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Cinq choses à savoir sur le précurseur de l’accession des ouvriers à la propriété
information fournie par Le Figaro 12/08/2017 à 07:00

SAGA - Le Figaro Immobilier vous propose de découvrir tout au long de l’été dix grandes figures françaises de l’immobilier, en partenariat avec le Crédit Foncier. Le sixième épisode de la saga est consacré à Jean Dollfus.

Son nom ne vous évoque peut-être rien. Pourtant, Jean Dollfus a considérablement amélioré le quotidien de beaucoup de ses contemporains, notamment les plus démunis, et a légué un héritage toujours important aujourd’hui. L’ancien maire de Mulhouse de 1863 à 1869 fut en effet un des premiers industriels et hommes politiques à développer une réelle conscience sociale. Le Figaro Immobilier vous propose sa sélection de cinq éléments marquants sur cet homme de convictions.

1. Une ambition: mettre fin à la misère ouvrière

En France, la révolution industrielle du XIXe siècle entraîne un exode rural massif. Les villes et les villages dotés d’un centre industriel voient donc leur population exploser, alors que le nombre de logements reste quant à lui quasiment constant. La pénurie et l’insalubrité des logements touchent particulièrement les ouvriers qui vivent dans des conditions déplorables: bâtiments délabrés, exiguïté, manque d’air, de lumière et d’eau, puanteur, saleté… La misère ouvrière est dénoncée par de nombreux médecins, sociologues et économistes. Le cri d’alarme porte ses fruits puisque intellectuels et industriels se mobilisent pour améliorer la condition des plus démunis.

Jean Dollfus, qui dirige l’entreprise familiale de textile Dollfus-Mieg et Compagnie (DMC) depuis 1826, est un des premiers patrons à véritablement se soucier du bien-être de ses salariés et, plus généralement, de l’amélioration de la condition ouvrière et des couches populaires.

2. Un précurseur de l’accession ouvrière à la propriété immobilière

En 1853, Jean Dollfus fonde, avec onze autres manufacturiers de Mulhouse, la Société mulhousienne des cités ouvrières (Somco) afin de répondre efficacement à la pénurie de logements dignes pouvant accueillir des travailleurs. L’industriel prend ainsi la tête d’un projet de construction de cité ouvrière sur les plans de l’ingénieur-architecte Émile Muller.

Deux maisons ouvrières modèles sont ainsi réalisées en 1852. Le projet est ensuite étendu pour en faire bénéficier l’ensemble des ouvriers mulhousiens. La Somco a reçu de Napoléon III une subvention de 300.000 francs qui permit de poser les premières pierres de la cité ouvrière, située sur des terrains agricoles au nord-ouest de la ville et d’y aménager des espaces publics. La nouvelle ville ouvrière est achevée et accueille ses premiers habitants en 1895.

3. Une cité qui servira de modèle dans toute l’Europe

En tout, 1243 logements unifamiliaux sont créés, chacun bénéficiant d’un jardin privé. La Somco favorise l’accession des ouvriers à la propriété immobilière grâce à un système de location-vente. La société vend en effet des maisons moyennant un faible apport personnel, de l’ordre de 250 à 300 francs, complété par un loyer mensuel sur des périodes de treize à quinze ans.

La Somco assurait également aux ouvriers leurs besoins quotidiens en leur fournissant leur alimentation, leurs vêtements et leurs combustibles à prix coûtant. Des bains et des lavoirs étaient également mis à leur disposition, l’eau courante et des WC sur fosse sont installés, ce qui représente une vraie innovation pour l’époque. Deux médecins salariés sont également présents pour soigner les habitants de la cité ouvrière. Une caisse d’épargne fut également fondée en 1867 afin de permettre aux ouvriers d’épargner à un taux annuel de 5 % et d’obtenir des prêts sans intérêt. La caisse avançait aux plus méritants le premier acompte nécessaire à l’achat d’une maison.

4. L’inventeur du congé maternité

Pour enrayer le fléau de la mortalité infantile, Jean Dollfus crée en 1864 une association des femmes en couches qu’il finançait sur sa propre cassette pour payer intégralement le salaire de ses ouvrières jusqu’à ce qu’elles reprennent le travail après l’accouchement.

Il améliore également les conditions de travail de ses salariés en réduisant, en 1866, la journée de travail de 12 à 11 heures sans réduction de salaire. Il s’engagea, par ailleurs, dans la promotion de l’éducation en créant une bibliothèque populaire accessible aux ouvriers et à leur famille, mais également dans la prise en charge de la vieillesse avec la création de l’Asile des vieillards, mais aussi de la Caisse de retraite.

5. Un héritage toujours présent aujourd’hui

Jean Dollfus fut donc tout au long de sa vie un patron et un homme politique socialement engagé, qui se soucia de la notion de progrès partagé dans une période de dynamisme économique. Le projet Somco, dont il fut à l’origine, a considérablement amélioré le quotidien de générations d’ouvriers dans l’est de la France, et a laissé à cette région une architecture caractéristique encore présente dans les bourgs et les villes populaires.

Le projet Somco servira de modèle pour beaucoup d’autres cités en France et à l’étranger. La construction de cités ouvrières se prolongea ainsi jusqu’au début des années 1960 dans l’Hexagone, lorsque la crise permanente du logement prit fin. Les nombreuses mesures sociales de Dollfus ont également ouvert la voie à une série de progrès sociaux pour les travailleurs dans tout le pays.

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