Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Economie chinoise : fausse croissance et "décennie perdue" à venir ? (Aurel BGC)
information fournie par Boursorama 31/07/2015 à 14:21

Tout montre que l'activité industrielle chinoise est en train de ralentir. Aurel BGC entrevoit un parallèle entre Chine et Japon.

Tout montre que l'activité industrielle chinoise est en train de ralentir. Aurel BGC entrevoit un parallèle entre Chine et Japon.

Depuis plusieurs semaines, la Chine laisse sceptique. Christian Parisot et Jean-Louis Mourier, économistes chez Aurel BGC, s'interrogent sur une éventuelle « japonisation » à venir de l'économie chinoise, alors que celle-ci donne des signes de décélération.

Entre les violents soubresauts de la bourse chinoise et la publication d'indicateurs traduisant un ralentissement de son activité industrielle, la Chine est devenue la source de nombreuses incertitudes ces temps-ci. « La violente chute du marché actions chinois a attiré l'attention et les interrogations des investisseurs sur le véritable rythme de croissance dans ce pays », remarque ainsi Aurel BGC dans une note de conjoncture publiée jeudi 30 juillet.

La croissance à 7% est mise en doute

Christian Parisot et Jean-Louis Mourier poursuivent : « officiellement, sur le second trimestre, la croissance chinoise est de 7% en glissement sur un an, son rythme le plus faible en 5 ans ». Cependant, les deux économistes d'Aurel BGC avertissent que « ce chiffre de 7% peut-être mis en doute aux regards des publications mitigées de chiffres d'affaires réalisés par les entreprises occidentales en Chine ».

La saison des résultats semestriels des entreprises a en effet révélé que plusieurs groupes implantés à l'international ont eu une croissance inférieure aux prévisions en ce qui concerne leurs activités en Chine. « Les sociétés de biens de consommation courantes (P&G, Colgate Danone…) affichent une solide croissance dans le pays, mais les entreprises industrielles ou des matières premières souffrent clairement de pressions sur les prix plus fortes et d'un net ralentissement de leur activité en volume », explique Aurel BGC.

Malgré tout, et quel que soit son niveau exact, la croissance chinoise reste élevée. « De par son poids dans l'économie mondiale et la volonté du gouvernement de développer la demande intérieure, ce rythme de croissance reste une opportunité pour de nombreuses entreprises dans le monde », relèvent Christian Parisot et Jean-Louis Mourier.

Parallèle entre Chine et Japon

Les deux économistes s'interrogent tout de même : « [si nous sommes] dans le cas d'un ralentissement conjoncturel de la croissance chinoise (…), les mesures de soutien du gouvernement militent pour un rebond de la croissance rapide. Mais, ne faut-il pas réviser à la baisse, durablement, nos projections de croissance en Chine ? Le PIB potentiel de la Chine n'est-il pas plus faible et nettement en deçà de l'objectif de 7% du gouvernement chinois ? Si oui, la croissance mondiale dans les prochaines années peut être revue sensiblement à la baisse ».

D'où cette idée de « japonisation » à venir de l'économie chinoise. Un parallèle est tracé par Aurel BGC entre le cas actuel de la Chine et celui du Japon dans les années 1980. Le Japon, extrêmement dynamique il y a une trentaine d'années, au point que son marché financier et son marché immobilier s'étaient envolés, était arrivé en bout de course à la fin des années 1980. Le pays avait alors connu une difficile période de croissance faible et de déflation tout au long des années 1990 (« décennie perdue »). On remarquera qu'actuellement, le même type de questions se pose en Chine, aussi bien sur la récente trajectoire de la bourse que sur celle des prix de l'immobilier, montés à des niveaux très élevés dans le pays ces dernières années.

La comparaison entre les deux pays est également soutenue par l'argument de la démographie. Avec la politique de l'enfant unique longtemps appliquée en Chine ces dernières années, la population chinoise a commencé à vieillir, comme cela a été le cas au cours des décennies au Japon. Or, le vieillissement démographique est, à long terme, un frein important à la croissance.

À lire aussi : l'interview de Nicolas Chéron (CMC Markets) : « La bulle boursière chinoise a logiquement éclaté »

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

15 commentaires

  • 09 août 13:03

    On s'inquiète? Les chinois achèteront si ils produisent moins...pour leur consommation personnelle


Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.