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CAC40 : "la confiance est en train de s’effriter" par Valérie Gastaldy (Cercle des analystes indépendants)
information fournie par Boursorama 18/06/2015 à 13:48

Depuis son dernier sommet d'avril, le CAC40 a reperdu 10%.

Depuis son dernier sommet d'avril, le CAC40 a reperdu 10%.

Le CAC40 a touché une résistance de très long terme il y a deux mois selon l’analyse graphique de Valérie Gastaldy (Day by Day). Pour elle, le mouvement de reflux de l'indice devrait se poursuivre, notamment à cause du manque de confiance qui revient sur les marchés européens.

Le Cac 40 et l’ensemble des indices européens se replient depuis fin avril, alors que les indices américains restent calmement à quelques pourcents de leurs records historiques.  Cette situation peut-elle durer ? Va-t-elle se résoudre par la hausse des indices européens, ou la baisse des indices américains ?

Cac 40, mensuel, depuis 1999

Cac 40, mensuel, depuis 1999

Le Cac 40 a atteint en avril une zone de résistance importante. C’est la combinaison de deux seuils techniques : d’une part, la résistance descendante qui lie les sommets de 2000 et 2007 ; d’autre part, la ligne de cou de la tête-épaules qui a été l’élément déclenchant du crash de 2008.

L’indice avait progressé très vite au premier trimestre, soutenu par les anticipations puis la réalité  du plan d’assouplissement quantitatif de la BCE. Un peu partout, on a entendu parler d’un « alignement de planètes favorable » qui justifiait cette envolée.  Des liquidités importantes à disposition des entreprises à des niveaux ultra-bas, combinées une reprise de la croissance qui s’amorçait en Europe, et un euro en chute libre avec le pétrole, favorisant les exportations sans nous pénaliser sur le coût de l’énergie. C’était la situation idéale.

A ce jour, le Cac 40 reste d’ailleurs en très nette hausse, puisqu’il gagne presque 13% depuis le début de l’année.

Pourtant, plusieurs éléments du scénario se sont déjà ternis . D’une part, la Chine et les Etats-Unis, les deux moteurs principaux de la croissance mondiale, sont en ralentissement économique. Leurs bourses restent soutenues car les politique monétaires des banques centrales sont accommodantes de partout, mais nos exportations n’ont pas repris comme on pouvait l’espérer puisque nos partenaires ralentissent quand nous tentons d’accélérer.

D’autre part, le pétrole remonte doucement, et l’euro aussi. C’est une hausse combinée de de 40% depuis fin janvier, même si nous sommes toujours 30% en dessous des prix de l’an dernier... Une partie des gains de pouvoir d’achat susceptibles de relancer la consommation intérieure est donc entamée.

Le seul élément positif restant est la politique monétaire, clairement accommodante en Europe et au Japon, mais très incertaine aux Etats-Unis. Ce sont bien les anticipations de relèvement de taux de la Fed qui ont déclenché la baisse des actions européennes.

Ce qui est étonnant, c’est que les actions américaines n’en ont quasiment pas pâti (voir graphique n°2).

S&P 500, hebdomadaire, depuis 2011

S&P 500, hebdomadaire, depuis 2011

Cet écart de comportement est de mauvais augure. En toute « logique » fondamentale, les entreprises européennes vont continuer à bénéficier de conditions de crédit beaucoup plus favorables que les américaines. Elles devraient donc sur performer. Hors, elles sous-performent.

Les conditions actuelles de marché sont donc celles d’une déception . L’année a commencé avec un consensus haussier, beaucoup de capitaux ont afflué sur les marchés action. Les volumes ont atteint des records début avril, lors de la formation des sommets.  Depuis les cours baissent, et ils baissent plus qu’ils ne devraient relativement aux Etats-Unis. Ceci ne peut s’expliquer que par une absence de confiance générale, et non par des éléments fondamentaux connus.

La confiance est l’élément clé de l’analyse comportementale. C’est la confiance dans le futur qui fait les cours de demain, non la réalité de l’économie. Cette confiance est à l’origine des oscillations de l’investissement, ce ne sont pas les variations de la valeur des investissements qui créent la confiance. Il y a bien sur des interactions entre les deux éléments, mais la confiance est à l’origine des actes. Un investisseur confiant verra les bouteilles à moitié pleines, et ses actions vont aider à remplir la bouteille. Un investisseur inquiet verra le mauvais coté des choses, et par son manque d’engagement, précipitera le ralentissement boursier, et économique.

La sous-performance des actions européennes est un premier élément qui indique que cette confiance est en train de s’effriter . Depuis peu, les actions du secteur de l’alimentation, secteur défensif par excellence, ont recommencé à surperformer, témoignant là aussi d’une préférence pour les risques faibles. La confiance s’effrite généralement lentement au début, et tant que la confiance dans les actions américaines ne diminue pas, la baisse du Cac 40 restera confinée au support à 4600 points. Ce n’est que lorsque les actions américaines ploieront elles aussi, donc si le S&P 500 enfonce le support à 2068 points, que la baisse se précipitera.  Le S&P 500 reviendrait rapidement à 1980 points.

Pour le moment, nous ne recommandons toujours pas d’acheter d’actions européennes, mais on peut conserver ses actions américaines .

Valérie Gastaldy

Valérie Gastaldy est membre du Cercle des Analystes indépendants et General Manager chez Day by Day.

Le Cercle des analystes indépendants est une association constituée entre une douzaine de bureaux indépendants à l'initiative de Valquant, la société d’analyse financière présidée par Eric Galiègue, pour promouvoir l'analyse indépendante.

14 commentaires

  • 19 juin 16:35

    ..dans les analystes indépendants ...? c'est sûr


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