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Charlie Hebdo: double siège à Paris et en Seine-et-Marne
information fournie par Reuters 09/01/2015 à 17:53

LES DEUX SUSPECTS DE LA TUERIE DE CHARLIE HEBDO RETRANCHÉS DANS UNE IMPRIMERIE EN SEINE-ET-MARNE

LES DEUX SUSPECTS DE LA TUERIE DE CHARLIE HEBDO RETRANCHÉS DANS UNE IMPRIMERIE EN SEINE-ET-MARNE

par John Irish

DAMMARTIN-EN-GOELE, Seine-et-Marne (Reuters) - Les deux suspects de la tuerie de Charlie Hebdo sont cernés en Seine-et-Marne par les forces de l'ordre, également confrontées à une prise d'otages dans un supermarché casher de Paris par un homme lié aux auteurs présumés du premier drame.

Chérif et Saïd Kouachi, en fuite depuis l'attaque mercredi de l'hebdomadaire satirique dans laquelle 12 personnes ont été tuées, se sont barricadés vendredi dans une imprimerie de Dammartin-en-Goële, à 40 kilomètres au nord-est de Paris et non loin de l'aéroport Charles-de-Gaulle.

"Au moment où nous parlons, les forces de police et de gendarmerie sont en train, je l'espère, d'être en situation d'appréhender, de mettre hors d'état de nuire, les auteurs de cet acte barbare", a dit le Premier ministre Manuel Valls lors d'une visite dans les locaux de Libération, qui héberge depuis vendredi les journalistes de Charlie Hebdo.

Une source policière et des témoins ont fait état d'une personne prise en otage dans l'imprimerie, un bâtiment situé dans une zone industrielle.

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet, a catégoriquement démenti qu'il y ait eu des victimes vendredi en Seine-et-Marne et a dit ne pas pouvoir confirmer la présence d'un otage avec les "forcenés" qui sont retranchés.

Il a ajouté que la priorité était d'établir un dialogue pour tenter d'obtenir la reddition des frères Kouachi.

"Ça peut prendre beaucoup de temps, des heures, quelquefois des jours. On a vu des évènements de ce type se dérouler sur plusieurs jours", a-t-il dit à la presse à Dammartin-en-Goële.

Les deux suspects ont dit qu'ils voulaient mourir en martyrs, a dit le député UMP de Seine-et-Marne Yves Albarello, présent au PC de crise sur place, sur iTELE.

AU MOINS CINQ OTAGES À PARIS

Parallèlement, un homme armé d'une kalachnikov a attaqué un supermarché casher de Paris et pris au moins cinq personnes en otage, selon des institutions juives et la police.

La préfecture de police a lancé dans cette affaire un appel à témoins visant Amedy Coulibaly, 33 ans, de type africain, et une femme, Hayat Boumedienne, 27 ans, déjà soupçonnés d'être impliqués dans le meurtre, jeudi à Montrouge, d'une policière.

Amedy Coulibaly et les frères Kouachi font partie de la filière djihadiste dite "des Buttes Chaumont", dont des membres ont déjà été condamnés, a-t-on appris de source policière.

Selon des témoins cités par BFM TV et une source policière, Amedy Coulibaly a déclaré qu'il exigeait que les forces de l'ordre cessent leur opération en Seine-et-Marne avant de relâcher les otages qu'il détient.

Les forces de l'ordre ont concentré d'importants moyens, dont des hélicoptères, sur les lieux des deux sièges.

A Dammartin-en-Goële, cinq hélicoptères qui survolaient la zone se sont posés et un lourd silence pèse dans la région, a constaté un journaliste de Reuters.

Le GIGN (Groupement d'intervention de la gendarmerie nationale) pilote les opérations mais les forces d'élite de la police, le Raid, notamment, sont présentes en renfort.

La mairie de Dammartin-en-Goële a invité ses administrés à rester chez eux et a confiné les enfants dans les écoles avant de les évacuer vers un village voisin.

A Paris, les élèves de dizaines d'écoles, collèges et lycées sont confinés dans le cadre du dispositif "alerte attentat", a annoncé la préfecture de police. La mairie du IVe arrondissement a demandé à titre préventif la fermeture de tous les commerces de la rue des Rosiers, coeur du quartier juif de la capitale et cible d'un attentat en’82.

Lors d'une réunion avec des préfets, Manuel Valls a fait savoir qu'il serait "sans doute nécessaire de prendre de nouvelles mesures" pour répondre aux menaces.

FILIÈRE DJIHADISTE

Une vaste opération avait été menée jeudi dans la région de Villers-Cotterêts (Aisne), à 80 km au nord-est de Paris, pour appréhender Chérif et Saïd Kouachi, dont la présence sur place avait été signalée par des témoins.

Neuf personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur l'attentat de Charlie Hebdo en France et qualifiée de "terroriste" par François Hollande.

Si le plus jeune des frères Kouachi, Chérif, avait été condamné en France pour avoir fait partie d'un réseau djihadiste -il avait été interpellé en 2005 alors qu'il s'apprêtait à se rendre en Irak pour y combattre, les autorités françaises n'ont pas fait état du même parcours pour l'aîné, Saïd.

Mais des sources européennes et américaines proches de l'enquête ont déclaré jeudi à Reuters que Saïd Kouachi s'était rendu au Yémen en 2011 pour s'entraîner avec des militants islamistes liés à Al Qaïda.

Il serait resté plusieurs mois au Yémen pour s'entraîner avec les militants d'Al Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa).

Un haut responsable des services de renseignement yéménites a précisé vendredi qu'il avait rencontré l'ancien prédicateur d'Al Qaïda Anouar al Aoulaki lors de son séjour.

Mais il n'a pas confirmé qu'il avait suivi un entraînement militaire, évoquant des études religieuses. Anouar al Aoulaki a été tué en septembre 2011 dans une frappe de drone américain.

L'attaque de Charlie Hebdo est la plus meurtrière commise en France depuis les vagues d'attentats islamistes à Paris en’86 (12 morts dans une dizaine d'attentats) et’95 (huit morts et près de 120 blessés dans le RER B à la station Saint-Michel.

(Avec Nicolas Bertin et le service français, édité par Yves Clarisse)

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