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Comment acheter une île privée
information fournie par Le Figaro 16/10/2014 à 17:28

L’île de Boëdic, ancienne propriété de l’avocat Olivier Metzner située en Bretagne, vient d’être mise en vente pour plusieurs millions d’euros. Alexander Kraft, PDG de Sotheby’s Realty France-Monaco, nous détaille les particularités de ce marché de niche.

Si Mark Zuckerberg s’est contenté de s’offrir 144 hectares de l’île de Kauai dans l’archipel hawaïen, pour la modique somme de 52 millions de dollars, de nombreux patrons et stars de cinéma comme Johnny Depp, Leonardo DiCaprio ou encore Richard Branson ont craqué pour une île entière. L’avocat Olivier Metzner, décédé l’année dernière, possédait lui aussi son île bretonne, l’île Boëdic, perle du golfe du Morbihan située à la sortie de la rivière de Vannes. Elle est aujourd’hui en vente. Mise à prix: près de 7 millions d’euros. S’il reste un marché à part, celui des îles privées est néanmoins accessible dès 250.000 euros, comme l’explique Alexander Kraft, PDG de Sotheby’s Realty France-Monaco.

Lefigaro.fr - Quelle est l’importance du marché des îles privées?

Alexander Kraft. - Le marché des îles privées est un marché de niche. Il y a très peu de pays où l’on peut acheter des îles privées, qui de plus sont habitables. La plupart des offres se situent aux États-Unis, au Canada, aux Caraïbes, dans le Pacifique sud et en France, plus particulièrement en Bretagne. Généralement très peu d’offres sont disponibles au même moment. La vente d’une île peut prendre un an, voire plus, car le nombre de clients est limité. Très peu de transactions sont donc réalisées chaque année. C’est réellement un marché à part.

Comment fixe-t-on le prix d’une île?

Le prix dépend de plusieurs facteurs. L’un des plus importants est la localisation: une île privée en Europe est beaucoup plus chère qu’une île située dans les Caraïbes ou dans le Pacifique sud, où elle est plus exposée à des risques naturels (tsunami, orages), politiques et légaux (restrictions d’achat pour les étrangers, impossibilité d’acheter en pleine propriété). Les infrastructures sont aussi prises en compte. S’il s’agit d’une île sauvage, il ne faut pas oublier que tout doit être généré sur place, comme l’électricité, l’eau potable, etc. L’installation des systèmes correspondants (générateurs, traitement des eaux, etc.) est compliquée et très chère. L’accessibilité est un autre facteur qu’il ne faut pas négliger: peut-on facilement accéder à l’île avec un petit bateau, ou faut-il une embarcation d’une taille certaine voire un hélicoptère? Quelle est la distance d’ici au prochain village (avec des magasins) ou à la prochaine ville (avec un hôpital)? Tous ces facteurs ont une influence sur le prix: une île habitable dans un pays européen ou américain coûte normalement entre 1 et 5 millions d’euros, alors qu’une île sauvage au Canada ou dans le Pacifique est accessible à partir de 250.000 euros. Nous avons reçu plusieurs offres pour l’île de Boëdic dans le golfe du Morbihan en Bretagne, l’ancienne propriété de Me Olivier Metzner mise en vente pour 6,939 millions d’euros. Nous espérons pouvoir négocier la vente dans un futur très proche.

L’acquéreur peut-il disposer librement de son île?

Non, les îles sont soumises à de nombreuses contraintes légales, comme la loi littorale ou les plans de prévention des risques naturels. S’il y a des habitations historiques sur les îles, il y a souvent aussi des contraintes d’ordre architectural ou patrimonial qui obligent le recours aux architectes des bâtiments de France.

Quel est le profil des acquéreurs?

Évidemment, tout le monde ne peut pas acheter une île. D’abord, il faut aimer la solitude et la vie en harmonie avec la nature. Globalement nous voyons deux types d’acquéreurs. Les premiers sont des personnes qui souhaitent s’établir en permanence sur l’île, des personnes d’un certain âge proches de la retraite, ou qui ont envie d’un changement radical de vie. Les seconds sont très fortunés, ont vécu dans le monde entier et possèdent déjà plusieurs résidences secondaires. Pour eux, une île est un trophée qui se distingue de tous les autres biens du monde et qui est vraiment unique. La décision d’achat est plutôt motivée par le cœur que par la raison, car ce n’est pas nécessairement un achat très raisonnable en termes financiers ou pratiques… Il ne faut pas trop compter sur une plus-value lors de la revente, car l’établissement d’une habitation sur une île et son entretien sont chers et ces frais ne sont pas nécessairement couverts à la revente.

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