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Avions sans pilote: 35 milliards de dollars d'économies en vue
information fournie par Le Figaro 10/08/2017 à 09:50

L'avion autonome pourrait rapporter gros aux compagnies aériennes, selon une étude de la banque suisse UBS. Et il pourrait même améliorer la sécurité des passagers. Reste à les convaincre.

Tout bouge sans cesse dans le monde des transports. Après les voitures et les bateaux autonomes, les avions eux aussi rêvent de se passer de pilote. C'est la perspective ouverte par une étude de la banque suisse UBS qui a calculé le montant des économies que le secteur pourrait réaliser en faisant voler les avions «tout seul». Verdict? Un total de 35 milliards de dollars (29,8 millions d'euros) par an. De quoi faire réfléchir les compagnies ...et les passagers.

«Un jour, il n'y aura plus de pilotes dans les cockpits.» C'est cette citation datant des années 80 qui ouvre l'étude de UBS: à l'époque, c'était Michel Ziegler, directeur technique d'Airbus, qui faisait ce pari. Plus de 30 ans plus tard, la science-fiction est proche de devenir une réalité. En effet, le vice-président de Boeing, Mike Sinnett a indiqué en juin lors du salon aéronautique du Bourget qu'il souhaitait mener des expérimentations sur le sujet. Selon lui, «les bases technologiques existent déjà».

Un gain vertigineux pour les compagnies

Laisser des avions décoller sans pilote permettrait aux compagnies d'économiser 35 milliards de dollars chaque année et de doubler leurs profits. Les calculs de la grande banque sont assez simples: le coût annuel des pilotes d'avions s'élève à 31 milliards de dollars pour leur compagnie. Une coquette somme à laquelle s'ajoutent les 3 milliards qui sont dédiés chaque année à leur formation. Quant au milliard qui reste: «Une machine autonome consommera également moins de kérosène. L'intérêt est économique et écologique. La main-d'œuvre sera essentiellement composée d'informaticiens», indique Pascal Kümmerling, expert en aéronautique et blogueur au Temps .

Toujours selon l'étude d'UBS, les bénéfices avant impôts et intérêts des compagnies s'envoleraient eux aussi: une hausse de 50% pour Air France, 60% pour Easyjet et pas moins de 100% pour les compagnies américaines United Airlines et American Airlines par exemple.

Un défi technologique et réglementaire

On comprend alors aisément pourquoi les compagnies sont à ce point séduites par cette perspective. Boeing espère d'ailleurs pouvoir tester ces nouvelles technologies dès l'année prochaine: «Pour le moment je n'ai aucune idée de comment nous allons y arriver. Mais nous étudions le sujet et nous sommes en train de développer les algorithmes», déclarait en juin Mike Sinnett.

Pour autant, ces nouveaux appareils, avant de pouvoir voler, devront surmonter de nombreux obstacles réglementaires et faire leurs preuves aux yeux des régulateurs. Il convient donc de nuancer l'idée d'avion parfaitement automatisé et fonctionnel à court terme. L'automatisation se fera vraisemblablement de manière progressive. C'est ce qu'expliquait le groupe électronique Thales au Salon du Bourget, selon eux l'autonomie complète d'un vol commercial n'est pas envisageable avant 2050. «Il est probable qu'il y aura une résistance aux avions sans pilote, compte tenu du potentiel de pertes d'emplois» peut-on aussi lire dans l'étude. Et, il est vrai, que les syndicats de pilotes risquent de s'opposer farouchement au développement d'une perspective qui pourrait mener à la disparition de leur profession.

Des passagers dubitatifs

Mais le défi ne se borne pas à l'aspect technologique ou aux enjeux sociaux. Il existe aussi un obstacle majeur au niveau de la perception du public. Selon un sondage compris dans l'étude, 54% des 8.000 personnes sondées ont déclaré qu'elles refuseraient de monter dans un avion autonome et ce même si le billet leur coûtait moins cher. 17% seulement seraient favorables à cette idée. Un chiffre qui augmente à 30% si on ne prend en compte que les 18-34 ans. Le sondage montre aussi des disparités géographiques: par exemple, les Allemands et les Français seraient les passagers les plus réticents.

La principale inquiétude des clients serait liée aux doutes sur la sécurité. Toutefois, UBS rappelle que 70 à 80% des accidents aériens sont causés par des erreurs humaines, ce qui ferait d'un vol sans pilote un vol plus sûr. Pour 15% d'entre eux, ils sont imputables à la fatigue de l'équipage.

8 commentaires

  • 11 août 10:32

    eh oui dupon666...quand on aura fini de tout automatiser et dématérialiser les entreprises seront riches mais les consommateurs inexistants faute de rémunérations pour leur travail ....


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