L'affaire Weinstein a été un déclencheur. Elle a délié les langues de milliers de femmes de tous les milieux qui, ce week-end, se sont confiées, jetant une lumière crue sur la triste banalité du harcèlement sexuel, dans la rue, les transports, le travail... Sur Twitter, l'appel de la journaliste Sandra Muller à dénoncer les harceleurs à travers le hashtag #balancetonporc a eu un succès qui a surpris jusqu'à son auteur. Des centaines de milliers de messages ont décrit le quotidien des femmes dans ce pays : remarques, insultes, attouchements, chantage à l'embauche. Mais contrairement à Sandra Muller qui a nommé son agresseur, rares ont été les femmes qui ont livré le nom de leur « ?porc? ».
Ce déferlement a suscité de nombreuses critiques. L'essayiste Raphaël Enthoven a été rabroué sur les réseaux sociaux après sa chronique sur Europe 1 mettant en garde contre les risques de « ?délation? ». Pour lui, il eût fallu « balancer son porc? à la justice ». C'est aussi la position de l'écrivain Abnousse Shalmani qui se dit « ?mal à l'aise? » : « ?La délation me dérange, confie-t-elle au Point . Il faut toujours se méfier des procès populaires et sauvages. [...] C'est devant les tribunaux que se jugent les crimes sexuels.? »
Lire aussi Abnousse Shalmani : « ?Avec l'écriture inclusive, on prend les femmes pour des connes !? »
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