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ECLAIRAGE-Mélenchon intensifie son discours anti-européen face à Macron
information fournie par Reuters 26/10/2017 à 10:47

    * Après le drapeau, le député attaque le budget de l'Union 
    * "I want my money back", dit-il, imitant Thatcher 
    * La France insoumise parle souverainisme et "Europe des 
nations" 
    * LFI chasse sur les terres du FN, hors immigration 
 
    par Elizabeth Pineau 
    PARIS, 26 octobre (Reuters) - Jean-Luc Mélenchon chasse de 
plus en plus sur les terres souverainistes, en opposition totale 
à la volonté d'Emmanuel Macron de relancer une construction 
européenne en crise, au point de faire de l'ombre à un Front 
national empêtré dans ses hésitations sur la sortie de l'euro. 
    Après avoir exigé le retrait du drapeau européen de 
l'Assemblée nationale, le leader de La France insoumise a mis en 
cause les "sommes considérables" versées par Paris au titre de 
sa contribution au budget de l'Union.   
    Plus de 20 milliards d'euros annuels, a-t-il rappelé le 18 
octobre devant la commission des Affaires étrangères de 
l'Assemblée nationale, soit une contribution nette de six 
milliards si l'on retire l'argent redistribué, dans le cadre de 
la Politique agricole commune par exemple.  
    "Nous sacrifions six milliards d'activité du périmètre de 
l'Etat au profit de je ne sais quel usage nébuleux qui se ferait 
dans l'Union, peut-être parfois pour aider nos concurrents. Donc 
j'y suis absolument opposé", a lancé l'ancien ministre. 
    En plein examen du projet de loi de finances, il a même 
repris à son compte une célèbre formule de la très conservatrice 
ex-Première ministre britannique Margaret Thatcher : "I want my 
money back" ("Je veux mon argent").  
    "Eh bien moi, de même", a dit Jean-Luc Mélenchon. "Je trouve 
qu'il n'est pas normal que nous fassions cet effort au moment 
même où nous sommes montrés du doigt pour déficit excessif". 
     
    SONNETTE D'ALARME 
    A ces attaques s'ajoute un discours souverainiste, un 
terrain jusqu'ici plutôt occupé par des ex-candidats à l'Elysée 
comme Nicolas Dupont-Aignan ou Marine Le Pen.    
    "On ne peut pas laisser faire l'Europe en défaisant la 
France. Mais en s'appuyant sur l'identité républicaine de la 
France, on peut faire une Europe des nations bien intégrée", 
plaide Jean-Luc Mélenchon, qui fut huit ans durant député 
européen, dans un récent entretien au magazine "le 1". 
    Eric Coquerel, député de La France insoumise, évoque, lui, 
la lutte contre les effets "catastrophiques" de la construction 
européenne dans sa forme actuelle. 
    "Ce qui se passe en Espagne, en Catalogne, est l'un des 
effets des politiques d'austérité qui abaissent les 
consentements nationaux", a-t-il dit à Reuters. "Donc avant 
qu'il ne soit trop tard, on utilise tous les moyens pour tirer 
la sonnette d'alarme".   
    "La souveraineté du peuple aujourd'hui, elle se fait dans le 
cadre premier des Etats nations. Et pour l'instant, il n'y a pas 
un consentement à l'Europe qui fasse, contrairement à ce que dit 
Emmanuel Macron, qu'il y aurait une souveraineté européenne 
supérieure aux souverainetés nationales", a-t-il ajouté.  
    Ces propos prennent du relief dans le contexte de 
recomposition politique en France, au coeur d'une Europe où 
nationalisme et souverainisme refont surface.  
    "Jean-Luc Mélenchon oscille entre les deux sens du mot 
souveraineté, se référant tantôt à la souveraineté nationale, 
tantôt à la souveraineté du peuple", note Pierre-André Taguieff, 
philosophe et historien des idées.  
    "Il veut ratisser large et rassembler autour de lui les 
souverainistes des deux rives, ce en quoi il est proche de la 
position de Jean-Pierre Chevènement [qui brigua l'Elysée-NDLR] 
en 2002", a dit à Reuters le politologue, directeur de recherche 
au Centre national de la recherche scientifique. 
    Ce faisant, Jean-Luc Mélenchon creuse son sillon de premier 
opposant autoproclamé à Emmanuel Macron, qui engrange de son 
côté les premiers résultats de sa politique volontariste en 
Europe, avec le récent accord sur les travailleurs détachés. 
     
    EUROPE SOCIALE  
    Pour Yann Wehrling, porte-parole du MoDem, parti partenaire 
de l'actuelle majorité française, les arguments "mélenchonistes" 
rendent nécessaires des avancées sociales en Europe.   
    "Répondre à Jean-Luc Mélenchon revient à progresser sur la 
question sociale, contre l'idée d'une Europe qui écrase les plus 
démunis et les plus faibles. Un raccourci épouvantable, mais qui 
peut avoir de l'écho dans l'opinion", a-t-il dit à Reuters.  
    En cherchant à capter l'électorat europhobe, Jean-Luc 
Mélenchon chasse sur les terres d'un Front national en perte de 
vitesse depuis la présidentielle perdue de Marine Le Pen.  
    "On verra", s'est borné à dire, ce mois-ci sur France 2, la 
présidente du Front national à propos de la question de la 
sortie de l'euro, qui divise son parti.  
    Pour Pierre-André Taguieff, Jean-Luc Mélenchon a l'avantage 
d'avoir gardé son attrait à la différence d'une Marine Le Pen 
"en perte de pouvoir charismatique" et d'un Emmanuel Macron 
"englué dans la banalité quotidienne du pouvoir".       
    "Il peut séduire au moins une partie de ceux qui ont rallié 
le Front national, notamment la jeunesse populaire", dit-il 
avant de rappeler la ligne rouge constituée par le thème de 
l'immigration, majeur à l'extrême droite.  
    "Pour les frontistes, l'ennemi principal n'est pas l'Europe 
mais l'immigration et l'islamisme. Jean-Luc Mélenchon ne peut 
pas se permettre d'aller sur ce terrain-là", dit le chercheur. 
"Pour élargir son électorat, il faudrait qu'il le fasse, mais ce 
serait suicidaire".   
 
 (Edité par Yves Clarisse) 
 

3 commentaires

  • 26 octobre 11:23

    Mélenchon : dernier de cordée !! qu'il prenne vite sa retraite sans soucis avec un patrimoine des plus élevés d'élus !!


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