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"Le risque d’une baisse des cours demeure très élevé dans les prochaines semaines" (Cercle des analystes indépendants)
information fournie par Boursorama 04/05/2016 à 11:56

Les marchés boursiers pourraient de nouveau broyer du noir prochainement, estime Eric Galiègue.

Les marchés boursiers pourraient de nouveau broyer du noir prochainement, estime Eric Galiègue.

Pour Eric Galiègue, l'embellie boursière observée depuis presque trois mois reste un simple rebond technique au sein d'une tendance baissière engagée depuis un an. Le président du Cercle des analystes indépendants renouvelle son conseil de prudence à court terme.

Il y a un an , le  CAC 40 valait un peu plus de 5.000 points. Nous proposions de sous-pondérer au maximum les actions . La performance de ceux qui  ont néanmoins acheté des actions françaises, a été négative de l'ordre de 10 %,  si on prend en compte le rendement du dividende. Aujourd'hui, et depuis plusieurs semaines, nous proposons à nouveau de prendre ce risque de ne pas être investi en actions . Nous avons le sentiment de revivre en 2016, l'année 2015 : l'impression de « déjà-vu » est assez impressionnante.

CAC40 depuis un an : cours, moyennes mobiles et encadrement de la tendance. Source : Valquant.

CAC40 depuis un an : cours, moyennes mobiles et encadrement de la tendance. Source : Valquant.

Il y a un an , le cours des actions s'était apprécié très rapidement, de l'ordre de 25 % en 4 mois, de décembre 2014 à avril 2015. Actuellement, la performance boursière est  moins impressionnante, mais depuis le 11 février, le rebond  est supérieur à 15% en 2 mois. D'un point de vue technique, les cours début mai  2015 étaient dans une configuration haussière très claire : au-dessus de la moyenne mobile un an, elle-même supérieure à la moyenne mobile trois mois. Actuellement, les cours ont rebondi au-delà la moyenne mobile 3 mois, mais restent en dessous de la moyenne mobile un an. La tendance demeure baissière, le phénomène haussier depuis 2 mois et demi reste confiné à une reprise technique, exactement comme en octobre-novembre 2015.

Il y a un an , l'euro valait 1,08 dollars, et venait de se déprécier de 5% rapidement. Ce paramètre était favorable à l'appréciation du cours des actions. Il justifiait une partie de la hausse des actions. Aujourd'hui, l'euro vaut près de 1,16 dollars : il vient de s'apprécier de 6% environ depuis le début de  l'année. Il pourrait susciter une baisse des cours des actions européennes.

Il y a un an, le pétrole cotait  61 dollars le baril , contre 45 dollars environ actuellement. Cette nouvelle baisse de 20 dollars est une bonne nouvelle… Mais on a bien vu qu'à ces niveaux, et surtout en-dessous, les risques financiers globaux l'emportent  sur les bienfaits immédiats sur la croissance des pays importateurs. Le cours de l'or noir peuvent rechuter : c'est une épée de Damoclès suspendue au-dessus des marchés d'actions…

Depuis un an, la prévision de bénéfice 2016 anticipé par le consensus Factset des analystes, a baissé de 11% . En avril 2015, les anticipations de croissance de bénéfice pour l'année en cours et l'année suivante, était de 17% et 14% (indice Euro Stoxx). Aujourd'hui, ces deux taux sont de 5% (2016) et 12% (2017).

Evolution du CAC40 sur un an, rapporté en base 100 au 1er avril 2015, comparé à l'évolution prévisionnelle des bénéfices par action (BPA). Source : Valquant.

Evolution du CAC40 sur un an, rapporté en base 100 au 1er avril 2015, comparé à l'évolution prévisionnelle des bénéfices par action (BPA). Source : Valquant.

Il y a un an, l'actualité que nous commentons régulièrement était la même, quasiment, qu'aujourd'hui .  La Grèce était un sujet d'inquiétude : actuellement, à nouveau, les négociations entre créanciers et Athènes sont tendues, dans le cadre d'une crise humanitaire majeure… La Grande-Bretagne inquiétait déjà  les milieux d'affaires, avec la montée en puissance d'Ukip, et la promesse de M. Cameron d'organiser un referendum… qui va se tenir dans 6 semaines. Le cycle des fusions acquisitions battait son plein, avec l'OPA sur Dentressangle, qui a été remplacé aujourd'hui pas la bataille  pour Darty.

Il y a un an, la fin du  Quantitative Easing outre-Atlantique constituait déjà une restriction progressive de la liquidité. Cette phase moins favorable continue, même si Mme Yellen déploie des trésors de diplomatie pour évoquer la progressivité de la hausse des taux. Depuis plusieurs mois, le regard que porte le marché sur les banques centrales évolue. Les investisseurs prennent conscience de l'inefficacité des politiques monétaire non conventionnelles, qui ne servent finalement que la sphère financière, sans atteindre  la sphère réelle : l'exemple récent de la décision de la Banque du Japon est à ce titre, éloquent.

Il y a un an, le paysage macroéconomique était le même . Le ralentissement économique chinois inquiétait… comme aujourd'hui. Le FMI revoyait en baisse ses anticipations de  croissance… comme aujourd'hui. La conjoncture économique est quasiment identique : plateau de croissance aux USA, amélioration très progressive en Europe, en raison essentiellement de facteurs exogènes (contre-choc pétrolier, stimulation monétaire massive). Le cycle financier murit : l'appétit pour le  risque est alimenté par les banques centrales, mais il peut disparaitre soudainement : on l'a vu en début d'année.

Au total, nous considérons que le risque d'une baisse des cours demeure très élevé dans les prochaines semaines . Les catalyseurs potentiels sont particulièrement nombreux : « Brexit », crise grecque, hausse de l'euro, sinistre bancaire en Europe, rechute du cours du pétrole, attentats, accident économique chinois, déceptions sur les bénéfices européens…

Eric Galiègue

Le Cercle des analystes indépendants est une association constituée entre une douzaine de bureaux indépendants à l'initiative de Valquant, la société d'analyse financière présidée par Eric Galiègue, pour promouvoir l'analyse indépendante.

21 commentaires

  • 07 mai 23:21

    Il est peut-être un peu "Cassandre" et le pire n'est jamais sûr.- mais il faut dire qu'il n'y a absolument aucun facteur positif pour empêcher le marché de baisser. Je crois donc qu'il va s’effriter et il est de plus très vulnérable aux accidents macro et géopolitiques.


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