailleurs pauvres" pas déméritants pour cela....n'aient pas accès à un logement ne vous choque pas ?? atterrissez ! ou bien trop "confortable" sur votre matelas de billets ??


Signaler le commentaire

Fermer