Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Choc du franc suisse : des centaines de millions de pertes dans la finance
information fournie par Boursorama 21/01/2015 à 19:16

Le choc du franc suisse sur le marché des changes lors de la journée du 15 janvier a provoqué d'importantes pertes chez certains établissements financiers.

Le choc du franc suisse sur le marché des changes lors de la journée du 15 janvier a provoqué d'importantes pertes chez certains établissements financiers.

Le choix de la Banque Nationale de Suisse (BNS) de mettre un terme à la parité entre le franc suisse et l’euro a pris de court le monde de la finance. Les brutales variations engendrées sur le marché des changes (Forex) ont provoqué des pertes élevées pour certaines banques et certains fonds.

La tempête financière provoquée la semaine dernière par la BNS n’est pas restée cantonnée à la chute de la Bourse suisse. Plusieurs acteurs majeurs du monde de la finance ont accusé des pertes élevées, non pas à cause des variations sur les marchés d’actions, mais à cause de la volatilité sur le marché des changes. Le problème touche également des acteurs non-financiers comme certaines collectivités locales françaises, dont une partie de la dette était encore indexée sur le franc suisse.

Depuis vendredi dernier, différents établissements ont annoncé de très fortes pertes dues à la décision de la BNS de supprimer la parité entre l’euro et le franc suisse.

Monde de la finance : des pertes chiffrées en centaines de millions d’USD

Du côté des banques, de lourdes pertes auraient été subies sur le marché des changes (Forex) suite à cette décision. Le site Bloomberg signalait que Citigroup aurait perdu aux alentours de 150 millions de dollars, tout comme la Deutsche Bank (également 150 millions USD) ou encore la banque britannique Barclays (un peu moins de 100 millions de dollars).

Du côté des opérateurs privés spécialisés sur le Forex, les conséquences de l’événement ont parfois été encore plus fortes. Les clients du broker Alpari UK auraient accusé des pertes dépassant les fonds propres de l’établissement (pour un montant non mentionné), poussant ce dernier à se déclarer en situation de cessation de paiement. Alpari ne parvient pas pour l’instant à trouver un repreneur ou un créancier pour lui éviter la faillite.

Les clients de l’américain FXCM Inc., l’un des principaux brokers sur le marché des changes, auraient quant à eux perdu environ 200 millions de dollars avec l'annonce de la BNS, mais l’établissement aurait trouvé un accord avec un autre acteur du secteur le mettant hors d’éventuelles difficultés financières. Surtout, la plus forte perte aurait été subie par l’américain Everest Capital : toujours selon Bloomberg , le fonds aurait ainsi perdu en une seule journée la totalité des 830 millions de dollars qu’il représentait encore en décembre 2014, se retrouvant dans l’incapacité de poursuivre ses activités. Plusieurs autres établissements de taille moins importante se seraient retrouvés dans des situations semblables.

Pourquoi de telles pertes ?

La perte d’Everest Capital serait due au très fort effet de levier (effet multiplicateur) que le fonds utilisait pour parier sur l’affaiblissement du franc suisse par rapport au dollar. Or, le franc suisse s’est considérablement apprécié suite à l’annonce de la BNS. La plupart des autres pertes précédemment mentionnées peuvent être dues à des raisons similaires, l’utilisation d’un effet de levier élevé étant une pratique courante sur le marché des changes où les variations journalières sont habituellement plutôt faibles.

À cela s’ajoutent les habituels appels de marge et déclenchements automatiques d’ordres de ventes simultanés lorsque la volatilité explose soudainement.

En France, les collectivités locales également touchées

La tourmente financière due au franc suisse ne concerne pas seulement les établissements financiers. En France, les taux d’intérêts des dettes de certaines collectivités locales sont en effet libellés en franc suisse. C’est principalement avant la crise de 2008 que ces administrations publiques avaient contracté ce type d'emprunts. La raison : la monnaie suisse était alors plébiscitée pour sa stabilité.

Ce choix du franc suisse avait déjà créé d’importantes difficultés financières pour les collectivités lors de la crise de 2008, puis lors de la crise de l’euro-zone à partir de 2010. La monnaie suisse, considérée comme une valeur-refuge, s’était considérablement appréciée face aux autres devises, faisant déjà exploser une première fois les intérêts de la dette des collectivités locales françaises. Si le problème des dettes libellées en francs suisses s’était quelque peu calmé avec la fixation d’un plancher de parité à 1.20 CHF pour 1 EUR pendant trois ans, le sujet revient désormais brutalement sur le devant de la scène.

Ainsi Le Figaro reprenait en début de semaine les propos de Christophe Greffet, président de l'association des acteurs locaux contre les emprunts toxiques (APCET), qui expliquait à titre d'exemple : « Le Conseil général de l'Ain a une dette globale de 420 millions d'euros, [dont] un prêt de 9,8 millions d'euros adossé au franc suisse. En une journée, son taux d'intérêt est passé de 8,5% à 29%! Le coût de la dette a donc doublé, passant de 2 à 4 millions d'euros ».

X.B.

40 commentaires

  • 28 janvier 18:53

    Lorsqu'on nous raconte que l'on ne joue pas "contre " son broker mais que les positions des clients sont toujours couvertes, une fois de plus on nous ment ! Quant aux collectivités locales, leur job est d'emprunter pour investir, pas de spéculer sur des monnaies. Alors emprunter en devises étrangères sans se couvrir est d'une totale inconséquence qui devrait conduire ses auteurs en prison.


Signaler le commentaire

Fermer

Mes listes

Cette liste ne contient aucune valeur.