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Bonobo fabrique des jeans avec du textile usé et des bouteilles en plastique
information fournie par Le Figaro 09/09/2015 à 06:00

La marque française commercialise depuis la rentrée la collection Rebirth, en édition limitée, issue d'un partenariat avec Le Relais et les Filatures du Parc. Elle rêve de généraliser à l'ensemble de l'industrie ce modèle de production «circulaire».

Bonobo Jeans se réjouit d'avoir inventé le jean «qui renaît de son fil». L'enseigne du groupe Beaumanoir, connue pour ses prises de position en faveur du respect de l'environnement, a lancé le 31 août dans l'ensemble de ses 390 magasins sa nouvelle collection Rebirth. Il aura fallu deux ans de réflexion et de recherches pour donner naissance à ce projet innovant de pièces en jean fabriquées à partir de vieux jeans et de polyester recyclé issu de bouteilles en plastique. Hasard - ou pas - du calendrier: le géant suédois H&M déploie aussi en septembre sa nouvelle collection Close the Loop, confectionnée à partir de coton recyclé.

L'édition limitée Rebirth de Bonobo Jeans compte quatre modèles de jeans et deux vestes composés à 25% de fibres recyclées, à 25% de polyester recyclé et à 50% de textile neuf. «Les défis techniques sont nombreux, à commencer par la récupération de fibres de qualité suffisante pour être retissées», relève Xavier Prudhomme, directeur de la marque Bonobo Jeans. «C'est pourquoi Rebirth est le fruit d'un travail collectif avec des partenaires très précieux.» Au premier rang desquels le Relais, leader français de la collecte et du tri de textile. Le réseau travaille avec Bonobo Jeans depuis 2009, lorsque la marque a mis en place un système de collecte de vêtements usagés dans ses magasins en échange de bons d'achat. Aujourd'hui, plus de 30.000 articles sont déposés par les clients chaque année.

«Pour le projet Rebirth, nous gérons les deux premières étapes du processus, à savoir la collecte des jeans usagés et leur préparation au recyclage», précise Pierre Duponchel, président-fondateur du Relais. Concrètement, quatre centres de tri - sur les 17 que compte le réseau - ont été mobilisés pour préparer des pièces de coton réutilisables (en retirant les coutures ou les fermetures éclair de braguettes, par exemple). Le travail est titanesque: «Il faut 30 à 40 tonnes de jeans déstinés au recyclage pour sortir 3,46 tonnes de matière préparée.» Cette matière est ensuite envoyée aux Filatures du Parc, une entreprise familiale située à Brassac dans le Tarn, qui se charge du défibrage. Les fibres récupérées sont ensuite tissées avec le polyester recyclé.

Collection écolo, mais «à la mode»

Au bout de la chaîne, Bonobo Jeans doit convaincre le consommateur d'acheter ces jeans recyclés. «Nous avons travaillé les coupes pour que ces pièces écologiques restent à la mode et très urbaines», précise Xavier Prudhomme. «La production induit un surcoût, mais chaque partenaire fait un effort raisonnable pour que cela ne se répercute pas totalement sur le prix de vente», assure-t-il. Comptez autour de 69 euros pour vous offrir un jean Rebirth, soit un prix «conforme au reste de la collection, même s'il est plutôt situé dans le haut de la fourchette». Le succès de la collection ne fait aucun doute, pour le dirigeant, qui «rêve» de généraliser ce modèle à l'ensemble de l'industrie. «Nous avons lancé notre collection Instinct de produits éco-conçus il y a plusieurs années, et leurs ventes sont encourageantes», rappelle-t-il. Les vêtements étiquetés Instinct représentent aujourd'hui 10% de l'offre de la marque.

«Le recyclage de textile à textile est une voie d'avenir, alors que les matières premières vont se faire rares et que leur coût va exploser. La filière a un intérêt stratégique à réutiliser les matières et développer l'économie circulaire», estime pour sa part Pierre Duponchel. Selon lui, l'objectif n'est pas seulement de préserver l'environnement mais aussi de créer des emplois. Depuis sa création en 1984, le Relais a ainsi créé 2700 emplois, en grande partie grâce aux activités liées à la valorisation du textile.

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