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« En s’obstinant à faire baisser l’euro, la BCE fragiliserait la situation » (Véronique Riches-Flores)
information fournie par Boursorama 21/01/2016 à 14:13

Pour Véronique Riches-Flores, l'affaiblissement de l'euro ne serait plus une solution pour améliorer les perspectives économiques européennes.

Pour Véronique Riches-Flores, l'affaiblissement de l'euro ne serait plus une solution pour améliorer les perspectives économiques européennes.

La Banque Centrale Européenne se trouve actuellement dans une situation délicate pour parvenir à rassurer les investisseurs, alors que dans le contexte actuel l'outil de la relance monétaire est plus que jamais à double tranchant, explique l'économiste Véronique Riches-Flores.

Les marchés boursiers européens retrouvaient leur calme jeudi 21 janvier dans l'attente du discours de Mario Draghi, président de la Banque Centrale Européenne, qui sera donné à 14h30.

« Nous n'attendons rien, sinon des propos rassurants sur les marges de manœuvre susceptibles d'être utilisées dans le futur si nécessaire », résume Véronique Rioches-Flores, économiste indépendante. Et pour cause : les leviers « mobilisables » par la BCE commencent à se réduire alors que les banquiers centraux font déjà le maximum pour offrir un cadre théoriquement favorable à la croissance en zone euro.

« Force est de constater que la BCE n'a plus beaucoup de munitions face au regain de stress en présence, sinon des actions de surface qui, in fine, n'auront aucun impact durable », affirme l'économiste.

Lire également : « BCE, trop tôt pour faire plus ? » (Aurel BGC)

Depuis bientôt un an, la BCE s'est lancée dans un plan de « quantitative easing ». Le « QE » consiste à racheter régulièrement de grandes quantités d'actifs sur les marchés financiers, notamment des obligations d'Etats européens, à hauteur de 60 milliards d'euros par mois. Ce plan de relance correspond à un processus de création monétaire dont le but est de faire revenir davantage d'inflation en Europe tout en affaiblissant l'euro face aux autres monnaies mondiales pour rendre la zone euro plus compétitive à l'échelle mondiale.

Au cours de l'année 2015, ce plan a permis d'affaiblir l'euro d'environ 10% face au dollar, la parité euro-dollar étant passée de 1,20 USD pour 1 EUR à 1,08 USD pour 1 EUR environ l'an dernier.

Mais pour Véronique Riches-Flores, accentuer la dévaluation de l'euro n'est plus une bonne solution face aux craintes des investisseurs. « Non seulement les actions susceptibles d'être prises par la BCE n'ont pas le pouvoir d'avoir un quelconque impact sur les cours du pétrole à l'origine du regain de pressions déflationnistes, mais elles pourraient, même, venir renforcer le stress sur le marché compte-tenu de leurs effets induits », affirme-t-elle.

Détaillant ces « effets induits », l'économiste explique : « un tel mouvement viendrait compliquer la donne internationale, en particulier par ce qu'il pourrait impliquer (…) une nouvelle vague d'ajustement des devises [en Chine et dans les émergents], elle-même éminemment nocive pour les perspectives de croissance... et donc les cours du pétrole ! »

En somme, « en s'obstinant à faire baisser l'euro, M. Draghi fragiliserait un peu plus la situation internationale », estime l'économiste.

Pour Véronique Riches-Flores, une solution envisageable pour soutenir véritablement l'économie européenne face à l'incertaine conjoncture mondiale serait plutôt l'annonce d'un « plan massif de financement de l'investissement », mais celui-ci ne pourrait a priori pas venir de la BCE. « Sans doute faudra-t-il attendre que nos politiques se réveillent face à l'urgence de la situation en présence avant de pouvoir imaginer qu'une telle issue puisse être sérieusement considérée. Cela prendra vraisemblablement beaucoup de temps », termine-t-elle.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

Retrouvez tous les articles de la rédaction de Boursorama dans la rubrique dédiée .

13 commentaires

  • 21 janvier 15:00

    Oui bernm, evidemment une inflation materielle et durable veut dire hausse probable des taux, mais en attendant, on a un fenetre de plusieurs annees pour assainir une situation intenable.


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