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En cas de Brexit : lourds problèmes politiques et action des banques centrales à prévoir
information fournie par Boursorama 15/06/2016 à 11:12

La victoire de l'hétéroclite camp pro-Brexit déclencherait une cacophonie économique et politique qui pourrait pousser les banques centrales à agir pour calmer la situation sur les marchés.

La victoire de l'hétéroclite camp pro-Brexit déclencherait une cacophonie économique et politique qui pourrait pousser les banques centrales à agir pour calmer la situation sur les marchés.

Les investisseurs deviennent très nerveux à l'approche du référendum sur le « Brexit ». Ce scénario poserait en effet de nombreux problèmes politiques au RU et à l'UE. Sur les marchés, en cas de Brexit, les banques centrales pourraient néanmoins agir sans tarder pour calmer les inquiétudes.

« Il est assez commun de voir le débat sur le Brexit/Bremain résumé à deux conclusions : un risque pour les marchés financiers avec le Brexit et un risque politique pour l'Union européenne (UE) » observe Philippe Ithurbide, directeur de la recherche économique chez Amundi, dans une récente note d'analyse. Mais pour ce dernier, « Cela n'est pas aussi simple ».

Les défenseurs du Brexit ne forment pas un groupe homogène

Tout d'abord, il est clair que le Brexit mettrait une certaine pagaille politique aussi bien au sein de la classe politique britannique qu'au sein de l'UE.

« Il convient de rappeler que le camp du Brexit n'est pas homogène, loin de là. Certains (extrémistes) revendiquent l'indépendance totale, voire même la fermeture des frontières (protectionnisme, arrêt de l'immigration…). D'autres, les libéraux, souhaitent alléger les contraintes règlementaires imposées par l'UE et pouvoir renégocier l'ensemble des relations (y compris commerciales) » observe le directeur de la recherche économique d'Amundi.

En cas de vote favorable au « Brexit », une question restera donc en suspens pour savoir par quelle « porte » le Royaume-Uni va sortir de l'Union européenne.

Surtout, le Brexit serait une première historique et montrerait « qu'il est possible de quitter l'UE, et que rien n'est irrévocable » envisage Philippe Ithurbide. Ce scénario pourrait donc donner des idées à certains partis populistes d'Europe continentale, faisant du Royaume-Uni un exemple à suivre.

« En outre, le risque de voir l'Écosse requérir un nouveau référendum pour son indépendance est fort, les Écossais n'ayant jamais caché leur proximité avec l'Europe » ajoute l'économiste.

La victoire des pro-européens ouvrirait l'ère de l'« Europe à la carte »

Le plus compliqué avec le référendum du 23 juin est que même une victoire des pro-européens pourrait faire le jeu des eurosceptiques.

Pour favoriser un maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne, « Les pays de l'UE ont tout récemment accordé au RU des concessions sur l'immigration, sur la souveraineté et sur la gouvernance pour éviter le scénario du Brexit » rappelle Philippe Ithurbide.

Ainsi, si les Britanniques choisissent de rester au sein de l'Union européenne en bénéficiant de ces nouvelles règles "sur mesure", cela montrerait « qu'il est possible d'obtenir des concessions à tout moment et que l'Europe à la carte n'est pas une simple vue de l'esprit » remarque l'économiste.

Ici aussi, ce scénario pourrait donner des idées à certains partis politiques d'autres Etats-membres de l'UE pour que leur pays bénéficie également d'« avantages » particuliers en dérogeant aux règles de politique commune fixées par l'UE.

« Sans aller jusqu'au risque de dislocation, on visualise bien, à travers le référendum, le "pavé dans la mare" lancé par les Anglais sur la gouvernance de l'UE » résume ainsi Philippe Ithurbide, qui s'interroge : « Le référendum agira-t-il comme un élément déclencheur de mobilisation [pro-européenne] ou d'enlisement ? Là se trouve tout l'enjeu de l'UE ».

Marchés : les banques centrales pourraient calmer les inquiétudes

Du côté des marchés financiers, la question du « Brexit » est devenue un sujet de préoccupation particulièrement palpable depuis le 10 juin. Craignant le scénario d'un « Brexit », les indices boursiers européens ont enchaîné trois séances de forte baisse lors des dernières séances, avec un CAC40 à -2,24% vendredi 10, -1,85% lundi 13 et -2,29% mardi 14 juin.

Pour Philippe Ithurbide, « Il est incontestable qu'un Bremain est préférable pour les marchés financiers », pour la simple et bonne raison que les investisseurs ont horreur de plonger dans l'inconnu.

Il faut néanmoins garder à l'esprit que même si les marchés financiers pâtiraient à court terme d'une victoire du camp eurosceptique le 23 juin, les autorités compétentes devraient faire le nécessaire pour éviter une véritable situation de crise financière.

Du côté britannique, la Bank of England pourrait calmer les craintes en abaissant ses taux directeurs. Son principal taux directeur est actuellement fixé à 0,50%, laissant une marge à la BoE pour l'abaisser de plusieurs dizaines de points de base (un point de base = 0,01%), voire les passer en taux négatifs comme cela est actuellement le cas en Suisse ou au Japon. Avec le risque, néanmoins, d'accélérer temporairement la fuite des capitaux hors du Royaume-Uni à cause d'une dévaluation de la livre sterling.

Même chose en zone euro : « La BCE pourrait bien en profiter, si besoin, pour accélérer ses achats d'actifs, ce qui fait des marchés de taux de l'UEM une zone relativement protégée » en cas de Brexit, termine Philippe Ithurbide.

Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)

Retrouvez tous les articles de la rédaction de Boursorama dans la rubrique dédiée .

17 commentaires

  • 20 juin 10:33

    À lire: http://www.levif.be/actualite/international/c-est-le-moment-de-re-lire-yanis-varoufakis/article-normal-513965.html


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