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Bourse : vers une période troublée (Carmignac Gestion)
information fournie par Boursorama 23/10/2014 à 17:09

Carmignac Gestion n'hésite pas à se montrer négatif sur l'avenir des marchés à moyen terme. En cause : le retournement de plusieurs indicateurs avancés.

Carmignac Gestion n'hésite pas à se montrer négatif sur l'avenir des marchés à moyen terme. En cause : le retournement de plusieurs indicateurs avancés.

Alors que les marchés se calment depuis lundi après la brève panique de la semaine dernière, il serait sérieusement temps d’alléger ses positions selon Carmignac Gestion. Le gérant français estime que le retournement d’indicateurs clés laisse entrevoir l’approche de fortes turbulences.

Carmignac Gestion n’y va pas par quatre chemins. En ce début de quatrième trimestre, le fonds donne une ligne directrice claire : il faut alléger les portefeuilles d’actions et passer sans tarder sur des valeurs « refuges ».

Etats-Unis : les indicateurs passent au rouge

Trois indicateurs clés de l’économie américaine ont baissé simultanément le mois dernier : l’ISM manufacturier (état de santé du secteur manufacturier), l’indice du climat des affaires et l’indice de confiance des consommateurs. Simple contraction passagère ou premiers signaux d’un retournement de tendance ? Frédéric Leroux, gérant global chez Carmignac, affirme clairement que ces indicateurs laissent « craindre un ralentissement aux Etats-Unis ».

Surtout, le gérant français s’inquiète très fortement d’un autre indicateur moins célèbre : l’indicateur NIPA lié aux profits des entreprises. En 20 ans, cet indicateur très macroéconomique ne s’est retourné à la baisse que deux fois, anticipant avec un ou deux ans d’avance les vastes phases de contraction des profits des entreprises en 2001-2002 et 2008-2009. Une corrélation inquiétante alors que l’indice NIPA a commencé à se retourner à la mi-2013. Si l’histoire se répète, cet indicateur serait de mauvais augure pour 2015.

Carmignac résume : « l’abaissement des perspectives de croissance et la montée des incertitudes justifient un marché moins favorable ».

Europe : toujours les mêmes problèmes

Pas de nouveautés pour l’Europe, dont la croissance est toujours molle. Carmignac souligne avoir prévenu au dernier trimestre que les indicateurs allemands risquaient de se retourner, ce qui s’est révélé être le cas il y a deux semaines. Le lourd déficit structurel français est par ailleurs une vraie source d’inquiétude tandis que l’Italie, malgré son excédent primaire, ne parvient pas à maîtriser sa lourde dette souveraine.

Le salut de l’Europe ne pourrait venir à court terme que de la BCE. Frédéric Leroux souhaite voir « un Draghi de combat » pour relancer l’économie européenne. « Le temps de réaction de la BCE sera déterminant » affirme Carmignac, qui préfère rester peu exposé aux actions européennes.

Arbitrages à effectuer d’urgence

Frédéric Leroux ne cache pas ses perspectives négatives sur le marché. Sans vouloir donner d’objectif à moyen terme sur les indices boursiers comme le CAC40 ou le S&P500, les arbitrages effectués par Carmignac laissent peu de doute sur la tendance des mois à venir. « Le retour des incertitudes milite pour davantage de valeurs refuges », affirme Carmignac.

Le gérant recommande clairement d’alléger ses positions sur les marchés actions. Les valeurs cycliques (très dépendantes de la conjoncture économiques, notamment dans l’industrie) sont à vendre. Pour ne pas quitter complètement les marchés actions, les valeurs défensives (peu sensibles à la conjoncture, notamment dans la santé) sont à privilégier.

Par ailleurs, les portefeuilles d’actions peuvent se réorienter vers les actions libellées en dollars. Une manière de profiter de la baisse de l’euro et du renforcement du dollar dû aux différences de politique monétaire entre la BCE (de plus en plus accommodante) et la Fed (de plus en plus restrictive). Le dollar fait par ailleurs figure de valeur-refuge, souligne Rose Ouahba, responsable équipe taux chez Carmignac.

Retour de la volatilité

Le retour de la volatilité constaté la semaine dernière devrait s’accentuer d’ici peu, affirme également Rose Ouahba. Le mécanisme macroéconomique est simple : la volatilité dépend en grande partie de l’action des banques centrales. Ces dernières années, le soutien monétaire de la Fed a beaucoup calmé les marchés et leur volatilité. A l’inverse, le retrait progressif de son soutien monétaire à partir de l’année prochaine va inévitablement retirer une partie du « filet de sécurité » des marchés américains, et donc engendrer un retour plus marqué à la volatilité. La BCE n’y changerait rien en Europe : si la volatilité augmente aux Etats-Unis, elle augmentera partout.

Or, volatilité et inquiétudes ne font pas bon ménage. Carmignac s’inquiète donc des effets à venir sur les marchés, et résume la situation en constatant que « la fin du « QE3 » [tombe] à un mauvais moment du cycle américain ». Au point de s’interroger sur le besoin d’une éventuelle quatrième phase de quantitative easing à plus long terme. Un QE4 n’a jusqu’ici jamais été évoqué.

Un seul conseil dans ce contexte : diminuer le risque de son portefeuille avec des produits moins volatiles, notamment des obligations. Leur rémunération est faible actuellement, mais la prudence prévaut.

Pays émergents : des opportunités à bien choisir

Carmignac se montre en revanche plus optimiste sur la Chine et surtout sur l’Inde. Malgré un léger ralentissement de la croissance chinoise, le dynamisme de la consommation intérieure devrait maintenir le pays en bonne voie à long terme. Même chose pour l’Inde, qui connait un dynamisme en partie dû à la volonté du nouveau gouvernement, qui souhaite fortement doper l’industrie du pays.

Inversement, le Brésil se retrouve fortement pénalisé par la baisse des prix des matières premières, qui constituent une part très importante de ses exportations. La conjoncture pourrait avoir du mal à s’améliorer à court terme dans ce pays. La prudence reste donc de mise.

Les investisseurs intéressés par les pays émergents devraient donc être vigilants dans leurs choix : tous les pays ne peuvent pas être mis dans le même sac et n’offrent pas les mêmes opportunités. Carmignac recommande ainsi une « exposition sélective » aux pays émergents.

Xavier Bargue

17 commentaires

  • 24 octobre 12:17

    Ce qui paraît à peu près sûr, c'est que les Banques centrales n'en ont pas fini avec les rachats de titres de dette, douteux ou non. Vu l'énormité des endettements, publics et privés. Un nouveau mode de régulation. Les mêmes problèmes se posent en Chine et dans les les pays émergents. Dès que la FED, BCE, ou autre, annonce un nouveau programme, et c'est leur rôle nouveau, la Bourse monte. L'endettement reste soutenable si les banques centrales rachètent les dettes. La dette finance la croissance


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